CHRONIQUE / REVIEW
Ancient Veil
Puer Aerternus
Releases information
Release date:
November 13, 2023
Format:
CD, Digital
Label:
From:
Ma.Ra.Cash Records
Italie / Italy
Pascaline Hauriez - December 2023
7,6
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
Au détour des nouveautés ce mois-ci, je vois apparaître le nom du groupe génois ANCIENT VEIL avec comme doux titre “Puer Aerternus”. Waouh me dis-je ! Une réapparition ! J’en reste coi. Ça fait des lustres que les transalpins n'avaient sorti un nouvel album. Enfin, me semble-t-il ? J’entends déjà les persiflages ! J’en étais restée à “The ANCIENT VEIL”. Oui, le cd éponyme, celui de 1995 né des cendres “d'Eris Pluvia”. Or, depuis, ils ont tout de même produit quatre autres albums studio dont deux Lives. Qui, soit dit en passant, étaient passés sous les radars, en tout cas, sous les miens. On pourra, peut-être, m'affubler de quelques sobriquets que ce soit pour mon ignorance ou mon innocuité ; quoiqu'il en soit, à mon grand désarroi, j’en fus surprise ? Que dire du faible impact médiatique de la sphère spécialisée à leur égard ? Certes, je ne suis pas de celles qui sont à l'affût de toutes les nouveautés du prog italien, ni de l’intérêt que je leur porte. Tout au contraire, j'apprécie le petit monde du rock progressif italien. Bref, je clos cet aparté, évocatrice d’éloquence à la sagacité de mon Alzheimer sélectif. Revenons-en plutôt à la production du groupe, bien que le ton pseudo ironique en préambule voire sarcastique, dérisoire, n'est pas étranger à la manière dont j'ai acquis le premier opus en 1995 des italiens de “ANCIENT VEIL - THE ANCIENT VEIL”. En effet, aussitôt acquis, aussitôt rangé, puis oublié. Ce fût, dirais-je, ma période mercantile du prog ! il fallait que je l'acquisse. Cet achat inattendu, comme de bien entendu, a eu pour incidence, de fermer tout horizon à un futur suivi de la production du groupe.
Or, agrafer une nouveauté dans ma discothèque, n'a pas eu l’aura escompté sur les “progueux”. Ni encensé la presse. Une création certes peu probante à l'instar de la qualité intrinsèque des intervenants. Un premier opus dans la case à revoir. Sans doute désappointé ou diverses autres raisons. Que sais-je ? Enfin si ! un saut sur le site officiel pour apprendre, je cite, qu’ils avaient repris chacun de leur côté leur activité respective. Bref, c'est en 2017 qu’ils décident, après un hiatus de plus de deux décennies, de ressusciter le projet ANCIENT VEIL. Emportés dans leur élan créatif, ils sortent : "I am changing". Puis en 2018, ils redonnent vie à juste titre, à l'album de 1995 renommé “New-The Ancient Veil remastered” pour cela, un travail de réorchestration s'impose. Puis, un cheminement créatif, de nouvelles combinaisons sonores, et ils modifieront également le graphisme de la pochette avec une illustration retravaillée. Ce travail de réécriture, de mastering relancera les génois.
Revenons un instant à la naissance de ANCIENT VEIL. Nous sommes en 1985, ALESSANDRO SERRI et EDMONDO ROMANO fondent ERIS PLUVIA aux sonorités qui siéent leurs parures harmoniques de prédilection que sont une fusion de sons anciens et modernes où s’entremêlent quelques inflexions classiques. Des arrangements texturaux, aux influences folkloriques, et Canterbureinnes. Puis, en 1991, ils réalisent l'album "Rings Of Earthly Light", considéré comme l'un des meilleurs albums de l'époque. Un petit bijou de prog italien qui leur procure une certaine notoriété internationale. L’année suivante, ALESSANDRO et EDMONDO quittent le groupe et créent avec Fabio Serri le projet "ANCIENT VEIL". En 1995. Cela dit, il ne faudrait pas que j'omette l'hommage à JOHN WETTON avec la sortie en 2022 du “Celebrating The Dragon - A Tribute To John Wetton"., ainsi qu'un album live comme “Unplugged Live”. Voilà en gros les œuvres les plus marquantes du combo italien. Pour autant, elles n’ont pas contribué, eu égard à la qualité de la production, à les mettre sur le devant de la scène. Alors que dire, du dernier né de ANCIENT VEIL : “Puer Aerternus”. Malgré les divers motifs texturaux utilisés, que ce soit jazz, classique, folk, Canterbury, je restais impassible. Au demeurant, après moults écoutes, j’osais caresser l’espoir de relater tout le bien de leur dernier ouvrage. Pour être honnête, même l’histoire de « Puer » j’en avais perdu le fil. Musicalement l'œuvre est plutôt complexe, un mélodrame profondément progressiste. Elle dépasse le cadre même du genre de l'opéra rock du moins ce que clamaient certains posts, alors, je le pensais. Jusqu'au moment où, j'ai su décrypter leur musique. Je l’imagine plutôt comme un conte. La flûte a été l'élément déclencheur, ainsi que la voix enchanteresse, le chant théâtral. Un imbroglio de motifs dont certaines harmoniques comme dans : “Il distacco” ont subitement rameuté quelques bribes de souvenirs de jeunesse. Puis, “La caduta sulla Terra” a concrétisé l’imaginaire conceptuel de l'œuvre. Un lever de rideau poétique, suivi d’une cacophonie aux sonorités avant-gardistes s'installe. Le désordre de la vie terrestre, la poésie texturale d'harmoniques, d’arabesques folk pastorales ; les limbes. Le contraste des trois premières mélodies est saisissant.
Dès lors, la suite fut plus claire, plus logique. Le personnage de “Puer” prend enfin forme. Les ressentis, les écoutes suivantes le furent également. C’est ainsi que le concept de l’album se révèle à moi. Pour faire court, les aventures de "Puer", un être incorporel dépourvu d'âge et de sexe, un être sans genre qui interroge son créateur, sur la vie, l'univers, qui reste éternellement jeune. Si je ne m’abuse, cela pourrait se rapprocher du "syndrome de Peter Pan". Les paroles sont écrites par “EDMOMDO ROMANO”. Elles s'inspirent de la mythologie grecque. Elles trouvent leur origine dans les métamorphoses, “d’Ovide”, l’enfant dieu. Puis, “Eros”à l'époque moderne ; il représente l’image de l’enfant éternel. L’homme qui veut rester éternellement adolescent. L’ensemble des personnages de l'histoire: “Puer” lui-même, le créateur, Soul, Cantor, Chrono, Mercury, Thoth et le chœur de l'humanité sont interprétés par les membres du groupe et quelques invités spéciaux. (voir Line UP). Passons dès à présent à l'aspect musical de la dernière création. A l’instar des précédents opus, l’acoustique est toujours prédominante. On retrouve, également les combinaisons d’instruments vent de EDMONDO ROMANO, la guitare acoustique de ALESSANDRO SERRI entrelacés, par les sons des claviers vintage, Hammond, Mellotron, Moog de FABIO SERRI. Elles sont l’essence même ANCIENT VEIL. Elle se caractérise ici, par de délicieuses nuances de chambriste où les invités forment un quatuor à cordes comme dans : “Nella stanza l’intera storia umana” aux sons des bois raffinés, des digressions fort bien élaborées au saxophone vibrant sur des motifs jazz rock, fusion de MARTIN GRICE comme dans: “La miseria del mondo”, ainsi que “il second tradimento” dans un enchevêtrement harmonique aux distorsions madrigalistes.
Ils ont également retenu la formule folk dans une ballade mélancolique coloré par la flûte. Ainsi que des solos aériens à la six cordes comme dans “La visionne Della parte mancante”, ou un prélude à la guitare comme dans “Amore e poterie et La reviscenza”. Le vintage n’est pas en reste, avec quelques réminiscences à GENESIS dans “Culla troppo stretta” dans un mid-tempo aux sons des arpèges délicat ALESSANDRO SERRI. Au menu on trouve également dans : “La e ombre” une texture au saveur symphonique. Une mélodie, aux douceurs d’un adagio pour violon et piano. Cela dit, l’entame des premières écoutes n'envisageait pas d’éloges à leur égard. Certes, l'imprégnation fut difficile pour apprécier ce nouvel opus. Pour autant, c’est sûrement l’une des meilleures compositions des génois. De même qu’il m’aura fallu du temps pour rentrer dans les méandres du concept album. Un archétype du prog italien de PFM, qui mérite une écoute approfondie.
PISTES / TRACKS
- 1. L'eterno Tempo (2:54)
2. Il Distacco (1:33)
3. La Caduta Sulla Terra (The Fall to Earth) (0:53)
4. La Visione della Parte Mancante (The Vision of the Missing Part) (1:17)
5. Nella Stanza l'Intera Storia Umana (3:20)
6. Il Senso dell'Insensato (2:58)
7. La Miseria del Mondo (2:41)
8. La Comprensione del Tempo (5:54)
9. Amore e Potere (1:52)
10. L'ascesa di Hermes nel dio Visibile (6:14)
11. Il Terzo Millennio (2:45)
12. La Culla Troppo Stretta (3:34)
13. Il Secondo Tradimento (2:07)
14. Io e Ombra (3:28)
15. Puer Aeternus (3:10)
16. La Reviviscenza (1:17)
17. La Saggezza della Natura (4:13)
18. La Nuova Aurora (4:42)
- Alessandro Serri / Vocals, classical guitar, acoustic, 12 strings, electric, flute, harmonica, keyboard programming
- Edmondo Romano / Alto - soprano - tenor - bass recorder, soprano and sopranino sax, chalumeau, clarinets, low whistle, voice
- Fabio Serri / Piano, Hammond and Moog, vocals
- Massimo Palermo / Bass
- Marco Fuliano / Drums
With:
- Martin Grice / Alto sax
- Francesco Travi / Bassoon
- Natalino Ricciardo / French horn
- Marco Gnecco / Oboe
- Roberto Piga / First violin
- Fabio Biale / Second violin
- Ilaria Bruzzone / Viola
- Kim Schiffo / Cello
- Olmo Arnove Manzano / Percussion
Characters:
- Simona Fasano / Nature
- Alessandro Serri / Puer - Hermes - Kore
- Lino Vairetti / Creator
- Elisa Marangon / Soul
- Tony Cicco / Cantor
- Roberto Tiranti / Chrono
- Fabio Serri / Mercury
- Sophya Baccini / Thoth
- Edmondo Romano / Humanity in choir
- Alessandro Serri / Humanity in choir
- Simona Fasano / Humanity in choir
musiciens / musicians