CHRONIQUE / REVIEW
Manual Cardoso
Delirium
Releases information
Release date:
March 25, 2022
Format:
Digital
Label:
From:
WormHoleDeath
Portugal
Mario Champagne - August 2022
7,4
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
Manuel CARDOSO est un homme qui décidément a toujours été bien occupé. Fondateur de la formation Prog symphonique TANTRA qui cessa ses activités en 2004, compositeur de musique de films, de bandes sonores pour publicités commerciales et de générique de téléséries, il a en plus collaboré avec différentes formations de rock, de jazz et de rock alternatif, sans oublier ARTNAT, sa formation Prog actuelle qui se plait dans un style « art rock ». Malgré toute cette effervescence musicale, il a trouvé quand même quelques créneaux dans son agenda pour élaborer un album concept sur une quête existentielle intitulé « Delirium », en collaboration avec ses amis musiciens.
On y retrouve une musique complexe mélangeant des aspects symphoniques, de jazz, de blues et de rock avec adjonction d’une panoplie de bruitage qui contribue à l’éclectisme ambiant qui règne et qui peut parfois se montrer déstabilisant pour les oreilles non averties, avec en plus, un chant en portugais.
Dès la première écoute, ce ne fut pas gagné pour moi à cause du style vocal un peu âpre, mais le capital de sympathie s’est étoffé avec le déroulement des titres, la seconde partie se trouvant à être beaucoup plus intéressante. La voix de Manuel CARDOSO est rauque et basse, et s’exprime de manière torturée dans « Sea Maiden » supportant un style musical assez jazzy, après une intro plutôt cinématique. Pour la suite, « The Clown », les claviers « génésiens » symphoniques sont des plus intéressants, s’appliquant souvent en segments rapides distincts, mais avec une nuance de blues où la voix enraillée de CARDOSO, en mode narratif, pourra rappeler à quelques-uns un certain Tom WAITS. Avec « The Pain » un entrée énigmatique et bourdonnante se voulant vertigineuse nous présente un titre pratiquement instrumental avec quelques phrases d’une voix féminine délicate, mais je suis resté sur ma faim. Bon, avec « Cantata (of love and death) », cela commence à devenir plus intéressant, entre claviers à la façon GENESIS dernière période, et des structures hachées à la GENTLE GIANT. Avec des passages bucoliques sous la tempête, et ses textes déclamés, instrumentalement parlant on s’en tire plus qu’honorablement, et cela se montre parfois très excitant, même si globalement des sections baignent dans une aura d’étrangeté.
Mais à partir de « Heaven » jusqu’à « Nostalgia », l’amateur de Prog symphonique devrait y trouver de quoi nourrir sa passion, en autant qu’il y porte sa totale attention. « Heaven », est un de ces titres bien plaisant où les interactions entre guitare, basse, clavier et percussions sont en parfaite symbiose, accompagnant les vocalises d’ange d’une cantatrice qu’on pourrait croire ailée, mais foncièrement instrumentale pour les trois-quarts, arborant toutes une richesse en sonorité ajoutée en superposition, qui pourraient être issues des bestioles d’une contrée paradisiaque. CARDOSO y propose un chant plus doux mais souvent avec des intonations tiraillées. Le superbe intermède « Commitment to love » à la guitare acoustique où dégouline comme du jus de « Cherry Blossom » des notes romantiques et mélancoliques avec une ferveur ibérique ne peut que ravir et séduire, mais malheureusement trop bref.
« Lord of Doom » ne peut que surprendre avec ses voix de dessins animées mais peu présentes. L’ambiance de piano bar lugubre est bien plantée, et étonnamment, la cadence s’accélère flirtant avec le disco et le rock. Le saxophone est brillant, dans cette ambiance dynamique chargée de disco jazz psychédélique. Dans « Delirium », une panoplie de sons analogiques accompagne ce titre, avec une intro hors du commun, assez dynamique, avec des variations constantes de rythme. La voix y est encore une fois peu présente, mais elle rend bien cette sensation de bien-être extatique du protagoniste dans son délire. La plus élaborée à mon avis au niveau composition, où les claviers « génésiens » fusent magistralement mais je me suis souvent demandé si cette voix trop rugueuse était ce qu’il faillait pour cette musique de grande classe. Possiblement qu’une voix féminine aurait mis plus en valeur cette belle pièce. « Salutation », aux airs dramatiques cinématiques comme dans un vieux film, dans une abondance de sifflements analogiques, se montre intéressante dans un tout autre style, plus pop qui pourra plaire aux fans d’Alan Parsons Project, avec ses belles sections instrumentales aux vocalises aériennes. Finalement, on retrouvera au sein de « Nostalgia », une étrange machine qui s’active, dans un univers spécial de réverbérations et de scintillement, et qui ainsi planté, rappellera subtilement les passages bucoliques du « Xanadu » de RUSH. Excellent !
Globalement, Manuel CARDOSO nous présente là un album très intéressant, surtout sur la deuxième partie, et il se mérite par l’entremise de plusieurs écoutes, car la complexité de certaines compositions nécessitera une période de sédimentation dans vos lobes frontaux par l’entremise de l’excitation de vos neurones ! J’ai bien apprécié le mélange des genres, les passages cinématiques, les frissons psychédéliques au sein de prestations bien rendues. Cela vaut le détour, si vous avez le temps et si aimez le Prog qui nécessite un effort ! Titres préférés : Absolument, les cinq derniers. Bonne écoute !
PISTES / TRACKS
- 1. Sea maiden (5:25)
2. The Clown (4:55)
3. The Pain (4:22)
4. Cantata (of love and death) (6:37)
5. Heaven (7:39)
6. Commitment to Love (1:22)
7. Lord of Doom (3:30)
8. Delirium (6:17)
9. Salutation (5:31)
10. Nostalgia (5:02)
Manuel CARDOSO - Lead Guitars, Vocals and Lyrics. Organ solo (3)
Gui DA LUZ - Analog Sound Effects. Saxophone (7)
Pedro SALES - Keyboards
Bébé – Drums (10)
João SAMORA – Drums (1to 9)
Paulo BRETÃO - Bass (2)
João PASCOAL - Bass (3,4,5)
Lucio VIEIRA - Bass (1,7,9,10)
Emílio ROBALO- Keyboards (1,2)
musiciens / musicians