"Terzo Luogo" le retour d'AURORA LUNARE dix ans après leur premier album si l'on excepte leur participation à l'hommage "Translunaggio" de 2018 et avec les quatre membres de l'époque ce qui est déjà un bel exploit en soi. Les sept pièces de ce nouvel album nous renvoient au progressif italien historique et brillant des lointaines années soixante-dix et quatre-vingt.

AURORA LUNARE nous dit que ce "Terzo Luogo" est le juste milieu entre la vie et la mort, le pardon et la damnation, l'enfer et le paradis, l'humain et le divin, comme un "troisième œil" capable de lire le subconscient, un programme pour le moins alléchant. Sociologiquement parlant "Terzo Luogo" (troisième lieu ou troisième voie) est une alternative comprise entre le lieu du travail et le lieu où l'on vit. L’album est court, très court même, à peine supérieur à trente-trois minutes.

Mes pièces préférées sur cet album, le titre d’ouverture ‘’Oltre La Fredda Aurora", qui nous renvoie aux belles heures de LA MASCHERA DI CERA, le chant d'Alessandro CORVAGLIA (en invité) n'y étant certainement pas étranger, les multiples claviers de Stefano ONORATI dansent une sarabande effrénée durant les cinq minutes trente-six de la pièce qui se clôt de façon un peu trop soudaine.

Ensuite la plage éponyme et plus longue de l'œuvre "Terzo Luogo" qui aurait pu figurer en bonne place sur l'album de 2013, sombre, martiale mais néanmoins d'un profond lyrisme, éclairée par la flute traversière de Gianluca MILANESE, chantée à deux voix (féminin/masculin) comme c'est fréquemment le cas ces derniers mois, Raffaella IZZO et Alessandro CORVAGLIA formant le duo en question. Citons également l'avant dernière plage "Alla Fine del Niente", très bien chanté par Mauro PINI et qui met en valeur la six cordes et les synthétiseurs entrainants et délurés de Stefano, là encore une fin trop brusque à mon gout.

Je n'ai pas aimé "Parafollia" pièce instrumentale énergique et dissonante, j'ajouterai même "bruitiste" plus proche du Rock in Opposition que du Rock Progressif Italien traditionnel. Conclusion un album inégal en qualité, ce qui est dommage compte tenu de sa brièveté.