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CHRONIQUE / REVIEW

O-A-K

Lucid Dreaming And The Spectre of Nikola Tesla

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Releases information

Release date:

July 8, 2022

Format:

CD, Digital, Vinyl

Label:

From:

Aerostella / Immaginifica

Italie / Italy

Serge Marcoux - August 2022

9,1

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TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !

Le processus créatif est fascinant à découvrir, ne serait-ce qu’en partie. Il va sans dire que lire, voir ou entendre une œuvre constitue la façon habituelle de commencer notre découverte mais ce n’est qu’effleurer la surface ou voir le seul sommet de l’iceberg. La plupart du temps, c’est par les entrevues, les analyses, les compléments visuels sur Internet ou, mieux encore, par les rencontres que l’on peut comprendre un peu mieux l’œuvre et l’artiste et ce qui peut mener à la création littéraire, musicale ou autres. Suivre et connaître le parcours d’un musicien au fil du temps, par exemple, permet aussi de nous sensibiliser aux changements, à l’évolution et aux choix que l’artiste faits et nous propose. Cependant, quelquefois l’œuvre, par les soins de son créateur, soulève délicatement le voile sur son inspiration. C’est ce que fait JERRY CUTILLO, via son groupe OSCILLAZIONI ALCHEMICO KREATIVE, avec « Lucid Dreaming and the Spectre of Nikola Tesla ».

C’est en 1993 que JERRY CUTILLO a créé OSCILLAZIONI ALCHEMICO KREATIVE connu aussi comme O.A.K., à ne pas confondre avec le OAK de Norvège. Son histoire musicale passe aussi par ses recherches sur la musique ethnique et en tant que compositeur pour la télévision italienne. Il nous a déjà confié sa passion pour JETHRO TULL et IAN ANDERSON qu’il assume, fort bien d’ailleurs, via des spectacles et des albums hommages. Nous savons également que JONATHAN NOYCE, bassiste avec ce band de 1995 à 2007, a contribué à l’album précédent et offre encore son talent sur le présent opus. Un autre complice musical, de plus longue date, est DAVID JACKSON au saxophone. Le batteur de session ALEX ELENA et les magnifiques voix de DORIE JACKSON (KAPREKAR’S CONSTANT et fille de DAVID), OLJA KARPOVA (DIKAJEE) et LURA PIAZZAI finissent de brosser le tableau musical.

JERRY avait livré divers aspects de sa démarche artistique aux lecteurs de Porfilprog dans une intéressante entrevue, toujours disponible, que j’ai eu le plaisir de réaliser en septembre 2020. De plus, de mon côté, j’ai eu l’occasion de me plonger davantage dans son univers en réalisant les chroniques de ses deux albums précédents, soit « Giordano Bruno » qui date de 2018 et « Nine Witches Under a Wallnut Tree » paru deux ans plus tard, avec les recherches que cela implique. Ce dernier album complétait une trilogie musicale où la magie et la réalité, la nature et le mystère s’entrelacaient. Quoique romain, la démarche artistique vocale de notre homme passe cette fois par l’anglais. Mais souvenons-nous que le français, l’italien, le latin et l’allemand ont aussi été chantés sur les trois premiers albums de O.A.K. Ce qui, en soit, est une information précieuse sur la démarche artistique de M. CUTILLO.

En 2018, il a exploré et mis en musique l’incroyable destin de Giordano Bruno, philosophe, poète, mathématicien et théoricien cosmologique italien du seizième siècle. Deux ans plus, baigné entre le réel et l’imaginaire, il nous offre l’histoire musicale de neuf femmes, nommées sorcières pour ses besoins créatifs. Cette fois, c’est l’histoire particulière de l’inventeur et ingénieur américain d’origine serbe, Nikola Tesla, qui sert de canevas créatif à JERRY CUTILLO. La matière ne manque pas avec cet homme dont certains disent qu’il a inventé le vingt et unième siècle. Il a travaillé avec Thomas Edison et Georges Westinghouse qui ont profité et vraisemblablement abusé de son savoir. Il est connu, entre autres, pour ses travaux sur le courant alternatif et, moins favorablement, pour avoir incarné l’image d’un savant fou selon les critères de l’époque. Lorsqu’on associe la créativité et la poésie de JERRY CUTILLO à un tel personnage, il en résulte ce superbe « Lucid Dreaming and the Spectre of Nikola Tesla ».

Si vous optez pour la version vinyle ou CD, vous aurez l’avantage de pouvoir mieux découvrir ce processus dont j’ai parlé plus haut puisque chacune des six pièces de cet album concept y est présentée de façon assez détaillée. De plus, vous pourrez vous immerger dans l’univers poétique des paroles pour aller encore plus loin dans votre compréhension. ’Quand je compose, je n'ai pas un son en tête mais toute une symphonie. Alors, après avoir fait attention au timbre et à la hauteur de chaque instrument, je m'occupe des équilibres au sein de l'ensemble et quand le collage montre un visage, mon travail est terminé. Quand tu fais ça pendant des années et des années, tu découvres à quel point le triangle joué une fois sur toute la chanson est important.’ Cet extrait de l’entrevue permet de mieux comprendre son approche musicale. Ainsi, tous les détails, aussi petits sont-ils, acquièrent de l’importance lors de la création d’une pièce et, par le fait même, lorsque nous l’écoutons. Ce souci du détail, de l’histoire qui est contée et de son contexte fait en sorte que chaque album est différent du précédent même si on y trouve des points communs, comme son jeu de flute par exemple. « Giordano Bruno » déployait le grand jeu avec une multitude d’invités, d’instruments et de voix, une pochette signée Ed Unitsky et des influences musicales nombreuses et variées. Le suivant proposait, en quelque sorte, neuf courts métrages intimistes avec des touches plus folk, des signatures rythmiques et vocales différentes et quelque peu inhabituelles. Découvrons cette nouvelle proposition.

Tesla se plaisait à dire que tout était lumière. Est-ce que la douce introduction avec la voix de DORIE JACKSON est un délicat rayon de soleil qui fraie son chemin à travers les rideaux ? Lorsque JERRY lui répond avec force d’explosion sonore, est-ce que l’on vient d’ouvrir grand lesdits rideaux ? « Everything is Light » alterne les moments doux et d’autres énergiques par le chant et des soubresauts musicaux qui captent et retiennent notre attention. Les touches de flute, les pulsations du synthétiseur et le souffle de M. JACKSON via son saxophone distillent les détails qui donnent plus de personnalité à ce départ réussi. Le titre du plus long morceau « Oscillation Alchemy Kreativity » est l’utilisation du nom du groupe via une traduction anglaise. Les deux premières minutes nous transportent sur la piste de JETHRO TULL par le jeu de flute de JERRY qui évoque celui d’IAN ANDERSON sans pour autant être servilement similaire. Mais ce trompe l’oreille ne doit pas faire oublier que cette suite est divisée en sept sections qui permettent de découvrir la créativité et le talent de M. Tesla mais aussi et surtout ceux de M. CUTILLO. Les changements de rythme et d’atmosphères sont multiples dans la pièce, les interventions sont judicieuses et bien placées, que ce soit vocalement ou musicalement. Je souligne, notamment, le travail à l’orgue et au synthétiseur, les différentes façons d’utiliser sa voix et son jeu de flute, il va sans dire. N’ayez crainte, malgré les multiples variations le résultat est non seulement cohérent, mais aussi enthousiasmant et un des morceaux les plus réussi de notre alchimiste des sons. Non seulement j’adore mais je crois bien qu’il va devenir mon favori !

La douceur de « Learn to Run in your Dreams » ne doit pas faire oublier que la pièce évoque la guerre. Jerry établit un lien entre la deuxième guerre mondiale qui a marqué la fin de la vie de Tesla et celle à laquelle nous assistons en Ukraine. Le piano, la voix et une fin à saveur symphonique accompagnent un beau texte sur un sujet difficile. L’utilisation des voix est importante dans l’œuvre d’O.A.K., que ce soit par la langue utilisée, la tessiture associée au texte et à la musique, voire le traitement qui est fait en studio. Si le piano est l’instrument qui marque le début de « The Comet and the Dreamer » rapidement nous découvrons la belle voix opératique d’OLJA KARPOVA qui transcende cette balade progressive du plus bel effet ainsi que l’heureux mariage avec la voix de l’auteur. Lorsque vous unissez le rêve où un artiste voit DAVID BOWIE se transformer en colombe avec les visites quotidiennes d’un pigeon blanc à la chambre d’hôtel d’un vieil inventeur, vous obtenez « White Wings », un court morceau fort efficace avec ce qu’il faut de flute pour en faire un petit bijou. L’album se termine avec une autre parure de très bon goût. Pendant deux minutes le piano et la voix de LURA PIAZZAI peuvent nous faire penser un peu à « The Great Gig in the Sky » de vous savez qui et c’est évidemment très beau. Lorsque la section rythmique et le mellotron s’ajoutent, le morceau devient sublime et fait de « The Silver Cord » une conclusion parfaite. JERRY souligne qu’il est déterminé à continuer de rêver et de combattre ce qu’il nomme la mort des oreilles des humains. Avec humour, il remarque qu’une petite voix interne lui dit qu’il s’agit de son meilleur disque mais que c’est le cas de tous les artistes exaltés qui n’abandonnent jamais. Humblement, je joins ma petite voix à la sienne pour souligner qu’il s’agit aussi de celui que je préfère et ce, malgré la qualité des précédents. À votre tour d’écouter sa voix pour faire parler la vôtre.

PISTES / TRACKS

    Side A
    1) Everything is Light (7:00)
    2) Oscillation Alkemy Kreativity (13:25)
    a) Hypnotic spiral
    b) Oscillation Alkemy Kreativity
    c) New York City
    d) AC vs DC
    e) Black Night Satellite
    f) Dancing a Slow Kolo with the Electric Shadows
    g) Oscillation Alkemy Kreativity (reprise)

    Side B
    1) Learn To Run in Your Dreams (6:02)
    2) The Comet and the Dreamer (7:07)
    3) White Wings (4:40)
    4) The Silver Cord (3:50)

- Jerry Cutillo / Keyboards, flute, guitar, vocals

With:
- Bass: Jonathan Noyce
- Saxes and tin whistle: David Jackson (tracks 1- 3)
- Drums: Alex Elena (tracks 1 - 2 - 3 - 6)
- Voice: Dorie Jackson (track 1)
- Voice: Olja Karpova (track 4)
- Voice: Lura Piazzai (track 6)

musiciens / musicians

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