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Nous voici arrivés au cinquième acte de la grande Histoire de ROME, une Histoire commencée par Vincenzo RICCA en 2012 et qui n'était pas à l'origine censée se développer sur une période aussi longue, mais la joie de jouer ensemble a été si forte que la chenille s'est transformée en belle de jour, la nouvelle génération de musiciens représentée principalement par Franck CARDUCCI et Roberto VITELLI ayant une réelle envie de collaboration avec la génération précédente.

Comme l'a défini son concepteur, le ROME PRO(G)JECT demeure comme un observatoire sur la musique progressive, les idées et les compositions de Vincenzo RICCA constituant le fil rouge du projet sur la ROME Antique. Pour rappel : 2012 Promenade musicale à travers l'histoire et les lieux, la grandeur et la beauté de la ville éternelle ; 2016 Le destin et la gloire ; 2017 Un monument dans les airs ? 2020 : Les chemins parcourus et donc 2022 : Le recueil d'une vie…

Les thèmes du nouvel opus portent sur la discipline militaire, l'éruption du VESUVE qui a détruit POMPEI en 79 après J.C et l'appétit de JULES CESAR pour les combats de gladiateurs (vous pouvez ressortir vos vieux Astérix, tout y était !). "Compendium of a Lifetime" se compose de huit nouvelles pièces originales écrites, arrangées, interprétées et produites par Vincenzo RICCA. Comme pour les parutions antérieures, la jaquette du disque est une peinture de Maria Grazia SPADAFORA et les graphismes sont comme toujours de Gabriele MORELLI, on ne change pas une formule gagnante.

L'introduction à l'orgue d'église de "V" est juste magnifique (réminiscence de GREENSLADE pour celles et ceux qui se souviennent) et s'enchaine sur la pièce éponyme et ses plus de treize minutes majoritairement instrumentales où seul Bernardo LANZETTI intervient dans le rôle d'un général romain avec son phrasé rauque (rock ?) si caractéristique (je n'ai jamais été grand fan mais là ça passe car c'est à peine plus de quatre minutes), pour le reste c'est la fête que ce soit avec la six cordes de Paolo RICCA, la douze cordes de Franck CARDUCCI ou les tambours de Daniele POMO.

La troisième plage "Vesuvius / The Last Night in the World" avec son orgue martial, ses nappes de mellotron gorgées de chœurs (eh oui le mellotron sert aussi à ça) et sa guitare transverse d'un grand lyrisme (très genesissienne…) s’avère la moins originale de toutes mais à contrario celle qui plaira le plus à une grande frange de notre lectorat, le chant mesuré de Tony PATTERSON dans la seconde partie est plus facile à avaler que celui de Bernardo LANZETTI...

La piste quatre en quatre sous parties est clairement ma préférée, car elle met en vedette un instrument que j'apprécie beaucoup la flute (ici John HACKETT) et encore et toujours le mellotron... dix-sept minutes de pur bonheur musical instrumental porté par la basse voluptueuse et puissante de Tony LEVIN.

Le titre conclusif est une pièce retravaillée du troisième album de 2017, instrumentale également, raccourcie d'un tiers par rapport à la première version et qui met la guitare en valeur. Difficile de dire à l'heure actuelle si nous tenons une œuvre majeure de 2022, dans tous les cas musicaux comme historiques, un top album au six avril sans aucune hésitation.