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CHRONIQUE / REVIEW

Banco Del Mutuo Soccorso

Orlando: Le Forme Dell'amore

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Releases information

Release date:

September 23, 2022

Format:

CD, Digital, Vinyl

Label:

From:

Century Media / Inside Out Music

Italie / Italy

Serge Marcoux - October 2022

9,5

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TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !

L’histoire des groupes qui font de la musique et qui perdent un des membres importants a engendré d’innombrables variations sur la suite des choses. Cela peut aller de la dissolution complète et sans compromis, tel LED ZEPPELIN, au remplacement complet des tous les membres de la formation originale, tel YES. Peut-importe le choix, la perte est toujours difficile tant pour les autres musiciens que pour les amateurs du groupe. Dans le cas du groupe italien BANCO DEL MUTUO SOCCORSO, le décès du chanteur FERNANDO DI GIACOMO, au timbre si magnifiquement caractéristique, fut un choc. Un an plus tard, en 2015, c’est la mort de RODOLFO MALTESE, guitariste depuis 1975, qui ébranle encore plus l’institution musicale. Cependant, d’une certaine manière, le groupe semblait avoir un avantage, si je peux m’exprimer ainsi. En effet, au cours de ses premières années d’existence, le groupe avait enregistré deux de ses huit albums sans cette figure légendaire du rock progressif. Deux albums reconnus pour leurs réelles qualités musicales. Cependant, l’option instrumentale n’était pas envisageable pour le co-fondateur du groupe, VITTORIO NOCENZI, qui juge que les textes approfondissent l’idée du morceau et complètent l’image du paysage sonore.

La perte de DI GIACOMO et MALTESE engendre un hiatus de quelques années entre leurs morts et la relance sur de nouvelles bases jusqu’à l’enregistrement de l’album du retour. L’incontestable leader et claviériste émérite VITTORIO NOCENZI, seul membre original, recrute alors deux guitaristes, FILIPPO MARCHEGGIANI et NICOLA DI GIA, le bassiste MARCO CAPOZI, le batteur FABIO MORESCO et … un chanteur très peu connu des amateurs de prog, TONY D’ALESSIO. Cependant, il importe de préciser que, fragilisé par le temps et les ennuis de santé, FRANCESO pensait arrêter et avait déjà proposé TONY pour le remplacer. Il avait développé une amitié avec ce chanteur à la voix puissante et qui, en quelque sorte, faisait partie de la famille élargie de BANCO. C’est ainsi que l’année musicale 2019 est marquée par le retour du groupe et que « Transiberiana » constitue une agréable surprise et prouve la valeur de cette nouvelle mouture d’un des groupes légendaires de l’histoire musicale italienne. En effet, c’est un fait musicalement admis des amateurs de prog que BANCO DEL MUTUO SOCCORSO fait partie du Top trois de l’univers progressif italien avec LE ORME et PREMIATA FORNERIA MARCONI. Des albums tels « Io Sonato Libero », « Darwin » et l’album éponyme font partie des collections progressives digne de ce nom.

Trois années plus tard et avec la même formation nous arrive ce «Orlando: Le Forme Dell'amore » et ces généreuses soixante-dix-sept minutes de nouvelle musique. Ce disque est un ambitieux album concept basé sur le célèbre poème de Ludovico Lariosto, « Orlando Furiosto » ou Roland Furieux, une pièce majeure de la littérature italienne qui date du quinzième siècle. Un poème sur les choix difficiles que l’amour peut nous forcer à faire. Maestro NOCENZI y travaille depuis des années avec son fils MICHAELANGELO et le parolier PAOLO LUGLI. Si vous ne maitrisez pas suffisamment la langue de si, comme l’a surnommé Dante Alighieri, un de ceux qui a forgé l’italien, vous trouverez une traduction anglaise des textes dans le livret qui accompagne l’album.

Orlando : la forme de l’amour commence en douceur et en beauté avec une introduction où la voix, la guitare sèche et le piano rivalisent de beauté. Mais que cela ne tienne, le feu d’artifice musical se déclenche avec « La Pianura Rossa ». C’est dynamique, un tantinet dissonant, quelquefois martial ou intriguant. Le chant est varié et totalement à point, la basse ronfle à souhait, les claviers jouent avec les plaisirs de l’audition . Quiconque aime le prog italien ne peut faire autrement que de passer par une magnifique gamme d’émotions. Le piano guide la conclusion de la pièce et sert d’enchainement avec la suivante qui se glisse en nous tel un menuet progressif où la danse est menée par une guitare électrique langoureuse, le piano et l’orgue. La basse et la voix viennent terminer de nous envelopper dans cette beauté qui pare l’ensemble de l’opus de BANCO. L’enchainement suivant pour « Non-Mi Spaventa Più L'amore » est superbe et nous entraîne dans un genre de tango à la sauce progressive italienne. Cette fois, la guitare électrique danse avec la rythmique et le piano. Les interventions de TONY D’ALESSIO sont simplement parfaites. Comme il se doit, le morceau se transforme au gré des minutes. Comme début d’album, quel quatuor de morceaux de rêve pour nos oreilles !

Pour l’amateur du groupe que je suis depuis fort longtemps, il m’a semblé que l’intégration du chant de TONY D’ALESSIO était encore meilleure que pour l’album précédent. Sa voix, fort différente de son prédécesseur il va sans dire, se moule fort plaisamment aux diverses compositions et atmosphères. Le jeu de basse de MARCO CAPOZI varie entre mélodique et rythmique mais est superbement découpé par l’enregistrement. Le travail des guitaristes et du batteur est aussi à souligner. Quant aux claviers de Maestro NOCENZI, ils foisonnent, tourbillonnent et offrent de petites perles ou de magnifiques envolées, tant à l’orgue, au piano qu’aux synthétiseurs, avec des références aux multiples décennies de notre genre chéri. Ainsi sur l’instrumental « Il Paladino », un morceau court et assez musclé nous sommes transportés sur les chemins du jazz-rock. L’autre instrumental, « La Maldicenza » offre un heureux mélange d’influences prog, funk et un peu jazz avec même des petits riffs de guitare qui font des légers clins d’œil vers le métal, mais si peu. Ici, des lignes de synthétiseurs rappellent aussi le jazz-rock. Certaine des lignes dans « Cadere O Volare » évoquent aussi en moi la fusion, des années 80 cette fois. Le groupe a su actualiser sa musique en utilisant vocoder, échantillonnage et boucles, notamment, sans se dénaturer. Écoutez l’introduction de « Non Serve Tremare » un peu à la RADIOHEAD avec un résultat totalement BANCO. Je donne quelques références mais sur le morceau en question comme sur nombre d’autres, les changements de rythme, de tonalité, de mélodies sont souvent très nombreux. Pourtant, on n’a jamais l’impression d’incohérence ou de manque d’unité. Au contraire, à l’instar des classiques du prog italien VITTORIO NOCENZI et ses acolytes proposent un feu roulant musical qui nous transporte dans un manège élaboré et quelquefois un peu fou mais toujours parfaitement contrôlé.

Une voix féminine, principalement accompagnée d’un piano, offre un joli moment de répit après le rapide et puissant « Il Paladino ». Il s’agit de la fille de VITTORIO qui chante sur la belle balade « L’Amore Accade ». « Non Credere Alla Luna » commence aussi en douceur et met alors en valeur le chant de D’ALLESSIO. Après deux minutes, la rythmique et un saxophone langoureux, voire un peu salace, nous transportent dans un bar enfumé d’une autre époque avec une atmosphère très blues. Plus loin, le saxophoniste, CARLO MICHELI, se déchaine et est rejoint par un synthétiseur. Un réjouissant duel s’installe entre les deux instruments. Même si on ne doit pas croire à la lune, selon le titre précédent, il faut croire au plus long morceau, « Moon Suite ». Il y a trop à dire pour découper ces onze minutes mais je n’ai pu m’empêcher d’y entendre certaines références de l’époque « Darwin » avec un grand sourire aux lèvres. Les six protagonistes y livrent de belles prestations qui confirment tout le bien que l’on peut penser de cette production. Je pourrais comprendre que certaines personnes jugent qu’il y a beaucoup de musique sur «Orlando: Le Forme Dell'amore » mais à mes yeux et à mes oreilles il s’agit tout simplement du meilleur album du groupe depuis « Come In Un ’Ultima Cena ». De plus, la référence visuelle à la tirelire du premier album, le fait qu’il s’agit d’un album concept à l’instar de « Darwin » combiné avec la réussite musicale de cet opus et l’unité du groupe constitue un véritable plaisir pour tous les amateurs de rock progressif. Dans de telles conditions, il ne peut y avoir trop de musique.

L’abondance de détails, de trouvailles et de belles interventions des musiciens se révèle un peu plus à chaque écoute de «Orlando: Le Forme Dell'amore ». Je suis vraiment heureux de mon engagement envers ProfilProg et nos lecteurs car, afin de rendre justice aux musiciens, on se doit d’écouter souvent, et quelquefois en boucle, les albums sur lesquels nous écrivons. Devant l’abondance des productions musicales et la facilité pour en écouter, il est facile de se perdre et de n’écouter que superficiellement ou trop rapidement les œuvres des artistes. Dans le cas présent, j’ai pu découvrir un nouveau classique de BANCO DEL MUTUO SOCCORSO et un des meilleurs albums de l’année. Grazie mille BANCO !

PISTES / TRACKS

    1. Proemio (2:13)
    2. La Pianura Rossa (6:38)
    3. Serve Orlando Adesso (4:52)
    4. Non Mi Spaventa Più L'amore (5:01)
    5. Non Serve Tremare (4:06)
    6. Le Anime Deserte Del Mondo (5:01)
    7. L'isola Felice (3:57)
    8. La Maldicenza (6:17)
    9. Cadere O Volare (5:09)
    10. Il Paladino (2:52)
    11. L'Amore Accade (3:42)
    12. Non Credere Alla Luna (6:56)
    13. Moon Suite (11:49)
    14. Come È Successo Che Sei Qui (3:38)
    15. Cosa Vuol Dire Per Sempre (6:48)

- Vittorio Nocenzi / Piano, keyboards, vocals
- Filippo Marcheggiani / Guitar, vocals
- Nicola Di Già / Guitar
- Marco Capozi / Bass
- Fabio Moresco / Drums
- Tony D'Alessio / Vocals

With:
- Viola Nocenzi / Vocals (11)
- Carlo Micheli / Saxophone (12)
- Michelangelo Nocenzi / piano and sampling programming (4,6)

musiciens / musicians

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