Après deux albums parus entre 2011 et 2015, les Américains de Advent Horizon étaient demeurés relativement silencieux. Près de huit années plus tard, la formation fait son grand retour avec « A Cell To Call Home », une épopée musicale de près d’une heure. Bénéficiant du support de quelques invités spéciaux, tout semble en place pour obtenir un résultat de bonne facture.

Décidément, le quatuor démarre sur les chapeaux de roues avec « Water », un morceau qui va droit au but. Entraînante et musicalement accomplie, la piste donne une excellente première impression de l’album. Ce n’est surement pas pour rien que c’est ce titre qui a été retenu pour le vidéoclip promotionnel. Après les passages hauts en couleurs de l’introduction, l’extrait suivant se veut beaucoup plus calme. La douce mélodie de piano exécutée par WOOD nous berce et fait parfaitement le pont avec « How Did It Get So Good? », la troisième proposition de la jaquette. Avec la participation de Randy McSTINE, guitariste de Porcupine Tree, il s’agit d’une autre belle réussite. Décidément, jusque-là, nous avons droit à un métal progressif de grande qualité.

Certaines pistes se veulent également un peu plus accessible pour le grand publique. Je pense particulièrement à « Rain On Open Water », « Control » et à « Your Flaws ». Avec leurs structures un tantinet plus simplistes, ces compositions atteignent néanmoins leur but à merveille. Malgré cette approche plus élémentaire, le niveau musical n’en souffre pas pour autant. Si les deux premières pistes se veulent davantage d’un style Rock Alternatif par moment, la troisième pourrait presque faire office de ballade avec son magnifique duo vocale. D’ailleurs, de ce côté, « Maybe » n’est pas en reste. Tout en douceur, ce morceau laisse un peu retomber la poussière juste avant que ne s’amorce le titre fleuve de l’album.

À chaque fois qu’une piste fracasse la barre des dix minutes, j’ai toujours de grandes attentes y étant reliée. C’est peut-être pour cette raison que j’ai eu l’impression que « Cell To Call Home » prend un certain temps avant de prendre son envol. Ce morceau est loin d’être raté, il possède même d’excellents passages, particulièrement le refrain. Toutefois, je demeure avec le sentiment de rester un peu sur ma faim.

Évidemment, certains passages manquent parfois un peu d’inspiration. « Truth » en est un bon exemple. Non pas que ce morceau est raté, mais j’ai la forte impression qu’il manque un petit quelque chose à ce titre pour qu’il atteigne les standards de ses prédécesseurs. Heureusement, « Calling It Off » remet les pendules à l’heure, spécialement grâce à son passage instrumental agrémenté par le doigté minutieux de Jordan RUDESS, illustre claviériste de Dream Theater.

Après un départ prometteur, je trouve que cet album manque légèrement d’énergie à mi-parcours. Malgré ce léger impair, il s’agit d’un excellent retour pour le quatuor Américain. Autre fait à noter : la qualité de la production est tout à fait remarquable, je n’aurais pu demander mieux de ce côté. Avec un petit peu plus d’énergie et d’inspiration dans certains titres, cet album aurait pu s’avérer un chef-d’œuvre. Malheureusement, ce sera pour une autre fois.