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ANTIMATTER s’est formé en 1997 avec Duncan PATTERSON partant d’ANATHEMA et Mick MOSS. Une voix mélodique sur un air mélancolique électronique à la lisière du post-rock, voilà leur signature. 3 albums et Duncan part créer ION, Danny CAVANAGH a aidé alors Mick et le son devient plus métallique, dépressif, sur la lignée d’ANATHEMA, PINEAPPLE THIEF et KATATONIA, plus expérimental de fait; c’est leur 8e album basé sur un travail débuté en 2003, attention ça va suinter car ANTIMATTER n’est pas un groupe comme les autres.

« No Contact » premier titre épuré, sombre sur un arpège guitare minimaliste permettant une lente montée et donnant de l’ampleur, un saxophone dans la lignée SUPERTRAMP vient breaker un temps puis retour à Mick avec sa voix spleen, hypnotique associée aux guitares électriques saturées des ANATHEMA pour un final rempli d’adrénaline. « Paranoid Carbon » intro synthé froide venant glacer l’air, lorsque la voix se combine parfaitement avec la tonalité des instruments sombres sur un MASSIVE ATTACK ambiant, mouvement de rock alternatif latent avec sa consonance progressiste en fin de parcours et l’ajout d’Irish qui bonifie. « Heathen » part sur un air dark wave des 80’s, BUSH dans son univers rock alternatif progressiste, air de ‘Juste une illusion’ aussi; Mick fait monter sa voix et donne une tessiture forte; le saxo le rejoint avant le crescendo final entêtant et hypnotique. « Templates » continue sur ces sonorités électro avec une guitare slide en fond; rythme monolithique porté par le synthé basique pour une mélodie mélancolique, simplette sans prétention; oui c’était sans penser à cette débauche de sons en final avec un son écorché par les distorsions; fine arabisante agréable. « Fold » acoustique pour magnifier la voix de Mick; bon en manque d’ANATHEMA j’y trouve un petit semblant pour le côté dépressif; morceau où la beauté rejoint la noirceur mélancolique, à écouter en forme pour ne pas dépérir, le solo à la CAVANAGH peut faire pleurer, Mick a un toucher plaintif en fait.

« Redshift » arpège avec flûte pour amplifier le son minimaliste stéréophonique; lente mélodie atmosphérique avec Mick et Irish se complétant subtilement; le refrain hypnotique rappelle ANATHEMA, AMAROK et X-Files. Le saxo perturbe un peu l’air qui était bien calibré, singulier. « Fools Gold » verse sur un autre style, plus rock tel THE GATHERING du début; la flûte vient aider la guitare plaintive et les vocaux, il y a du DIRE STRAITS aussi avec cette slide guitare cristalline; le titre le plus progressif ici avec un break voix-off s’esclaffant, un son de mitraille, des roulements de tambour que THE CURE pourrait jouer, tiens une mouche maintenant; le final plus consensuel. « Entheogen » avec un bruit de vagues au loin et un retour aux sonorités électroniques tirant maintenant sur les SIMPLE MINDS, titre délicat, entraînant et planant; titre répétitif aussi avec Mick utilisant sa voix tel un instrument; Vardan nous fait voyager avec un son oriental novateur grâce au qamancha pour un trip musical audacieux, langoureux. « Breaking the Machine » pour l’interlude où spleen rivalise avec torpeur atmosphérique, un réel petit bijou progressiste en soi qui a mis 20 ans pour être façonné, ma préférée. « Kick the Dog » rythme plus rapide et saccadé pour un titre radio édit car plus rock mettant une dernière fois en scène la guitare tourmentée de Mick.

ANTIMATTER a plein de pensées obsédantes et montre une vitrine musicale pouvant rappeler le magnifique ‘Leaving Eden’ de 2007 avec un son atmosphérique morose alternant électro, post, acoustique; son plus alternatif provenant de différentes archives des 5 derniers albums, enfin révélées au public. Des atmosphères glauques, suaves, cotonneuses, une voix à part, de l’émotion en barre, un son envoûtant, ANTIMATTER frappe fort.