Nad SYLVAN : derrière cette voix si reconnaissable entre toutes, aux intonations proches à la fois de celles des deux premiers et principaux chanteurs de GENESIS (Peter GABRIEL et Phil COLLINS), sa personnalité unique et si présente en particulier sur scène lorsqu’il part en tournée avec l’ex-guitariste de GENESIS, le prodigieux Steve HACKETT, se cache aujourd’hui un homme de 66 ans faisant le point sur sa vie et sa jeunesse passée.

Avec « Monumentata », Nad SYLVAN signe là un 7ème album solo (le 5ème chez InsideOut) libérateur (en dehors de sa collaboration avec Steve HACKETT, et ses projets de groupes passés au sein d’UNIFAUN et AGENTS OF MERCY) et largement autobiographique.

Au fil des écoutes de l’album et à la lecture de ses textes très personnels, on a nettement ce sentiment que l’artiste se libère enfin d’un héritage ou d’un passé familial qui n’était pas encore assumé voire « digérer ». De ces tourments passés, Nad SYLVAN en a fait une force désormais en l’exposant au grand jour à ses auditeurs et ou fans. C’est pourquoi « Monumentata » est sans contexte son meilleur album à ce jour.

Au travers de ces 8 titres, Nad SYLVAN se met enfin en lumière « I’m Stepping Out » sous le feu des rampes, en exposant ouvertement et de manière décomplexée aussi bien sa vie privée, son homosexualité désormais affichée « Secret Lover », que sa relation compliquée avec ses parents, joueurs de tennis professionnels, séparés pendant sa plus jeune enfance, en particulier avec son père décédé il y a presque 1 an « Monumentata » et « Make Somebody Proud » … Le titre éponyme est un jeu de mots mêlant l’impression « monumentale » de porter la charge de l’héritage familial après la perte de ses deux parents et « tata » qui veut dire père en hongrois (le père de Nad étant à moitié hongrois et à moitié suédois) : Nad Sylvan compose ici une balade-hommage familial très touchante évoquant par moments « Ripples » de GENESIS.

Musicalement, l’album oscille entre un rock progressif traditionnel inspiré des 70’s aux effluves logiquement « genesissiennes », voire de GENTLE GIANT (chœurs et arrangements vocaux sur « Make Somebody Proud »), et des inspirations plus pop et folk.

De plus, cerises sur le gâteau, Nad SYLVAN a fait appel à de nombreux musiciens invités de marque en particulier dans le monde rock prog, tels Tony LEVIN (KING CRIMSON, Peter GABRIEL), Nick BEGGS (Steven WILSON, Steve HACKETT), des membres ou ex-membres des FLOWER KINGS (Mirko DE MAIO, Jonas REINGOLD), Joe DENINZON (KANSAS, STRATOSPHEERIUS).

Excepté peut-être le titre « Flowerland » moins marquant, ce nouvel opus est très réussi d’autant que très personnel pour ce natif de Suède. A apprécier sans détour pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas encore cet artiste très attachant aux multiples talents, et à se procurer sans attendre si vous connaissez déjà Nad SYLVAN, aussi bien au travers de sa carrière solo que dans les groupes au sein desquels il chante principalement.