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CHRONIQUE / REVIEW

JPL

Sapiens, chapitre 3/3: Actum

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Releases information

Release date:

March 25, 2022

Format:

CD, Vinyl, Digital

Label:

From:

Quadrifonic

France

Serge Marcoux - March 2022

9,0

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TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !

Depuis que le rock est venu au monde, il a eu de la difficulté avec ses rejetons francophones. Bien sûr, il y en a eu et plusieurs ont très bien réussi mais, à quelques exceptions près, cela n’a jamais été facile. Avec l’hégémonie et le poids de la culture musicale anglosaxonne c’est aujourd’hui plus difficile que jamais. Alors, imaginez pour un genre plus marginal comme le rock progressif ! Les années 70 qui furent plus favorables en ce qui a trait au succès commercial du genre ont aussi permis l’éclosion de nombreux groupes francophones des deux côtés de l’Atlantique. Maintenant que le genre est cinquantenaire et que la musique est devenue un commerce hautement lucratif, c’est une autre histoire et une nouvelle réalité.

Créer le rock progressif en français est maintenant presque l’apanage exclusif des irréductibles gaulois, si j’ose dire. En effet, au Québec la création musicale francophone ne se conjugue plus au progressif. Mais si on traverse l’Atlantique on a la chance de retrouver un des fiers et dignes représentants dont il sera question dans les prochaines lignes. Il s’agit de JEAN-PIERRE LOUVETON. L’auteur/compositeur/interprète et multi-instrumentiste est bien connu pour son travail avec NEMO mais disons-le, sa production solo qui a débuté en 2002, tout comme NEMO, a maintenant dépassé celle des neuf albums du groupe, notamment avec le dernier volet de la trilogie Sapiens, soit « Sapiens Chapitre 3/3 : ACTUM ». Ajoutons que notre homme a aussi participé aux deux albums de prog métal de WOLFSPRING. Ceux qui connaissent assez bien son style de jeu savent qu’il peut être incisif et puissant avec une guitare entre les mains. Un autre aspect du talent de l’homme est celui qui lui a permis de procéder à lui-même à l’enregistrement, au mixage et la mastérisation de ce nouvel opus.

Le premier volet de cette trilogie sur l’histoire de l’Homme est paru en mars 2020. Une année de pandémie plus tard pour les humains et il y allait du deuxième chapitre, soit en mars 2021. Voici donc la conclusion de cette fresque musicale où il a su s’entourer de précieux collaborateurs. Parmi ceux-ci, deux complices de l’ère NEMO, soit le batteur JEAN-BAPTISTE ITIER, et le claviériste GUILLAUME FONTAINE mais ce dernier pour un seul morceau cependant. Les influences musicales de JPL se conjuguent via le jazz, le métal, la pop, la musique symphonique et l’électro. Je vous invite d’ailleurs à visiter la page Inspiration de son site Internet où vous trouverez quelques-uns de ses disques de chevet. L’homme a du goût, on le savait déjà, et c’est toujours intéressant de découvrir les intérêts d’un artiste dont plusieurs recoupent d’ailleurs les miens.

Parler de l’histoire des humains et débuter un album avec « Paradis perdu » est tout à fait logique. C’est un des quatre morceaux, de cinq à six minutes, qui constitue la première face du vinyle, vous savez ces galettes qui connaissent un nouvel essor. « Paradis perdu » nous offre un éventail musical qui recoupe en partie ce que je donnais comme influence au paragraphe précédent. Cette pièce est le constat amer de l’échec d’un humain sur un tempo rock mâtiné d’un peu d’électro, d’un tantinet de pop et de riffs résolument puissants aux frontières du hard-rock et du métal. Ce bon départ si rapidement terminé, un très bon signe, est suivi par un morceau tout aussi résolument noir, « Mon cercueil ». ‘Emmuré vif, je me cache du soleil. Points suspensifs, j’ai mis le monde en sommeil’. Voici comment débute un morceau au tempo plutôt lent avec quelques accents floydiens et d’autres qui lorgnent vers SAGA mais rapidement l’ensemble devient et est très LOUVETON, entre autres avec cette fin symphonique appuyée par un solo de guitare qui déchire merveilleusement les claviers. « Alias (La machine²) » est une pièce résolument rock avec une connotation à la KING CRIMSON et des propos très actuels. Cela commence avec ‘J’ai cédé mon libre arbitre à des algorithmes’ et se conclue avec ‘Et je danserai jusqu’au lever du jour Pour me réveiller, ou m’endormir pour toujours’. Le rythme est irrésistible et le jeu de guitare est le genre que M. LOUVETON sait si bien nous offrir. Notre homme a de la suite dans les idées avec « Dansez maintenant » qui débute avec le martèlement de la batterie de M. ITIER. Encore ses riffs de guitare irrésistibles, un rythme dansant et des propos glaçants, ‘Quand nous aurons gagné la guerre menée contre nos enfants’. Un bien court résumé pour un excellent morceau !

La pièce maitresse de l’album et peut-être de cette trilogie, c’est cette suite de vingt-trois minutes en cinq partie, « Memento mori » ou souviens-toi que tu meurs. Les deux premières sections instrumentales sont à la fois martiales, symphoniques et fort réussies. On sent et on entend que l’heure est grave, que le ton est solennel et que le processus de composition est parfaitement maitrisé. Avec « La mort du roi », l’humain constate son échec face à la machine et ce qu’il a perdu en croyant se libérer. Le son un peu guilleret par moment est trompeur. Le piano et la voix de STÉPHANIE VOUILLOT contribue aussi à cette impression. Mais le tempo qui se fait un peu plus inquiétant plus le morceau avance et la guitare qui triture l’espace changent la donne jusqu’à la fin qui s’accélère pour passer au tempo rapide de « Paria ». Un autre invité, SYVAIN HAON, au saxophone soprano et une rythmique résolument jazzée transporte cette suite ailleurs jusqu’à ce qu’un riff de guitare bien senti remette les choses sur les rails du rock. Le tempo est rapide, les propos sont acides, le son s’amplifie, la tension monte jusqu’au passage vers la plus longue et ultime section, « Acta fabula est ». Est-ce qu’il était possible de porter ce « Memento mori » plus haut ? Oh que oui ! Cette section est éminemment symphonique mais avec la puissance JPL. Tout y est, claviers symphoniques, rythmique forte et mise de l’avant, jeu de guitare toujours dans la note … ou les notes. La guitare sonne le rappel trois minutes avant la fin et à partir de ce moment tout n’est que puissance, symphonique présence et enthousiasme de l’auditeur pour cette grandiose conclusion.

Même s’il y en a bien peu, le rock progressif francophone est entre de bonnes mains avec celles de JEAN-PIERRE LOUVETON, ses compositions et ses amis. Ce qui est mieux encore, c’est la régularité et la qualité de ses rendez-vous musicaux. Si vous avez aimé les chapitres précédents, si vous aimez JPL ou si vous aimez NEMO, alors je ne vois aucune raison pour ne pas être au rendez-vous. Si les propos sont souvent durs et noirs, la mise en musique est exceptionnelle et ce chapitre mérite une rencontre attentive avec les auditeurs. Soyez-y !

PISTES / TRACKS

    1. Paradis Perdu (5:53)
    2. Mon Cercueil (6:08)
    3. Alias (La machine²) (4:50)
    4. Dansez Maintenant (5:12)
    5. Memento Mori (23:01) :
    - a) Marche vers l'inconnu
    - b) Tempus fugit
    - c) La mort du roi
    - d) Paria
    - e) Acta fabula est

- Jean Pierre Louveton / Vocals, guitars, bass, virtual instruments

With:
- Jean Baptiste Itier / Drums (1,4,5)
- Florent Ville / Drums (2,3), keyboards & programming (3)
- Guillaume Fontaine / Keyboards (3)
- Didier Vernet / Bass (2,3)
- Stéphanie Vouillot / Piano (5c, 5d), vocals (2)
- Marguerite Miallier / Hurdy-gurdy (4)
- Sylvain Haon / Soprano saxophone (5d)

musiciens / musicians

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