Voici la deuxième partie de l'interprétation de certains contes des frères GRIMM selon nos compères les samouraïs. Même recette collaboratrice, même brochette de superbes talents et la présence très ressentie de STEVE UNRUH au violon souvent. Le prog symphonique est vraiment un véhicule idéal pour ce genre d'entreprise: enlevant, cinématique, lyrique et plein de rebondissements. On ne s'ennuie pas du tout. Je commence d'emblée par la pièce titre, les 17+ minutes du Serpent Blanc, un morceau en 5 parties. La pièce est signée par OLIVERO LACAGNINA un compositeur italien qui fait dans le classique, le contemporain et le jazz rock. Un peu de contexte aidera. Dans la fable originale, un roi possède un serpent qui lui confère le pouvoir d'entendre les conversations des animaux. Un servant découvre ce pouvoir et l'utilise pour accomplir une série de tâches avec l'aide des animaux ce qui le mènera à marier la princesse. Musicalement on ouvre avec une marche symphonique qui aurait pu figurer sur un album de KEITH EMERSON avec une présence mystérieuse sur un fond de musique rappelant la vie en château, puis une suite de passages variés selon chaque épreuve et la voix magnifique de la princesse en duo avec le prétendant. Les passages de claviers sont fascinants, le violon remplit bien son rôle.

Autrement on ouvre et on ferme l'album avec 'The Trickly Fiddler' avec un violon folklorique gambadant et une flûte enjouée, un air un peu médiéval presque 'vivaldien' par moment puis vers la fin des chœurs mellotroniques et orgue et flûte, la finale est encore plus belle en reprise car elle est dans un registre plus progressif. Les trois pièces qui suivent ont amplement le temps de se développer avec des chronos autour de dix minutes chacune. 'Searching For the Fear', une composition instrumentale signée ALESSANDRO DI BENEDETTI, raconte la fable d'un personnage qui veut apprendre à avoir peur. La pièce est dans un tempo plus lent avec un piano solennel qui accompagne un peu de violon puis un SUBLIME solo de synthé qui vaut absolument le détour, pétillant, délicat et enchanteur! Le tout évolue dans un style blues qui s'entremêle avec le violon, l'orgue et des bribes de thèmes folklorique. Toute une fusion. 'The Devil With the Three Golden Hairs' est une pièce prog folklorique qui évolue dans un style opéra rock par moment mais dans le style inimitable de TSOP avec des pauses, des arpèges de guitares délicats et une belle mélodie, trois voix différentes et une apothéose électrique. 'The Travelling Musicians' est une fable riche sur le thème de la vieillesse et la sagesse et met en évidence un ensemble de voix prenantes dont quelques-unes en italien dans le style Rock Progresivo Italiano. On ne peut s'empêcher de penser qu'inconsciemment TSOP trouve une quelconque résonance dans cette fable puisqu' ils voyagent virtuellement avec plein de musiciens et en vieillissant ils deviennent plus sages et nous en mettent plein les oreilles!

En conclusion, une belle suite à l'album précédant, toujours cette grande qualité d'exécution, cette touche magique. En fait cet album me plaît juste un peu plus que l'autre. On peut peut-être reprocher un peu à TSOP d'être quelques fois un peu trop littéral et fidèle dans la dramatisation, particulièrement lors des passages chantés mais la majorité de la musique est instrumentale et les arrangements demeurent magnifiques.

Comme ils le disent si bien eux-mêmes, TSOP 'enraciné dans le rock progressif classique mais en regardant toujours en avant'! Un MUST pour les amateurs de progressif symphonique.