O.R.K. est la collaboration depuis 2008 entre le chanteur Lorenzo Esposito FORNASARI, le bassiste Colin EDWARD, le guitariste Carmelo PEPTONE et le batteur Pat MASTELLOTO pour un super groupe sur le papier. Prenant comme référence le ‘Thrak’ de KING CRIMSON, leurs influences vont du métal alternatif au math rock, en passant par la pop psychédélique et le rock progressif. Une voix, un son rappelant PAIN OF SALVATION, SOUNDGARDEN, SYSTEM OF A DOWN, KING CRIMSON et PORCUPINE TREE survitaminés. Des airs incisifs métalliques intenses avant tout avec quelques bribes heavy de sang post-progressif pour ce 5e album.

« Blast of Silence » part sur un son heavy métal rock, riff puissant, voix rocailleuse et guitares hurlant autant que les chœurs à la façon zeppelinienne; un torrent de lave alternatif. « Hello Mother » pour sa rythmique basse ultra et son vocal entêtant, éructant, à la ALICE IN CHAINS. « The Other Side » intro nerveuse bis repetita avant de passer sur un son ambiant, repartant sur du rock sale digne des SOUNDGARDEN avec un brin de folie derrière. Cette alternance amplifie le côté écorché vif et donne au riff de Giuseppe NEGRI invité surprise la force du hard rock percutante. « 16000 Days » suit, micro-intro spatiale avant le phrasé délicat de Lef et le morceau qui part en mid-tempo accrocheur au refrain stratosphérique. Le son progressiste arrive d’un coup sur l’album, idéal pour se poser la question du ’où va-t-on’; un beau morceau fort, expressif pour finir aérien.

« PUTFP » repart sur l’énergie métal rock pêchu avec une dérive mélodique relative; c’est dans le break que la résurgence progressiste se fait jour soudainement avec un air lancinant, surprenant faisant oublier le côté heavy. « Seven Arms » air rock sudiste entêtant, guitares en avant, vocal rappelant LED ZEPPELIN; étonnant, sidérant avec du rythme, du tonus, du rock moderne. « Beyond Reach » continue sur cette atmosphère sombre avec l’exploration guitare stridente à la RAGE AGAINST THE MACHINE s’opposant au vocal passif. Un morceau mélancolique où le break avec pad expressif de Pat fleure bon les PINEAPPLE THIEF par la déclinaison mélodique lancinante. « Mask Becomes The Face » avec John Wesley des PORCUPINE TREE en guest sur ce morceau rythmé et envoûtant, entre lancinance et contemplation pour un son rock larmoyant avec le solo étincelant et le final progressivement, apocalyptique dantesque du chœur à la ‘Dark Side’. « Dive In » disponible en bonus à ne pas rater pour un long titre envoûtant, sur une base rock alternatif ambiant, au rythmé syncopé, au frappé expressif. Lef langoureux et écorché vif à nouveau, secondé par une trompette spleen, les guitares cisaillant l’air à coups de riff font de ce titre l’album à écouter.

O.R.K. continue à déverser un style rock métal bourré de tension, exploration de notre monde désespéré, menteur quant aux nouvelles diffusées par nos états. L’alternance de notes sortant de leurs ventres complétés de moments cinématiques trop courts fait de cet album tonique une base pour savoir si nous sommes noyés, contrôlés ou encore libres dans notre société! Se laisser envahir ou lutter pour savoir, un son schizoïde rentre dedans, hard avec des volutes ambiantes par instants. Si tout avait été du niveau du bonus, cet album serait un top du mois.