CHRONIQUE / REVIEW
The Tangent
Songs From The Hard Shoulder
Releases information
Release date:
June 10, 2022
Format:
CD, Digital, Vinyl
Label:
From:
Inside Out Music
Royaume-Uni / UK
Serge Marcoux - June 2022
9,1
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
Les débuts du rock progressif ont permis à quelques groupes de se démarquer particulièrement, les cinq ou six grands selon les opinions. Notamment, que ce soit à cause de leur popularité, parce qu’ils se distinguaient grâce aux aspects novateurs de leur musique, leurs grands talents des musiciens ou le bon timing. Mais un demi-siècle d’existence du genre a fait en sorte que les conditions qui ont permis d’identifier ces groupes dans les premières années n’existent tout simplement plus. Aujourd’hui, on peut identifier nos cinq ou six favoris mais l’abondance de propositions et de talents ainsi que l’universalité du rock progressif a changé cette façon de voir ou de juger. Malgré tout, plusieurs musiciens ou groupes font partie d’une certaine élite progressive ne serait-ce que par leur durabilité et par la constance et la qualité des albums offerts aux amateurs. Selon moi, THE TANGENT fait clairement partie de cette catégorie.
Avec « Songs From the Hard Shoulder », THE TANGENT célèbre sa vingtième année d’existence avec un douzième album studio. Et justement, la constance et la qualité des œuvres du groupe force l’admiration. Chacun aura un petit faible pour tel album plutôt qu’un autre mais la majorité des amateurs reconnaîtra la valeur des « The Music that Died Alone », « Le Sacre du Travail » ou autre « Proxy » pour ne donner que ces exemples. En plus, le groupe formé par des musiciens venant de PARALLEL OR 90 DEGREES et des FLOWER KINGS additionné de DAVID JACKSON de VAN DER GRAAF GENERATOR a su conserver ce niveau de qualité même en voyant des musiciens de haut niveau voguer vers d’autres horizons musicaux. Dès le deuxième opus M. JACKSON est remplacé par le non moins talentueux THÉO TRAVIS qui offre encore ses plus belles notes au saxophone et à la flute à ce jour. La guitare jouée, entre autres, par ROINE STOLT et JAKKO JAKSZYCK, est maintenant entre les très habiles mains de LUKE MACHIN qu’on a pu découvrir dès « Comm », alors qu’il n’était qu’un tout jeune homme. La batterie est entre les mains de STEVE ROBERTS (DAVID CROSS BAND), il succède aux ZOLTAN CSÖRSZ. JAIME SALAZAR, GAVIN HARRISON et autres qui sont nombreux à s’être succédé derrière les fûts. Les deux autres membres actuels sont présents depuis les débuts, soit JONAS REINGOLD à la basse et le maître d’œuvre ANDY TILLISON. Il est claviériste, chanteur, directeur musical, compositeur et parolier. Ce ne sont que quelques exemples des changements de personnel survenus dans cette formation qui a cependant offert une stabilité musicale plutôt exemplaire grâce à son leader.
« Songs From the Hard Shoulder » débute par une des trois longues compositions du maestro. Avec dix-sept minutes au compteur « The Changes » nous plonge dans l’univers du groupe d’une manière somme toute subtile. Cette petite histoire musicale offre ce que le groupe sait si bien faire, son heureux mélange progressif teinté d’un jazz souvent orienté Canterbury, assaisonné de pop ici et là, avec des sections plus douces et des poussées plus nerveuses pour se conclure avec une finale enjouée de haut niveau. J’ai dit subtil car la composition ne saute pas immédiatement aux oreilles. Mais chaque écoute révèle un peu plus comme si on pouvait ouvrir un cadeau plusieurs fois en découvrant un peu plus à chaque fois. Bien sûr, on ne peut manquer le solo d’orgue sur rythme funky vers la dixième minute ou le solo de guitare de LUKE MACHIN au cours de la finale. Mais la qualité mélodique, elle, se savoure peu à peu et de plus en plus, tout comme que le travail au synthétiseur d’ailleurs. ANDY nous chante une petite histoire sur la recherche d’un hôtel après un concert non rémunéré lors de la mini-tournée TANGEKANIC en Allemagne. Un pur délice, je vous le dis ! La suivante n’est pas piquée des vers non plus.
« The GPS Vultures » dure aussi dix-sept minutes mais cette fois nous allons vers une performance instrumentale. Je regarde les notes que j’ai prises lors des nombreuses écoutes et je constate qu’il serait trop long d’essayer de tout dire. En gros, j’y ai entendu un superbe boulot des cinq protagonistes. Quelques courts passages m’ont fait penser aux savoureuses excentricités de GENTLE GIANT. Je souligne également quelques moments plus expérimentaux si je peux dire. Le solo de LUKE MACHIN suivi d’un passage à la guitare sèche m’a décroché un large sourire. On ne reste pas insensible aux interventions de flute de M. TRAVIS ou à la plus que rythmique, plus qu’efficace REINGOLD/ROBERTS. Un des meilleurs morceaux de THE TANGENT ? À vous d’écouter et de décider. Si je ne peux décrire précisément la précédente alors c’est aussi compliqué pour les vingt et une minutes de « The Lady Tied to a Lamp Post ». Sachez qu’au départ il s’agissait d’un des mouvements pour « Le Sacre du Travail », ça place la barre musicale à une certaine hauteur. On sait aussi que ANDY TILLISON ne chante pas les magiciens et les dragons et ici, en gros, il s’agit plutôt du sort des sans-abris via une femme rencontrée par une nuit où la température et le vent mordaient comme un doberman. Il est question de linge réparé avec du ruban adhésif, de s’attacher à un poteau pour dormir debout, de cigarettes données et le tout chanté à sa façon avec empathie et émotions comme il se doit. Au début, le ton musical se fait doux et un peu mélancolique. Mais nous passerons par toute une gamme d’émotions, pas seulement à cause du sujet. Le saxophone de TRAVIS, la puissance du combo sur certains passages, la basse de REINGOLD, les interventions ciblées de LUKE MACHIN, tout cela et plus encore démontre les qualités du compositeur et celles des musiciens.
Surprise que ce « Wasted Soul » directement inspiré de l’école Motown. Agréable surprise pour moi qui aime bien écouter un SAM & DAVE ou un OTIS REDDING à l’occasion. Comme il se doit on y entend une section de cuivre, un Hammond bien présent, des harmonies vocales et cette basse de JONAS, yeah ! Le groupe anticipe une merveilleuse journée dans le futur lorsque la pandémie sera finie pour toujours. La pièce bonus n’a pas besoin de présentation et n’est pas n’importe laquelle puisque THE TANGENT s’attaque d’excellente façon au classique de UK, « In the Dead of Night ». Rien à redire sur la performance des musiciens, au contraire, et seule la section médiane, dûment nommée « Tangential Aura », diffère significativement de l’original.
« Songs From the Hard Shoulder » contribue de belle et bonne façon à l’excellence du groupe. Un signe qui ne trompe pas pour moi est que chaque nouvelle écoute est meilleure que la précédente. De plus, ce nouvel album renforce les propos que je tenais en début de chronique sur la contribution musicale de THE TANGENT au rock progressif. Je suis persuadé que la communauté progressive lui fera un bel accueil et nombreuses seront les personnes qui en feront un de leur favori de l’année.
PISTES / TRACKS
- 1. The Changes (17:04)
2. The GPS Vultures (17:01)
3. The Lady Tied to the Lamp Post (20:52)
4. Wasted Soul (4:40)
5. In the Dead of Night / Tangential Aura / Reprise (16:11) *
- Andy Tillison / Vocals, keyboards
- Luke Machin / Guitar, vocals
- Theo Travis / Saxophone, flute
- Jonas Reingold / Bass
- Steve Roberts / Drums
musiciens / musicians