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CHRONIQUE / REVIEW

M'Z

Cool is Watching You

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Releases information

Release date:

December 3, 2020

Format:

Digital

Label:

From:

Anesthetize Records

France

Mario Champagne - April 2021

8,3

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TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !

Ayant eu la chance d’analyser les deux derniers albums du toulousain Mathieu TORRES, connu aussi sous le pseudonyme M’Z, (albums que je vous recommande et pour ce, voir les chroniques 2020 à ce sujet !), je ne pouvais me passer de cette nouvelle opportunité de savourer les surprises de ce trublion musical à l’esprit Rebel. Après « L’Autopsie du Dogme », la marche est haute pour ce cher Monsieur M’Z! Il revient donc avec un concept alliant des pièces musicales qui racontent des histoires sans paroles mais qui sont associées à des textes à lire en parallèle. Notre musicien se montre donc poète et écrivain chevronné, et prends le pari que les amateurs d’art feront l’effort d’allier visuel et auditif pour comprendre son œuvre. Sur sa page Facebook, TORRES vous explique de manière très sympathique et enthousiaste comment accéder aux dits textes, mais vous retrouverez aussi ce lien à la fin de cette chronique.

Sur une thématique peu orthodoxe, textes et extraits musicaux élaborent un questionnement sur ce qui est cool! Mais qu’est-ce qu’être cool? Une personne cool est une personne dont l'attitude, le comportement, l’apparence ou le style est influencé par « l'esprit du temps » et même si tout cela n’est peut-être qu’un jeu de façade, cela est perçu par les autres comme étant un des propres attributs de cette personne cool, qui elle offre une représentation de ce que les autres souhaitent être ou projeter de leur image, et en notre siècle, le vecteur majeur de cette projection constitue la panoplie addictive des réseaux sociaux, véritables piédestaux pour la glorification des égos! Cette « cool attitude » comporte des risques comme le souligne M’Z, et c’est par sa propre « cool attitude » qu’il tente de sauver, libérer et guérir quelques âmes perdues de cette dictature du cool en nous exposant sa profonde réflexion.

Pour ce faire, notre philosophe propose ainsi sept titres aux diverses esthétiques où il continue à jouer de ses talents d’arrangeur et de faiseur de sons, dans un style plus « groovy » alliant fusion jazz, musique électronique expérimentale et rock. Le voyage s’amorce avec « Mystic Machine », avec une aura de mystère suggérant cinématiquement des terres lointaines d’Orient. Sur fond de percussions programmés, il agence en symbiose des impressions de vieux instruments acoustiques et des guitares bien hard qui coexistent brillamment pour accompagner un poème plutôt cynique sur la séduction et les addictions aux réseaux sociaux. Dans un autre registre, sur un groove funky et langoureux que Beck HANSEN ne renierait pas, des notes de guitare à la Chris ISAAK, et des percussions nerveuses et minimalistes en toile de fond, « Worldtown » s’installe pour décrire une atmosphère dystopique. Par l’écrit, on découvre un monde endormi sous une coupole électromagnétique, avec quelques caractéristiques du récit qui pourraient titiller l’esprit curieux des fans d’Isaac ASIMOV.

L’impressionnante « Astral Züz » se démarque par sa recherche poussée de sonorités variées, avec un mur de sons assuré et très dense. Bien qu’elle contienne une large part de musique électronique, la démarche est assurément progressive, car il arrive à nous perdre dans les méandres de son assemblage sonore qui illustre son poème sur la recherche de l’amour dans notre société actuelle, grâce à des applications modernes, et dont la prose, au niveau complexité, pourrait rappeler les inquiétants quatrains de Nostradamus. Réverbérations et grincements ondulatoires ouvrent la voie du « Palais Plastique » avec des bons riffs de guitare aérienne en haute voltige, des riffs très lourds, des rythmes de synthés hypnotiques, des sampling de bruits de tiroirs et beaucoup de passages chaotiques pour alerter sur notre dépendance au pétrole sous toutes ses formes, dans ce pamphlet environnementaliste qui appelle au changement.

Avec « Ali007 », il nous surprend avec sa boite à musique qui laisse la place à de doux beats électroniques, amenant une partie centrale mélodique cinématique qui suinte de mélancolie et qui accompagne une réflexion sur la peur d’être surveillé et la paranoïa. Un titre humoristique avec « Suis-je bien chez ce cher Serge », cependant le traitement est plutôt sérieux et sombre, même nostalgique grâce à son rythme lent, qui amorce un crescendo où s’accroche autour de la guitare une multitude de percussions et de sonorités aventureuses programmées. On notera que chaque couche sonore est ajoutée avec soin, libérant finalement une petite folie punk. Une certaine tristesse émane de ce poème sur les amitiés qui peinent à survivre dans un monde de plus en plus axé sur le repli sur soi. Pour conclure, Mathieu nous pousse à réfléchir sur notre condition actuelle dans cette économie de marché, car selon lui « Freedom is slavery ». Un titre qui exprime bien musicalement ce qu’est un air cool, relax, débonnaire, du style « m’as-tu vu? » avec des nuances de hip hop.

Après plusieurs écoutes de son nouvel opus, on ne peut mette en doute ses talents de virtuose de la guitare, ni ses capacités de compositeur qui souhaite être lu tel un prophète porteur d’un Graal. Ses textes sont très intéressants, complexes et bien travaillés, où la rime jubile d’un cynisme contestataire pour secouer les esprits des enchainés. Du point de vue musical, il n’y a pas trop d’espace vide. Il meuble originalement et sans parcimonie avec des sonorités improbables et iconoclastes, car il aime oser. On ne peut que saluer le travail et la persévérance de cet aventurier des sons et des mots dans sa quête de réparer la société tel un Don Quichotte, seul face aux moulins des GAFA. Une œuvre originale et singulière, qui semble légère sous ses courts titres musicaux mais qui pourrait exiger, si le cœur vous en dit, et je vous y invite, à un travail intellectuel, et peut être comme moi, quelques recherches dans le dictionnaire pour décrypter de nouveaux mots! Pour sûr, sur certains textes assez longs, vous devrez mettre la pièce musicale en boucle car les 3 à 4 minutes de musique correspondante ne suffiront pas pour absorber la substantifique moelle des édits de notre ami activiste. Pour conclure cette chronique musicale partiellement littéraire, on pourra se poser la question « Est-ce que c’est bon? Je dirais que c’est cool !! Titres préférés : « Mystic Machine » et « Astral Züz ». Bonne découverte!

P.S. : Pour retrouver les textes de M’Z, suivez ce lien : https://torresp2b.wixsite.com/matziz-compositeur/mz?fbclid=IwAR3nz4MT6ENHv90ysLu6MZ2XOjn5kjFdF2jnyMq0Zjc6go_tlrvtQrCLd78<

    1.Mystic Machine (4:42)
    2.WorldTown (3:34)
    3.Astral Züz (3:39)
    4.Palais Plastique (4:05)
    5.Ali007 (3:41)
    6.Suis-je bien chez ce cher Serge (3:30)
    7.Freedom is Slavery (3:46)

PISTES / TRACKS

musiciens / musicians

Mathieu TORRES – All instruments

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