Trois ans ont passés depuis "Brave New World" que j'avais chroniqué pour profilprog.com et les allumés de SAN ANTONIO sont de retour avec un album un peu moins long que le précédent (ce qui n'est pas pour me déplaire), un album conceptuel (difficilement évitable) inspiré par le 1984 de Georges ORWELL auquel Patric FARRELL et ses compères ont ajouté un siècle pour en arriver à "2084".Le concept de cette histoire dystopique est présente partout, en politique, en philosophie, en musique, c'est une nouvelle aventure pour BUILT FOR THE FUTURE.

L'inspiration principale reste PINK FLOYD pour ce disque qui à l'origine était prévu comme un enregistrement solo de Kenny BISSETT. Songez que pas moins de vingt-cinq titres ont été composés avant de trouver le mixage final, un album très orienté "guitares" et "bruitages" beaucoup plus que "claviers" tout y est enchainé comme dans un bon vieux film donc pas de distinction par notation ici, vous prenez le tout ou pas, même si bien sur votre chroniqueur a ses plages favorites.

Dans l'ordre de l'album "The Thought Police" plus WATERS que PINK FLOYD GILMOUR, le pêchu "Argot" avec une pulsation de guitare basse dantesque, le lent et superbement inondé de mellotron "Proletariat" (l'un des deux tops du disque pour votre serviteur), "Diaspora" difficile de faire plus TEARS FOR FEARS pour les vocaux et même la guitare ! on s'y croirait...l'intro elle ressemble à du...FLOYD survitaminé avec les harangues de la foule que l'on retrouve également dans "Zeit" la pièce suivante (que j'apprécie beaucoup moins car trop répétitive).J'adore également la seule ballade du disque "The Collective" très wilsonienne dans sa construction et son interprétation, les cris de la foule sont toujours présents !

Une petite place pour la plage conclusive "91 - 101" et ses dix minutes, le second top du disque à mon gout, un mid tempo mené par la guitare basse de Patric FARRELL, nanti d'une partition instrumentale de feu de 2:15 à 4:10, où la guitare laboure les sillons creusés il y a déjà longtemps par le PORCUPINE TREE de "Lightbulb Sun" avant le retour du groove entêtant de la basse, la partie terminale étant un poil plus lourd à digérer.

Une seule pièce est à mon sens inférieure sur la durée de l'album "Supernational" sans être inécoutable pour autant. Dans la lignée de son prédécesseur ce "2084" ne devrait pas décevoir celles et ceux qui apprécient BUILT FOR THE FUTURE. Dans mon top 15 annuel, disons entre la dixième et la quinzième place.