CORIDIAN est un groupe de rock alternatif/progressif néo-zélandais, formé en 2015 et composé de 3 frères. Un rock huilé, bien rodé et un 4e album bourré d’air qui donne dans le rock moderne à priori, donc se pose la question d’un album de cette trempe ici; allez allons voir ce qu’il en est.

« Algorithm » superbe intro astrale, symphonique, ambiante, avec montée à la THE ALARM voire mieux les NEW MODEL ARMY. « State of Mind » part sur du rock pêchu, alternatif par le rythme; la voix, break ambiant-spatial tout en délicatesse avant le final incisif. « Dunes » intro sinistre à nouveau, sur du SOEN, TOOL, KATATONIA, puis ça part; il faut attendre mi-parcours pour avoir cette digression planante, latente, intimiste où le relent prog se fait sentir. « Rakshasa » pour l’apparition de Michael Murphy avec cette voix death, qui fait prendre une intonation plus métallique, limite rap-djent métal. « Endless War » dans la même lignée avec choeurs, break latent planant quelques instants avant de redévaler des notes alternatives envoûtantes. « Exist » intermède fugace, rapide, synthétique qui ramène à l’esprit synth-prog un instant, très beau et qui te met en manque. « Redefine » avec Jessie en guest sur un air aéré, plaintif, pour une ballade comme EVANESCENCE pouvait les faire; une montée avec guitares en arrière pour pousser encore plus haut.

« Wicked Game » part sur la ballade crooner de Chris ISAAK; avec le ton plus haut, mais l’air est intemporel et va comme un gant; la montée montre qu’il y avait bien un peu de moelle musicale prog dans ce titre. « Coexist » enfin un titre qui dépasse les 5 minutes pour un titre dans la même veine cependant. « The Unkindness » instrumental alternatif, post-rock me faisant penser aux dérives progressives des OCEANSIZE, donc très bien. « Meraki » repart sur le son CORADIAN, comme quoi ils ont leur propre style oui; break intimiste post-slide-rock avec cette guitare cristalline un temps. « Seed III » avec un titre consensuel mais à la plus belle montée, à écouter en concert. « Naya Din » vient terminer l’album, intro à THE GATHERING puis la guitare rythmique qui amène le titre sur une pente mélodique où le crescendo se part d’un son entraînant, limite envoûtant sur lequel l’énergie monte, monte; final en deux temps sur un air méditatif.

CORIDIAN sort un album rock à consonance évolutive, prog je ne pense pas; mais un album frais qui passe comme une lettre à la poste; en fait il faut oublier le couplet-refrain du départ pour se rendre compte des dérives progressistes au fil des titres, trop courts cependant pour s’immerger dans l’ambiance prog telle qu’on la conçoit, d’où ma note toujours objective pour un son rock dans la lignée d’un PERFECT CIRCLE ou INCUBUS.