Vingt-six longues années après "Timecode" album fort moyen (avec les seuls Martin EDEN et Udo LANG de la formation originelle) les teutons de CHANDELIER nous reviennent aujourd'hui avec ce prometteur "We Can Fly" avec trois nouveaux comparses dont le claviériste et producteur Armin RIEMER, la paire rythmique étant celle d'origine de 1986 Christoph TIBER à la guitare basse et Herry RUBARTH à la batterie et aux percussions.

La légèreté apparente de la plage inaugurale "Space Controller" est trompeuse, nous le verrons plus loin, moitié chantée, moitié parlée, par la voix reconnaissable de Martin EDEN, les deux solistes Udo LANG aux guitares et Armin RIEMER rivalisent d'ingéniosité et se complètent fort bien, une pièce très entrainante (9/10), le "Space Controller" serait-il le phoque volant de la jaquette ? Quoiqu'il en soit l'une des deux meilleures pièces de l'album.

"Help Me" qui la suit est plus rock, plus mainstream, avec Toni MOFF MOLLO qui fut le chanteur de GROBSCHNITT à partir de l'année 1979, marqué par un brillant solo d'orgue et la six cordes d'Udo LANG dans le final qui maintient le morceau a un bon niveau (7/10), un titre construit pour le live incontestablement. Le long "Spring" et ses dix minutes est quelque peu dans la même mouvance, Armin RIEMER triture ses touches de façon technoïde par instants et c'est encore le magicien de la guitare qui apporte de la lumière à partir de 4:24 et donne à la pièce énergie et lyrisme à la fois (9/10) ; l'on retiendra aussi de ce titre les nombreux "We Can Fly" qui ont inspiré le nom de l'album.

"In Between" est une complainte classique menée par les cordes du second invité Rudiger BLOMER, chantée à deux voix par Martin et Toni, agréable sans plus car très répétitive (7/10). "Mixed Magnificent Arts", d’une durée équivalente au morceau précédent est un rock endiablé dans son premier tiers, bien plus calme dans son second et de nouveau rock dans son troisième et toujours Udo LANG et sa guitare inventive qui sauve le titre de sa linéarité (6/10). Comme vous le savez maintenant je ne note pas (ou plus) les titres inférieurs à trois minutes, donc "Light" vaut essentiellement pour son solo d'orgue sur toute sa durée.

Le péplum "Forever and a Day" nous propose plus de quinze minutes au sablier, le ressac de la mer, les cris des mouettes, le chant grave et déclamé de Toni MOFF MOLLO, et la six cordes du maitre pour illuminer l'ensemble (heureusement.....), un passage très grobschnittien à 4:25 (hasard ?) jusqu'à 7:50 avant qu'Armin RIEMER nous délivre un déluré solo de synthétiseur digne des meilleurs du genre, je ne saurais vous dire pourquoi mais cette pièce me dérange un tantinet, l'impression d'un collage de passages qui ne s'accordent pas forcément ? (8,5/10), comme l'on dit parfois, de nombreuses écoutes vont être nécessaires...j'y trouve le chant trop omniprésent un comble pour moi qui apprécie de coutume les digressions instrumentales ! Les marins font la fête dans un bar proche du port avant l'embarquement (Sail on, Sail on…)

Un bon album mais dans une année aussi riche que 2023, la comparaison avec certains est pour la moins compliquée et pas en faveur des Allemands.