Datant de décembre dernier, voici la première parution de la formation allemande CYDONIA qui consiste en un mini album de cinq morceaux seulement dont deux morceaux furent enregistrés devant un petit public. De son fief de Fribourg Im Breisgau, CYDONIA propose un néo Prog entraînant aux compositions passionnantes, pleines de soubresauts, de changements de rythmes, d’improvisations spatiales et une bonne touche d’émotions. « Way to Cydonia » en est le plus bel exemple avec son alternance de rythmes sautillants et de passages qui respirent, agrémentés d’un très bon solo de guitare et d’une section au piano très classe. Les guitares plaintives sont à l’honneur, et la voix fragile de BERNAUER porte bien le message, et se montre très émotionnelle dans « Where is the Silence? », un morceau plus doux et intimiste où les claviers nous tiennent en haleine dans une ambiance tristounette. Une grande délicatesse est déployée dans cette composition qui mérite une écoute très attentive, et qui se montre captivante même s’il y a beaucoup de passages très calmes.

Les guitares cristallines nous accueillent dans « Union of Souls », la composition la plus longue présentée en plusieurs petits chapitres. Bel arsenal de cordes, voix hantées, ambiance dramatique et atmosphérique, délicatesse de la guitare acoustique, tout y est pour séduire. « Union of Souls », sur sa longueur, offre suffisamment de temps pour de longs moments instrumentaux inspirés où guitares et claviers se croisent de manière lancinante alors que les percussions se montrent plutôt réservées et méthodiques. Un morceau qui demande de la patience et qui offre sa récompense au fil de son déroulement. Cela est vraiment bien fait, bien que tout cela soit assez conventionnel, mais à l’évidence, cela devrait plaire!

Les deux morceaux enregistrés devant un petit public sont très bien produits. « Caravan of Slaves », aux airs militaires et moyen-orientalistes, possède une forte personnalité dynamique. Une pièce instrumentale où chacun semble « jammer », et ce qui permet par cette occasion de présenter la troupe qui est à la manœuvre quoique ceci vient malencontreusement saper la cohérence. Cette performance « live » est « démentiellement » enragée et contraste vivement avec les morceaux très doux présentés précédemment. « Already there » débute avec un étrange monologue sur une toile de fond d’effets psychédéliques lents dans un style me rappelant les monologues de Steve KILBEY dans certaines chansons de THE CHURCH. Ils offrent ici un style carrément différent, mais au niveau vocal, un brin plus faible, mais les aléas du direct c’est souvent cela. Du lot, c’est celle qui est le moins venu me chercher, malgré une mi-section en battements de cœur et une guitare « floydienne » qui annonce un crescendo amenant à une finale qui balance un peu plus.

Mais globalement, pour un premier effort, c’est du très bon boulot, montrant qu’ils ont un sens mélodique certain et des capacités de compositions simples, efficaces et accrocheuses. Donc à surveiller ! Je crois que certain n’apprécieront pas le vocal parfois hésitant. Pour ma part, cela passe et cette fragilité, je la trouve bien attachante. Je crois que cela pourra plaire aux fans de TRIUMVIRAT, PINK FLOYD et CAMEL. Titres préférés: « Way to Cydonia », « Where is the Silence », « Union of Souls ». Bonne écoute!