J'avais été enchanté par l'album précédent "Son" en novembre 2017, je partais donc ultra confiant pour ce nouveau disque. Il m'a fallu pas moins de cinq écoutes attentives pour "entrer" dans ce "Vidrada", beaucoup moins évident que "Son", peut être car il n'y avait plus l'effet de surprise ?

Ou classer OBIYMI DOSCHU dans la musique progressive de 2025, le contexte politique, même si nous aimerions l'éviter est bien présent en filigrane des compositions de Volodymyr AGAFONKIN, mentor du combo ukrainien ; à mi-chemin entre folk progressif et progressif symphonique par l'utilisation intelligente d'une section de cordes en complément de la six cordes acoustique du maitre de céans, serait ma réponse immédiate.

Le plus beau ou l'un des plus beaux morceaux du disque pour commencer "Children", doux et mélancolique (9/10), à la poursuite des rêves oubliés des enfants que nous sommes tous plus ou moins. Le chant dans la langue natale de Volodymyr n'est aucunement dérangeant, cependant le rapprocher d'un autre vocaliste est compliqué. "At Distance" qui suit, est à la fois plus court, plus néo folk, plus rock aussi, je l'ai nettement moins apprécié, même si les cordes y sont grandement présentes (6/10).

"Hurricane" sera l'un de mes morceaux favoris, tout en émotion quasiment palpable (9/10), entrainant, peut-être un peu trop chanté (mais bien), la guitare acoustique vole haut dans les cieux, l'électrique dans la dernière minute est puissante, une pièce qui aurait pu être plus étendue…Le sautillant "Refuge" rejoint l'appellation folk progressif, simple d'écoute et mémorisable sans effort (7/10), fréquentable comme j'aime à l'écrire. Dire que le court "After the War" porte bien son nom est un euphémisme, c'est la chanson de l'espoir pour tous les ukrainiens, tout est superbe dans ce titre (9/10), des cordes d'une beauté à pleurer, une six cordes électrique énergique qui ne perd pas en lyrisme, juste trop courte comme l'ouragan précédemment.

"Time" n’a pas de ressemblance avec celui du FLOYD, puissant avec des ruptures de rythme, en haut, en bas, porté par une paire rythmique d'enfer (Yaroslav GLADILIN à la batterie et aux percussions foisonnantes et Mykola KRYVONOS à la guitare basse), les deux ponts au piano à 1:53 puis à 3:40 sont deux pures merveilles, ne serait-ce pas celui-ci mon morceau préféré ? (10/10). Le long "Truths" qui s'en vient ensuite, s'avère d'une grande complexité, pas évident du tout même après de nombreuses écoutes, j'avoue humblement que les growls dans la partie terminale m'ont rebuté… (7/10) et influencé ma perception globale de l'album, pourtant les notes de piano et les cordes (toujours elles) font rêver.

"Don't Give Up" est une fin qui se veut optimiste, un crescendo brillant, peut-être un peu répétitif avec les chœurs, les deux dernières minutes avec les cordes et les babillages d'enfants agissant comme un reposoir (8/10), la fin de l'histoire pour cette fois. J’ai moins aimé ce "Vidrada" que "Son", mais il s'agit quand même d'un très bon opus.