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Une nouvelle formation vient de naître, dénommée Alta Forma, sous la direction du leader de ce projet, Antoine FAFARD, (Remarquez les mêmes initiales!) guitariste canadien renommé qui vit au Royaume-Uni, et qui produit de la musique instrumentale originale depuis plus de vingt ans. Il a pu compter sur l’appui du bien connu Todd SUCHERMAN, qui fut aux commandes des percussions pendant vingt années pour STYX, et qui collabore à l’équipe de LEGACY PILOTS.

Ce nouvel album d’Antoine FAFARD se présente sous le signe de l’innovation puisqu’il s’agit de la première fois qu’il offre sur une de ses créations des performances vocales, et cette voix appartient à JK HARRISON, claviériste et producteur réputé, qui fut un collaborateur de SUCHERMAN sur son album solo « Last Flight Home ». Une première expérience d’écriture de paroles pour ce guitariste qui se dit inspiré pour ses sonorités par les œuvres de multiples formations dont ELP, KING CRIMSON, THE POLICE, RUSH, UK, YES, STEELY DAN, Gino VANELLI, CREAM, LED ZEPPELIN et THE WHO. Il en résulte un album qui fait très dans le « hard rock », mais un « hard rock » avec une bonne dose de complexité et d’originalité où la performance technique est de mise, avec une bonne dose de rythme cassés qui flirtent subtilement avec la fusion.

L’ensemble des pièces produites, aux textes philosophiques pour neurones dégourdies, est extrêmement travaillé, finement ciselé, léché, calculé et froid. Pour ma part, un des mes constats après de multiples écoutes, est que j’aurais aimé un peu plus de spontanéité, de frivolité et d’émotions. Les titres s’enchainent avec d’excellentes idées, où la dextérité instrumentale des protagonistes n’est absolument pas à désavouer. Au contraire ! Cela se montre souvent impressionnant pour les tours de force sur les cordes pendant les soli.

Malgré tout, j’ai moins apprécié le fait qu’il y ait souvent des ressemblances sonores entre plusieurs des pièces présentées, une surabondance de percussions associée à la basse, qui génère parfois de la cacophonie, et le chant qui demeure très bien mais passablement sur le même ton, presque suppliant, ce qui a fini à la longue à me désenchanter. « Never After » en est un bel exemple, là où on dirait qu’il y en a trop de tout ! Et bien que tout cela soit bien impressionnant techniquement, globalement, je n’ai pas été happé par un grand « wow » !

J’ai bien aimé « Climbing to Infinity » et « Invisible Time » pour son jeu de basse. Deux titres qui, à mon avis, ont un gros potentiel commercial. « His Mind’s Universe » est la pièce qui m’a semblé la plus progressive, et qui se différencie des autres par une belle entrée en matière subtilement psychédélique qui s’enfuit rapidement pour laisser place aux prouesses techniques puissantes et poussées de nos amis. De plus, à écouter avec attention, « Hear Now » où FAFARD faire preuve de l’élégance de son doigté sur les cordes dans un moment de grâce. Dans « Apocalyptus », l’énergie dégagée est à son comble. Un titre entrainant qui flirte avec l’univers sonore de RUSH, mais on ne peut que le déplorer, sur un texte plutôt faible.

Pour conclure, c’est un bon recueil de pièces qui va satisfaire ceux qui recherchent la complexité technique alliée aux variations de tempos, de signatures temporelles, de structures et de variations harmoniques, et tout ce qui peut mettre en valeur la virtuosité de musiciens chevronnés. Pour sûr, cela va claquer dans les chaines Hi-Fi de qualité. Comme mentionné précédemment, et j’insiste, cela est super bien construit, mais est-ce que cela vous touchera ? A vous de juger ! Bonne écoute !