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CHRONIQUE / REVIEW

Hunting Giants

Mythos

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Releases information

Release date:

September 30, 2022

Format:

CD, Digital

Label:

From:

Self-Released

Canada

Alain Bourguignon - December 2022

8,6

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TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !

Nous nous rendons, cette fois, en Colombie Britannique et plus exactement à Vancouver, dans le but d’y retrouver la formation HUNTING GIANTS qui, déjà auteur d’un premier album des plus intéressant ; « Skyward Eyes » (2018), nous a livré son second effort discographique le 30 septembre. «Mythos» est le fuit de nombreuses années de travail, avec les contraintes Covid qui se sont imposées, durant lesquelles le groupe a peaufiné les 13 pièces qu’il contient. Chacun des quatre membres est issus et influencé par les grands noms du Rock et Métal Progressif dont les morceaux dépassent souvent la barre de 10 minutes. Souhaitant s’en tenir à un propos plus concis, précis, ramassé, à l’os, les musiciens ont fait l’impasse sur ce qui leur semblait excédentaire, acrobatique, athlétique, pour épurer, adopter des lignes claires, s’en tenir au propos essentiel.

« Mythos » (The Call to Adventure) débute paisiblement ; voix retenue, instrumentation cotonneuse. Le personnage principal, simple roturier, ne peut plus rester inactif après la destruction de sa patrie. Il se met en route, franchit les cols montagneux et croise des corps pendus qui semblent monter la garde et l’avertir d’un péril. Le niveau sonore augmente, l’orchestration s’étoffe, la voix principale monte dans les octaves. Avancer encore peut lui coûter la vie. Mais que vaut une vie sans liberté ? Ignorant les échecs précédents et patents, il continue son cheminement avant que l’instrumentation ne retombe doucement, laissant place à des harmonies vocales. « Ancient Text » (The Prophecy) raconte l’histoire d’une prophétie apocalyptique remontant à une ancienne culture oubliée. Des références lyriques évoquant des découvertes archéologiques, des mythes séculaires, rappellent l’interprétation d’un chaman lointain qui a décrit la pluie de météorites qui a détruit sa tribu. Les riffs incisifs sur un rythme soutenu préparent à la narration. La tension retombe ensuite lorsque le héros, en pleine quête spirituelle, cherche quel désastre peut menacer son peuple. Un cri relance le morceau vers plus d’intensité Lorsqu’une comète percute l’océan et entraîne ceux qu’il aime. Le point d’orgue arrive au moment où il sculpte les visions de morts sur le mur d’un temple à destination d’une civilisation future. Cette troisième partie, vive, se clôture par un chaos musical collectif qui reste, cependant, assez organisé. « Too Big To Kill » (Domination and Avarice) débute énergiquement, de façon très entraînante, avec un « Row » répété sur une trame virile qui évoque la chasse et les frissons qu’elle procure. D’abord placé au niveau de l’homme qui ne cherche que la domination et la mise à mort de ceux qu’il chasse, la chanson le montre impitoyable et efficace. Le pont nous réserve la surprise d’un récit inverse dans lequel il devient la proie qui fuit et se retrouve acculé, sans échappatoire. Face à la bête il crie un ultime « Come What May » avant le dernier assaut. Magnifique composition qui explore la psyché de ceux qui aiment la violence et l’inévitable fin sanglante qui se retourne contre eux.

Dans « Rituals » (Necomancy, Hatreds and Shame) un homme considère la morale comme une vaine illusion que les gens suivent, respectant la maxime “la volonté sera le chemin de la loi”. Il viole une tombe, démembre le corps qui s’y trouve, et greffe des parties sur un autre cadavre qu’il ramène à la vie. Le thème défendu avec vigueur est la liberté que le relativisme moral peut apporter. Le pont offre une passerelle vers l’analyse de l’ampleur que peut prendre la haine chez une personne qui s’isole du monde et blâme les autres pour les conséquences de ses propres actions. Cette imposante et contrastée pièce à tiroir offre une belle variété de climats, de voix, de trames distinctes et de rythmiques complexes qui suivent le récit au plus près. C’est tout d’abord un lent riff sensuel, une voix presque apaisée, séduisante. Il est question de la nature faussement enjôleuse des choses destructrices parfois utilisées pour soulager nos douleurs psychologiques et physiques. La transformation en quelqu’un de différent, matérialisée par des percussions puissantes, amène à l’exploration de la violence présentée comme une solution efficace pour « résoudre » les désaccords. Tous les instruments participent à cette partie progressive de cette plage avec un chant qui exprime la peur, la douleur, l’espoir ; « Among Tieves » (The Addict). Lors de l’accalmie centrale, le sort des êtres sous dépendance est parfaitement restitué. La dernière partie, très orchestrée, emporte l’auditeur avec notre dépendant qui réalise ses erreurs et ouvre son cœur au monde.

Nettement jazzy et groovy, « Whispers » (The Voice of the Dead), est la respiration centrale de l’album. Le piano remplace la voix et l’effet de coupure est simplement parfait. « Vanguard » (The Love Song) suit un soldat au front alors qu’il songe à l’amour de sa vie et au sacrifice suprême auquel il consentirait pour la retrouver. La chanson est parsemée de batterie inventive, de basse grondante et de riffs crunchy. Son capitaine crie « Hold The Line » juste avant le solo déchirant de Kirby KAYE (également producteur) qui annonce la fin du chant qui devient celui d’un mourant. La claque ! Tous les instruments en même temps qu’un chant puissant, bestial. « Mantle » (Undervesed Worship) est une allégorie. Une de plus. A travers l’histoire d’un homme qui cède à une entité puissante et inconnue qui réclame son dû. Il termine démembrer. Utilisant des couplets vivifiants et des refrains accrocheurs et théâtraux ; c’est une intelligente évocation du miroir qui est tendu à ceux qui se sacrifient une partie d’eux-mêmes pour d’autres, qui ne font que les utiliser. Belle pièce, avec d’intéressants contrastes, beaucoup d’énergie, de variations harmoniques pour terminer identiquement à l’intro, comme un palindrome musical. Guitares planantes sur lignes de basse nettes et frappes précises, « Quindred » (A Tempting Offer) parle du rejet des douleurs et traumatismes du passé, de la reliance avec les ennemis d’avant. Il est question du pouvoir de l’unification. Entre des sections claires et aérée, un monologue évoque un dernier défi pour notre protagoniste. Le dernier couplet nous place devant nos choix pour l’avenir avant que le grand final instrumental cède la place à des harmonies vocales bien placées. Effet garanti. Percussions martiales, basse fondatrice et guitares aériennes introduisent « Epitaph » (Grief in Glory) qui évoque l’honneur et les rêves d’avenir alors qu’un pouvoir tyrannique manipule les foules et s’entretient par la corruption. C’est bref mais fort bien placé pour maintenir un taux d’intérêt élevé.

Le très guerrier « Into Stone » (To Fight Again) repose beaucoup sur la batterie. Avec un vernis Power Metal, HUNTING GIANTS épouse cette forme pour nous asséner que c’est maintenant qu’il faut se battre pour ce que l’on croit. Demain il sera trop tard. Le refrain peut rappeler IRON MAIDEN. Ce ne devrait pas être un hasard. Sombre et fantomatique, « Remnants » (Victory is Death), baigne dans une ambiance désespérée avec cette voix qui exprime le désespoir du héros acculé par les démons qu’il a vaillamment combattu. La narration revient sur son glorieux passé. Un chœur triomphal fait place au dernier cri alors qu’il est dévoré, sacrifié pour ceux qu’il aime, par l’obscurité qu’il avait pu tenir à distance. Puissant, démonstratif, efficace. Tout a un prix. « Kings of Ashes » (At What Cost) est là pour nous le rappeler. Cette ballade conclusive, appuyée par des patterns complexes de percussions suivies par la basse frénétique, des guitares qui lorgnent vers l’Indus dans une complémentarité polyrythmique laissent la voix exprimer la futilité de la victoire à tout prix. Le gong sonne la fin des hostilités.

HUNTING GIANTS a mis les petits plats dans les grands pour offrir un écrin musical sur mesure à ses textes lyriques puissants. Leur éclectisme est stupéfiant et, après plusieurs écoutes, des interventions de cordes (violoncelle), piano, cloche et gong sont clairement perceptibles. Le travail sur les textures apporte à leur musique une profondeur idéale pour défendre les thèmes choisis. Il y a de l’héroïsme et de la philosophie. Du brutal et de la délicatesse. Des rites anciens et des croyances actuelles. Des racines profondes et des branches coupées. C’est très moderne, intelligent et prouve que le genre Métal Progressif (au sens large, je n’affectionne pas les étiquettes) a encore de très beaux jours devant lui grâce à des formations de ce niveau.

PISTES / TRACKS

    1. Mythos - 3:28
    2. Ancient Text - 3:18
    3. Too Big To Kill - 3:06
    4. Rituals - 3:57
    5. Among Thieves - 5:28
    6. Whispers - 2:16
    7. Vanguard - 2:54
    8. Mantle - 3:19
    9. Kindred - 4:05
    10. Epitaph - 1:09
    11. Into Stone - 4:55
    12. Remnant - 4:00
    13. King of Ashes - 2:52

Corey WHARTON: Bass
Stephen ATKEY: Voice
Bradley TRIVETT: Guitar
Daniel BEAVINGTON: Drums

Guest: J. Kaye KIRBY: Guitar solo on «Vanguard»

musiciens / musicians

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