POOR GENETIC MATERIAL né en 1999 : groupe de rock progressif allemand. Les membres proposent du rock symphonique, de l’art rock, du crossover prog, bref un peu de musique dans la lignée de GENESIS, KING CRIMSON, SAGA, STYX et ALIAS EYE pour la voix de Philip. On peut retrouver les étirements musicaux de CARAVAN et CAMEL par instants. Ce 17e album explore le rock en expérimentant des sonorités complexes où la flûte de Pia d’AUTUMNAL BLOSSOM revient à l’honneur.

« Toxic » entame camélienne pour partir en son rock prog mélodique sur une ambiance austère avec le clavier nostalgique. La ballade triste au refrain prenant, l’orgue méditatif, fleurant les travaux de CARAVAN pour la mélodie folk médiévale au loin avec l’apport final de la flûte de Pia; de l’art-rock simple et efficace. « Unrehearsed » arpège piano solennel ambiant rappelant GABRIEL puis l’air dérive sur le classique minimaliste, deux minutes où le son est suspendu. Une suite franche mélodique avec la flute vibrante de Pia en break solo, sa meilleure sortie sur l’album; Stefan lance enfin un solo guitare avec le son fleurant le grand GENESIS au loin.

« Fur And Skin » mettant en vedette Philip sur l’acoustique guitare; comptine ballade où viennent se greffer clavier et flûte pour remplir l’espace pastoral, ah ça y est je l’ai écrit. Morceau qui démarre, explose avec modestie sur le final guimauve à la CAMEL pour la mélodie charmeuse avec un jeu de guitare addictif. L’outro réverbérant du clavier moderne accroche le son pastoral d’ici et maintenant.

« Black Hole » en intro cinématique électronique, se cherchant sur les strates atmosphériques, souvenir du space-rock à la OCEANSIZE, excellent. La flûte annonciatrice du vocal, le couplet-refrain gentillet, limite soporifique et puis, et puis, le break minimaliste, le synthé fleurant VANGELIS, immense. Ce solo n’a rien d’extraordinaire mais il est beau et détend, assagit et enivre, du vrai prog, quoi. Philip délivre son solo guitare chaleureux, chatoyant, progressiste. « Deja Vu » à l’air sur TANGERINE DREAM, l’instrumentation solennelle qui s’ensuit fleurant le folk lancinant. Un vocal fondant, charmant et la dérive symphonique minimaliste nipponne, touchant au but. Le dernier moment se contracte avec le riff incisif et son moment frippien, le synthé sauvage et la flûte flippante, virevoltante.

« Pastoral » arpège pastoral c’est écrit; ne vous attendez pas à des explosions mais voir passer un troupeau de notes moutonnées de l’époque médiévale, oui. Une lente dérive champêtre où la flûte frétille, la guitare acoustique s’essaie à l’arpège « génésissien », le clavier remplit les oreilles de coton musical produit dans les plaines de la Bavière. Le break opalescent avec le clavier doux rappelant BARCLAY JAMES HARVEST, avant de repartir doucement; ne pas perturber les animaux; solo guitare finale dans la lignée.

POOR GENETIC MATERIAL, album pour mélomanes; un son complexe, des airs guimauves suaves, déprimants, pour magnifier le rock prog d’avant qui se voulait mondialiste. J’adorais SAGA qui m’a fait découvrir ALIAS EYES pour son accordéon, j’écoute PGM pour sa flute, le monde est petit. Un son mélodique et symphonique, facile d’accès, intemporel, entre vintage, bucolique et pastoral comme sur celui d’AUTUMNAL BLOSSOM où Pia sévissait. Des airs modernes sur les synthés rythmiques pour ce groupe jouant à 8, surnommés les dinosaures, et à 3 musiciens pour épurer les instruments. Du rock basique symphonique jouant sur les latences, les envies, les breaks archaïques et redonnant consistance à la délicatesse du rock progressif : tout simplement sophistiqué et unique.