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CHRONIQUE / REVIEW

Ellesmere

Wyrd

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Releases information

Release date:

December 4, 2020

Format:

CD, Digital

Label:

From:

AMS Records

Italie / Italy

Serge Marcoux - January 2021

9,5

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TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !

Alors que se créait le rock progressif, ni les amateurs, ni les musiciens n’utilisaient vraiment l’expression. Seule la musique et la liberté de créer sans barrières comptait. Le besoin de classer, de regrouper, voire de faire la mise en marché a popularisé et ancré son utilisation. Après une cinquantaine d’année, comme pour épicer les choses, le genre regroupe maintenant une vingtaine de sous-genres. Mais le débat sur ce qui est prog ou ce qui ne l’est pas pimente plus que jamais les mets musicaux des amateurs. Faire comme les groupes des années 70 ? Ce n’est pas prog. Mais alors qu’est-ce que c’est ?

Un groupe prog qui se répète ou qui ne change pas de son, est-ce vraiment progressif ? Pourtant de nombreuses personnes ne remettent pas en question que l’on puisse identifier un groupe ou un artiste après quelques mesures et que celui-ci soit progressif. Ce préambule, pour ne pas dire cette mise en bouche, alimente la chronique du nouvel album d’ELLESMERE. Voici un jeune groupe, fort délicieux au demeurant, créé en 2015 par le guitariste et bassiste du groupe italien TAPROBAN, soit ROBERTO VITELLI. Il a composé, arrangé et co-produit le premier album, « Les châteaux de la Loire ».

Afin d’offrir un album plutôt pastoral qui privilégiait les atmosphères, il a fait appel à plus de dix musiciens. Beaucoup ont évoqué des similitudes avec les œuvres d’ANTHONY PHILLIPS, d’ailleurs narrateur sur l’album, et les premiers GENESIS. Trois ans plus tard, donc en 2018, c’est la sortie du très symphonique, « From sea and beyond » que beaucoup de personnes ont grandement aimé, dont votre humble serviteur. Encore une fois, plus d’une dizaine de musiciens ont prêté main-forte pour un album assez différent du premier par son ampleur symphonique. Notons qu’un claviériste collaborateur, PAOLO CARNELLI, occupait le poste de principal collaborateur, ce qui, entre autres, peut expliquer certaines différences. Pour cette nouvelle mouture d’ELLESMERE, M. VITELLI confère ce titre à deux musiciens, soit le talentueux claviériste FABIO BONUGLIA, un invité du premier album, et le non-moins talentueux batteur, MATTIAS OLSSON. Vous savez celui des ANGLAGARD, WHITE WILLOW et Cie. Devinez ? Le résultat donne un album différent des précédents. Parmi les huit invités, les noms de TOMAS BODIN, (THE FLOWER KINGS), DAVID CROSS (KING CRIMSON), JOHN HACKETT, TONY PAGLIUCA (LE ORME), et DAVID JACKSON (VDGG, OSANNA et Cie.) mettent la table de belle façon.

Pour se mettre en appétit, on peut d’abord admirer la magnifique pochette, une réalisation de RODNEY MATTHEWS. Cet illustrateur et designer est connu, entre autres, pour son travail avec ASIA, ELOY, BARCLAY JAMES HARVEST, MAGNUM, NAZARETH et RICK WAKEMAN. Beaucoup de ses œuvres sont associées au monde de la science-fiction et de la fantasy, dont celle-ci. Après avoir vu le menu offert en termes de musiciens et de visuel, il est clair que l’amateur de prog est destiné à écouter les cinq pièces de ce « Wyrd ». Justement, le Wyrd est une représentation du destin dans la mythologie nordique. Il conduit l’univers et tous les êtres des neufs mondes y sont soumis, y compris les dieux. Donc, pas le choix, on écoute ! Le premier morceau, « Challenge », annonce assez clairement la teneur du repas musical. En effet, on doit prendre le temps de bien déguster cette musique.

Cet album demande votre attention pour révéler sa pleine saveur. La palette musicale n’est pas que symphonique. Elle se teinte de jazz, elle pige dans les racines progressives italiennes mais aussi dans le prog moderne. Par exemple, le début du premier morceau avec le piano et le mellotron offre un son à l’italienne puis, après deux minutes, nous avons droit à une transition qui lorgne du côté de TRANSATLANTIC alors que le synthétiseur et la section rythmique entrent en action. Puis le saxophone nous entraîne dans une direction plus jazz, la section rythmique se déjante. Le rythme devient syncopé. Le chant, en anglais sur le disque, calme un peu le jeu et nous transporte dans un segment différent jusqu’à la conclusion. Notons la participation de DAVID CROSS sur ce morceau.

« The Eery Manor », comme son nom l’indique, débute de mystérieuse façon avec le piano et la flute. Lorsque les autres instruments s’en mêlent, c’est un son un peu à la ANGLAGARD auquel nous avons droit. Logique non ? Mellotron et synthétiseur captent et conservent notre attention. L’orgue n’est pas en reste. Disons-le, nous avons entre les mains un album où les claviers et la section rythmique peuvent satisfaire les plus exigeants appétits de ces instruments. Certaines sections de cette pièce offrent aussi de courts passages jazzés. La flute de HACKETT complète bien l’alchimie musicale. Ce morceau instrumental est mon plat de résistance. « Endeavour » permet de varier le menu. Son début merveilleusement flottant avec le synthétiseur, omniprésent sur « Wyrd », suivi du chant offre douceur et calme. Mais après quelques minutes, un orgue bien appuyé change la donne. JACKSON arrive avec son saxophone fort lyrique pour commencer puis après un autre appel de l’orgue se déchaîne, libère un peu de folie, de saveurs exotiques. Enfin la musique s’apaise, devient plus suave, un peu aguichante. Le chant et le synthétiseur nous ramènent au début pour ensuite faire place à une dernière minute un peu Canterbury. Je mentionne certaines influences donc je dois dire que le début de « Ajar » m’a fait penser à « Heart of the sunrise » de YES, basse comprise. Mais cela ne dure qu’un temps et près de la deuxième minute, le synthétiseur adopte une sonorité à la « Tarkus ». L’arrivée du chant de LUCIANO REGOLI apporte une saveur complémentaire. À mi-chemin, cassure dans le rythme, voix trafiquée et solo de saxophone ajoutent à la complexité. Le jeu de OLSSON couplé à la basse de VITELLI et les claviers de BONUGLIA sont jouissifs. Le tout se termine avec un dernier droit yessien.

« Endless » est le plus long morceau et celui qui se rapproche le plus de l’album précédent. C’est un véritable festival de claviers auquel DAVID JACKSON ajoute son saxophone. Un prog symphonique qui ne peut que rassasier les amateurs. C’est même mon deuxième plat principal avec « The Eery Manor ». Un grand morceau avec des changements de rythmes, des envolées de synthétiseurs, des nappes de mellotron, des interventions judicieuses au saxophone et une section particulièrement majestueuse avant une finale en douceur et en synthétiseur, comme pour nous laisser le temps de reprendre notre souffle. « Wyrd » explore donc les différentes avenues et références prog offertes par cinquante années d’existence. D’un autre côté, ELLESMERE ne se répète pas par rapport aux albums précédents et les performances musicales sont particulièrement brillantes. Alors oui, cet album est assurément un des meilleurs festin musical prog de l’année qui vient de se terminer.

    1. Challenge (7:25)
    2. The Eery Manor (6:23)
    3. Endeavour (8:23)
    4. Ajar (8:04)
    5. Endless (13:14)

PISTES / TRACKS

musiciens / musicians

Roberto Vitelli: Rickenbacker 4003 Jetglo bass, Fender “Geddy Lee” jazz bass, Taurus Moog I, Gibson Gold Top guitar
Fabio Bonuglia: Mellotron M400, Minimoog model D, Moog Voyager, Prophet 5, Hammond organ, Crumar Multiman - S, Korg Mono / Poly
Mattias Olsson: Drums, percussions, FX

With:

Tomas Bodin: Keyboards (1)
David Cross: Violin (1)
John Hackett: Flute (2-3-4-5)
David Jackson: Saxes & wind instruments (1-3-4-5)
Tony Pagliuca: Keyboards (2)
Fabio Liberatori: Keyboards (5)
Luciano Regoli: Vocals (1-3-4-5)
Giorgio Pizzala: Vocals (1-3-5)

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