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Après un opus grandement apprécié l'année dernière, Tusmørke revient à la charge avec "Intetnett", un album au concept complètement hallucinant qui ne devrait laisser personne indifférent! Ce nouvel album s'inscrit dans la continuité des albums de rock progressif aux concepts enfantins plutôt intéressants. Les contes pour enfants scandinaves étant particulièrement glauques et parfois terrifiants, il s'agit d'un terrain de jeu très pertinent à exploiter dans un contexte musical aussi développé que le prog.

Le contexte est le suivant : un vil système informatique appelé ‘’Intetnett’’ est installé dans une école. Rapidement, ce système prend le contrôle de l'esprit des jeunes étudiants et des professeurs. Par chance, un suppléant et un petit groupe d'étudiants vont s'opposer à cette nouvelle puissance avec l'aide d'un Golem, une force ancienne accordée par les Dieux mésopotamiens, souhaitant renouveler leur lien avec les humains. Vous conviendrez donc que tout un voyage vous attend dans cet album d'une durée de presque une heure.

Évidemment, la thématique tirée de l'informatique est omniprésente dans l'album et ça s'entend. Plusieurs éléments électroniques sont mis en évidence, pour mon plus grand plaisir! Le concept est très évident et très bien exécuté au fil de l'album. Le système informatique prend lentement le contrôle de l'album et dès la 8e pièce, "Vi er elever", on introduit vraiment une ambiance quasi électronique que les amateurs de Kraftwerk reconnaîtront sans aucun doute. Cette ambiance vient se casser rapidement avec l'arrivée du Golem et d'un retour à un monde plus traditionnel, sans la présence d'un système informatique omniprésent. Chanté entièrement en norvégien, on retrouve une certaine authenticité que j'estime très intéressante.

Il n'y a toutefois pas que des points positifs pour cet opus. Les thématiques enfantines pourraient en refroidir plus d'un, mais j'espère que les auditeurs ne s'arrêteront pas à ce seul constat. En ce qui me concerne, ce sont les chœurs d'enfants qui me font grincer des dents, mais c'est le cas pour tous les groupes et albums qui les incluent. De plus, les textes omniprésents (quoique pertinents) empêchent d'apprécier la qualité des arrangements instrumentaux, que je considère largement supérieurs aux mélodies vocales.

Décidément, il s'agit d'un album particulièrement intéressant et dont je conseille la découverte. Mes moments favoris sont ceux qui s'inscrivent dans la lignée des sonorités de Kraftwerk, mais si vous souhaitez y goûter avant de l'avaler tout en entier, voici les morceaux que j'ai préférés : "Vikaren", "Vi er elever", "Synth-etisk" et "Enkis sang". Ne manquez surtout pas l'occasion d'écouter cette nouvelle sortie scandinave qui présente un concept amusant où l'on alerte des dangers de la technologie en promouvant un retour aux sources et aux croyances mythologiques, à la simplicité des temps médiévaux, notamment avec la dernière pièce de l'album qui rappelle cette époque; une époque où l'information (ou ce qu'on croyait l'être) nous venait directement des Dieux au lieu des ordinateurs.