Me voici à chroniquer pour la seconde fois ce groupe originaire de la ville de Macerata en Italie. Avec le confinement, METRONHOMME en a profité pour réaliser "Tutto Il Tempo Del Mondo", un « extended play » de 25 minutes comprenant 7 titres dont 2 chantés pour la première fois. Les enregistrements ont été réalisés avec les moyens du bord en utilisant les instruments que chaque musicien avait à sa disposition : dans de nombreux cas, des objets du quotidien trouvés à la maison et réajustés à cet effet. Des solutions musicales ont été trouvées grâce à l'utilisation d'instruments nouveaux ou anciens non conventionnels, tels que : canapé, feuilles de papier, brosse à cheveux, couverts, miroirs et bassins, utilisés pour les parties rythmiques. Un mois entier a été nécessaire pour le travail de composition avec des échanges sur internet. Ce modus operandi a profondément influencé la nouvelle œuvre, lui conférant un son nouveau et original par rapport aux précédents, ajoutant ainsi un nouveau chapitre à leur discographie. METRONHOMME est un nom hybride d'origine Française pouvant être interprété comme " l'homme précis ".
"4" est le titre de l'album précédent sorti en 2019 qui proposait du Rock symphonique combiné à du prog Italien des seventies, en symbiose avec des influences modernes et innovantes, comme STEVEN WILSON, LA BATTERIA, ILLUVATAR, MIKE OLDFIELD et bien d'autres... Ce premier opus m'avait amené à porter la note de l'excellence. Voyons voir ce qu'il en retourne ici..."Quarantine" porte bien son appellation au vu des circonstances déjà évoquées plus haut et nous propose une musique un brin jazzy, arrangée avec des touches d'électro, composée de sons et de percussions échantillonnées, d'un piano acoustique, et de divers synthétiseurs... ça se laisse écouter!
"Come la Neve" est une chanson simple et délicate, chantée en italien et faisant référence à l'hiver. Le tempo est assez lent et cadencé par une basse, un piano et quelques effets spéciaux. "Di una Moneta che Cade" se présente comme un mixage de bruitages aux sensations ambiantes évoquant l'eau qui tombe en gouttelettes, poursuivi par une ambiance rythmée et futuriste aux impressions aériennes... ce n’est pas mauvais ! Dans "Supermarket" une femme parle en Italien avec véhémence, et elle le fait au début et à la fin de ce court morceau. Entre les deux on peut entendre une grosse basse répétitive accompagnée d’un piano électrique et divers claviers effectuant des descentes et des montées de gamme dans une atmosphère synthétique.
"Arkè" est une jolie mélodie pianistique qui s'accorde avec deux simples notes répétitives comme fil conducteur sur la totalité de la trame musicale. Vers la fin, on peut entendre un homme avec un accent oriental ou Grec criant des mots répétitifs que je suppose être : "I love"?! "Il Rumore del Mare" nous envoie de la musique électronique pop à la manière du groupe Français PHOENIX, c'est assez rythmé et c'est chanté en italien... pas désagréable ! "La Città di K." est sans nul doute le morceau le plus élaboré, avec sa clarinette orientale bien insérée dans un cadre aux intrigues cinématiques adroitement composées à la manière du groupe italien LA BATTERIA, ainsi qu'une belle basse légère jouée dans un passage à la façon de MIKE OLDFIELD. C'est pour moi le seul titre qui ressemble à du Prog dans cette galette remplie de trop courts morceaux, mais il est vrai aussi que le cadre et le contexte n'ont pas beaucoup aidé !
Ce disque respire la limpidité et le futurisme... du coup, les seventies sont passées à la trappe, les compositions sont minimalistes et manquent singulièrement de complexité pour un groupe estampillé prog. Rajouter de l'électronique de manière massive, c'est bien mais pas suffisant pour cacher la forêt que représente "4" le précédent album. Cette oeuvre est faite pour les inconditionnels et les collectionneurs de bootleg. A suivre...