CHRONIQUE / REVIEW
Ian Neal
Barkston Ash
Releases information
Release date:
July 16, 2022
Format:
Digital
Label:
From:
Self-Released
Royaume-Uni / UK
Jean-François Petit
8,3
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
Ian Neal, originaire de la région de Sheffield au Royaume-Uni, et maître d’œuvre de cet album, nous annonce déjà les couleurs, même avant de l’écouter en admirant la pochette : un paysage de style naïf au sens artistique du terme, très bucolique et chatoyant. En totale adéquation avec les titres proposés par Ian Neal enregistrés entre 2016 et 2021. Le compositeur a mis pratiquement 9 ans pour sortir son 4ème opus, mais le résultat en vaut largement la chandelle !
A l’image s’associent parfaitement les 6 titres musicaux principalement instrumentaux de l’artiste (en plus des 2 titres bonus). La musique d’Ian Neal, doué et inspiré multi-instrumentiste, est extrêmement bien produite et réalisée, au sein de son studio d’enregistrements Beaurepaire Studios situé dans le Derbyshire. Musique très inspirée et évidemment faisant appel à beaucoup de références musicales du rock progressif de la grande période de la 2nde moitié des années 70 en particulier, et à l’opposé de tout plagiat musical qui n’aurait aucun intérêt pour l’auditeur.
Dès le 1er morceau « Fair Winds », épique et riche long de presque 10 minutes, Ian Neal nous plonge d’emblée dans une féérie d’harmonies et arpèges montant en puissance au fil de l’écoute, dignes des premiers albums des américains de SPOCK’S BEARD époque Neal MORSE aux claviers, voire de l’autre groupe de ce dernier, TRANSATLANTIC. On croit entendre parfois même le jeu de basse (ou bass pedals) de Peter TREWAVAS à s’y m’éprendre, ce qui est très flatteur.
Ian NEAL y pose déjà son empreinte très british fortement inspirée de l’école progressive de Canterburry des 70’s comme leur illustre représentant CAMEL. Le multi-instrumentiste nous emmène dans son univers pastoral, bucolique, dont les sonorités des soli de guitares font immédiatement penser à Andy LATIMER époque « Ice », et aussi très proche de l’autre prodige six-cordistes suédois, plus contemporain, Roine STOLT des FLOWER KINGS. Quelques backings vocaux s’ajoutent sporadiquement à la musique d’Ian NEAL, sans y apporter forcément de plus. Le passage plus calme à mi-parcours de « Fair Winds » au piano solo très bien pensé et à la sonorité très délicate est une évidence : Ian NEAL a été aussi bercé par les claviers de Kit WATKINS en solo (« Labyrinth) lorsqu’il jouait dans CAMEL (« Nude » ou « Single Factor ») ou HAPPY THE MAN («3rd Better Late ! »). Ce 1er titre très réussi se termine par les backing vocaux ensorcelants d’Evgenia PAPAMIKROULI et se clôturant par une apothéose musicale comme si l’artiste nous emmenait hors du temps et de l’espace.
Le second titre « Ash Prixus » confirme l’excellence du précédent titre : Ian NEAL nous invite à voyager avec ses nombreux instruments (guitare électrique, pedal bass, claviers, virtual mellotron, percussions et batterie) avec lui et replonger dans les meilleures heures du prog british (Camel, Steve Hackett, les sonorités typiques du jeu de claviers proches de Tony BANKS de GENESIS époque 77-78), ou même de Mark Kelly de MARILLION sur un passage (entre 5’21 et 6,09) comparable aux claviers d’« Incommunicado ». Morceau plus que réussi ! (En bonus digital, Ian NEAL propose aussi une plus ancienne version du titre, certes moins riche mais tout autant inspirée).
Tels les meilleurs titres des virtuoses de la guitare prog 70’s, comme sur « Entangled », ou « Horizons » de Steve HACKETT (ex-GENESIS) ou « Mood for a Day » de Steve HOWE (YES), Ian NEAL propose sur le titre suivant « Barley Harvest » une courte et douce transition à la guitare acoustique très pastorale, accompagnée dans le mixage de percussions et nappes de clavier. Arrive en 4ème titre « Holst’s Hollows » avec un début relativement ténébreux comme l’indique le titre, à son de cloches et sonorité de guitare que n’aurait pas renié le groupe allemand Krautrock POPOL VUH comme sur la B.O. du film Nosferatu de Werner Herzog sorti en 1978. Le titre est plus sombre que les premiers titres de l’album, mais sans être aucunement pesant, et nous ramène au fur et à mesure des secondes dans un style plus « camelien » proche du flamboyant titre « Ice » par Andy Latimer et ses comparses.
L’avant dernier titre de l’album d’Ian NEAL est le morceau probablement le plus épique de l’ensemble, la pièce maîtresse de l’œuvre, et le plus long (plus de 12 minutes). « The Vale of Linden » est certainement le titre le plus complexe à assimiler, et le plus riche en instrumentations. Commençant par une narration de l’auteur résumant sa passion pour la musique, la comparant à la beauté de la lumière, accompagnée de guitare acoustique appropriée, le titre évolue avec dominante d’orgue et participation vocale, narrative et éthérée d’Evgenia Papamikrouli. Sur quelques fonds de chants d’oiseaux, Ian et sa comparse nous emmène dans cette « Vallée de Linden » avec dextérité et un savoureux mélange harmonieux, puissant et cohérent. Impression d’écouter les meilleurs passages de Genesis époque « And Then There Were Three », de Steve Hackett et son somptueux « Shadow of the Hierophant » sur sa 1ère œuvre solo « Voyage of The Acolyte », et des sonorités de claviers typiques de Tony Banks en particulier sur son 1er album solo « A curious feeling » et son titre « Somebody Else’s dream ».
Ce 4ème opus d’Ian NEAL se conclut par « Come Harvesting! », titre de 10 minutes et qui nous fait rappeler que, sans aucunement plagier surtout, l’artiste a bien plongé dans le chaudron riche en potion magique du rock progressif anglais de la 2nde moitié des années 70, début 80’s. Sur ce titre final, Ian nous remet en mémoire ses influences de la carrière solo du trop sous-estimé (et certes timide) 1er guitariste virtuose de la 6 et 12 cordes de GENESIS, Anthony Phillips. Comment ne pas penser au magnifique et champêtre 1er album de ce dernier « The Geese and the Ghost ». En ce sens, comparer l’œuvre d’Ian NEAL à d’autres formidables productions d’artistes des seventies n’est aucunement péjoratif, bien au contraire, c’est une richesse dont ce dernier a su s’inspirer avec grande intelligence.
Même si l’album n’est pas particulièrement innovant en soi, si vous aimez le rock instrumental prog symphonique british des 70’s, et savamment épicé à la sauce néo-prog plus actuelle, les titres à la fois épiques et pastoraux bien produits et harmonieux, n’hésitez pas, cet album est fait pour vous !
PS : ne passez pas non plus à côté du nouveau titre hommage que Ian NEAL vient récemment de rendre à la Reine Elizabeth II, intitulé en toute logique « 96 Bells ~ for Elizabethans » (Sept.2022), très émouvant…. Téléchargeable en achat digital (prix proposé par l’artiste à votre convenance)
PISTES / TRACKS
- 1. Fair Winds (9:51)
2. Ash Phrixus (8:35)
3. Barley Harvest (2 :07)
4. Holst’s Hollows (5 :19)
5. The Vale of Linden (12:20)
6. Come Harvesting! (10:00)
Bonus:
Ash Phrixus (old mix) (8:30)
Barkston Summer (work-in-progress) (2:49)
Ian NEAL: Keyboards, guitars, vocals, virtual mellotron, organ, piano
Evgenia PAPAMIKROULI: Vocals, spoken narration on “The Vale Of Linden”
musiciens / musicians