Quoique vous fassiez, quoiqu'il advienne, il y a des choses, des gens et des évènements qui resteront à jamais dans la mémoire collective, qu'elle soit sélective ou non. David CROSS puisque c'est de lui dont il s'agit sous ma modeste plume, fait incontestablement partie de cette caste premium.

Sa particularité d'instrumentiste aujourd’hui est de jouer avec un violon électrique à moitié fretté avec cinq cordes et une pédale d'octave, ce qui nous donne l'impression régulière d'entendre un violoncelle autant qu'un violon. Je ne suis pas musicologue mais je sais faire la différence entre les deux.

Début des hostilités avec "Nurse Insane" introduit par des voix off, des claquements de portières, nous prenons l'autoroute krafwerkien pour celles et ceux qui se souviennent et l'impression effectivement d'entendre un violoncelle plutôt qu'un violon ! Sinon guitare et basse en avant on fonce sur l'autoroute progressive, ça décoiffe l'ami, les vocaux un peu maniérés mais puissants de Jinian WILDE pouvant je l'admets déranger (8/10). Jinian si vous ne le connaissez pas est chanteur et multi instrumentiste, ses premières prestations vocales remontant à 2002 avec SPACE COWBOY pour une cover de la chanson "I Should Die 4 U" de PRINCE.

"Calamity" et ses presque dix minutes n'ont rien de Jane, grognements de fauve, rires et surtout une magnifique flute entame la session (la flute c'est Jinian aussi) poursuivie par le violon évidemment, un tempo reggae pour suivre (MACHIAVEL et son "Over the Hill" comme référence) étonnant mais pas dérangeant, le chant haut perché de qui vous savez emportant l'adhésion sous les coups de boutoir d'une guitare très rock voir métallique et d'un violon démoniaque (8/10).Place ensuite à "Nowhere", beaucoup plus doux et relaxant après le déluge de feu de la pièce précédente, renforcé par un invité de marque, David JACKSON au saxophone, un Jinian WILDE qui sait aussi faire dans le soft rock, un petit côté PRINCE (on y revient) pour les vocaux, l'un des sommets de l'album sans hésitation (10/10).

La majorité d'entre vous va me prendre pour un fou si je leur dis que la reprise d"Exiles" est meilleure que l'original ! C'est pourtant la sensation que j'ai ressenti après plusieurs écoutes, avec sa durée conséquente qui approche le quart d'heure (10/10). Fabulons parce que c’est…Fabuleux. Nous redescendons ensuite de plusieurs étages avec les deux titres les plus courts du disque, tout d'abord "Karma Gain" écoutable mais avec des paroles trop répétitives, dommage que l'introduction flutée soit si courte…. (7/10) puis "Over Your Shoulder" encore moins agréable, semblable à une bouillabaisse sans le gout de celle-ci (6/10), une pièce qui aurait gagné à être instrumentale de mon avis personnel...

Le dessert arrive avec la reprise de "Starless" l'une des plus belles plages de toute la musique progressive à travers les décennies, deux minutes foisonnantes de percussions avant.......l'envol (9/10), WILDE chante aussi bien que WETTON, ce qui n'est pas le moindre de ses mérites (les techniques d'enregistrement ont aussi bien changé…) dans un registre plus rock avec un ou deux octaves plus haut et le violon électrique laboure des sillons inexplorés en leur temps par le roi cramoisi.

A noter que le titre du disque "Ice Blue, Silver Sky" est emprunté à un texte de Richard PALMER JAMES, les crimsoniens apprécieront, les autres aussi ?