Voici donc le deuxième volet de la trilogie sur le centenaire des insurrections en Silésie. « Dwa Zywioły », soit « Deux éléments » en français, commémore cette fois-ci les évènements douloureux de 1920, où le contexte politique se complique. Les Alliés s’invitent pour maintenir la paix, mais des dissensions entre ses parties amenuisent leurs actions, ce qui ouvre la voie à des violences de la part de milices allemandes qui lynchent le Docteur Andrzej MIELECKI. En résulte, une nouvelle vague d’insurrections.

J’en suis à ma troisième revue d’albums de la discographie de CIURAJ, et celui-ci se distingue par son approche encore plus progressive et je peux affirmer qu’il s’agit là de son meilleur album enregistré en solo. Bien qu’il évolue encore dans un style très « pop prog - art rock », il a réussi à y intégrer des éléments de jazz de « piano bar » sur « Jestem Stad » qui est une de mes préférées, de rap chanté en polonais par Abradab sur la pièce titre l’album et de rock « bluesy » sur « Wszorstkim tańcu na dwa ». Chaque titre dégage sa propre personnalité, et dès l’intro de chacune d’entre elle, CIURAJ nous capture dans son monde. Il faut dire que les musiciens qui l’accompagnent, tous de Silésie, offrent des performances sans faute. La trompette sur « Jestem Stad » se démarque par son lyrisme et sa grande classe. On en redemande alors que les claviers se montrent symphoniquement volubiles.

La pièce la plus sombre sur le Docteur MIELECKI, montre une autre facette de CIURAJ. L’atmosphère est inquiétante, presque « heavy metal » dans une boucle angoissante d’où l’on ne peut sortir. Pour conclure, plus de 23 minutes, sur la « Suite Quatre Rivières », au début captivant avec ses cordes mélancoliques, alors que plus loin le piano est sublime, s’écoulant comme de la pluie. Le chant de CIURAJ transfère bien la charge émotionnelle voulue et les guitares modulent d’un style à l’autre pour notre plus grand bonheur! Titre épique, tout à fait PROG! Bonne découverte!