
CHRONIQUE / REVIEW
Spriggan Mist
The Glare

Releases information
Release date:
November 1, 2025
Format:
CD, Digital
Label:
From:
Progrock.com Essentials
Royaume-Uni / UK
Thomas Szirmay - December 2025
8,7
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Mon troisième album de ce groupe folk païen hors du commun, dont les déviations occasionnelles vers le théâtral peuvent déstabiliser un instant, « Caught in a Spell » (2009) et « Myths & Legends » (2015) n'ont pas réussi à m'accrocher. Je ne me souviens même pas exactement pourquoi, peut-être qu’ils sont arrivés dans une avalanche de nouveaux albums et n’ont pas réussi à trouver mon focus. Cependant, lorsque l'incroyable Anne-Claire de Bad Dog Promotions m'a envoyé ceci récemment, c'était une demande impossible à refuser.
Le couple mari et femme composé de Maxine CILIA (guitares, saxophone, chant) et du bassiste/chanteur Baz CILIA mènent ce groupe compétent, en alliance avec la chanteuse principale Fay BROTHERHOOD, le guitariste principal Neil WIGHTON et le nouveau venu Ali SOUEIDAN à la batterie. « The Glare » vient de paraitre en début novembre 2025, soit quelques jours après Halloween (quel ‘timing’ macabre !) et présente sept titres pour un total serré de près de 44 minutes, une parution du prestigieux label Progrock.com « essentials » (que je connais très bien, d’ailleurs). La première audition m'a immédiatement captivé, car les oreilles avaient du mal à ne pas apprécier l'ambiance lugubre et la livraison instrumentale de leur matériel doué.
Une atmosphère nébuleuse déferle sur « The Gaze of the Dragon », titre admirable que l'on peut attribuer aux rites d’automne, enveloppant notre imagination dans un divertissement extatique. La voix n'est pas trop effrayante, juste assez d’exhalaison polythéiste pour obscurcir notre routine banale et ouvrir quelques nouvelles aventures progressives.
« Lanatores Teresteres » est le véritable point de départ, un puissant déferlement mené par la guitare électrique qui chasse les quelques feuilles brunissantes jonchant nos esprits. Les voix appuient le rouleau compresseur rythmique orné de bulldozers bourdonnants, tandis que Neil ajoute des cabrioles acrobatiques sur ses six cordes. Le morceau enchanté se transforme en une section centrale armée d'un groove pulsant, avec des enjolivures de flûte fournissant une lumière rutilante sur l’ensemble. Puis la voix stridente s'accordant parfaitement avec la musique limpide, et le guitariste furète un diabolique solo pour sceller le pacte viennent ajouter le grain de sel et de poivre.
Étirant encore plus l'ambiance troublante vers le drame théâtral, « Pieces of Glass » élève la barre avec l'ajout de détails astucieux (tic-tac) dans un arrangement pesant où Fay aborde les vocalises légendaires à la Kate BUSH. La guitare cristalline se fissure en éclats de nécromancie envoûtante, les arrangements sont bien plus volumineux que le style similaire de Blackmore's Night, l'allusion venant de la flûte et de la guitare acoustique jouant parfaitement la carte baroque/médiévale.
Les arômes parfumés rappelant la Forêt de Sherwood flottent doucement dans les airs sur « Faery Wood », une flûte radieuse chante en duo avec la voix serpentine de Fay. Tandis que Baz sculpte des lignes de basse fantomatiques, tranchant ainsi le brouillard moquetté, le tempo diminue de façon séduisante vers un silence insolite, pour finalement échoir autour d’un feu de camp, là où on réchauffe les os engourdis, pour une sérénade nocturne.
Évoquant la légende folklorique anglaise de l'Épouvantail de Romney Marsh, « Crystal Caves » est une épopée décousue qui prend de plus en plus d'ampleur, les voix athlétiques dominant le frisson. Le rythme s’avère déterminé et énergique, culminant irrémédiablement en une section médiane affolée où les notes aiguës picotent les sens. La véhémence chorale implacable est à couper le souffle, la guitare scintillante jouant avec la flûte en parfaite symbiose (tout comme à l'époque d'Aqualung), un excellent coup de maître prog-folk.
La mélancolie vaporeuse revient sur « The Cult », un rock animé qui avance en trombe, « luttant pour survivre », avec une montée symphonique inattendue, orchestrée par des alliances grandioses de claviers et de guitares ainsi qu'un beat plutôt monstrueux. « Les cristaux de pouvoir, changent la vue, des eaux polluées, la force vitale renouvelée ». Des paroles chevaleresques qui reflètent parfaitement le style du groupe, avec un petit clin d'œil à notre époque moderne.
« When Stars Collide » conclut ce voyage digne du surnaturel, une évasion bienvenue vers les étoiles. Avec des mots reliés à l’horoscope, des guitares électriques affûtées façonnent l'agitation, la basse vaillante et la batterie renifleuse, c'est un voyage sauvage et fascinant vers « la moisson de ma pluie », Fay délirant de richesse exaltée. Un délicieux battement de synthétiseur s'incline, alors que le « Scorpion, tu as une piqûre dans ta queue, veux-tu bien jouer ? » un refrain répété qui excite les sens. Mais c'est le saxophone festif de Maxine qui scelle la farandole avec le dragon, la guitare cliquetante qui agite les saillies et terrasse la bête mythique.
Une surprise inattendue et la bienvenue aux meilleurs albums de 2025.
PISTES / TRACKS
- 1. (Intro) The Gaze of The Dragon (1:42)
2. Ianatores Teresteres (6:50)
3. Pieces of Glass (7:53)
4. Faery Wood (6:29)
5. Crystal Cave (7:09)
6. The Cult (5:59)
7. When Stars Collide (7:38)
musiciens / musicians
- Fay BROTHERHOOD / Lead vocals, acoustic guitar
- Maxine CILIA / Guitars, saxophones, woodwind, backing vocals
- Baz CILIA / Bass, lead vocals, backing vocals
- Neil WIGHTON / Guitars
- Ali SOUEIDAN / Drums



