Le rendez-vous annuel des mélomanes, Motorpsycho s’impose comme une figure incontournable des différents visages du rock, et ce depuis le début des années 90. Groupe très prolifique, ceux-ci sortent un album pratiquement chaque année et, n’en déplaise à ceux qui peinent à suivre, chacun des opus est excellent et explore régulièrement de nouvelles avenues pour le duo. En effet, le groupe est constitué des musiciens norvégiens Bent SÆTHER et Hans MAGNUS RYAN, mais il n’est pas rare de retrouver plusieurs artistes invités, comme c’est le cas pour cet album-ci. Fraternisant avec le rock progressif depuis plusieurs années, voire une décennie, Motorpsycho avait toutefois opté pour des sorties axées vers les arrangements acoustiques avec ces 2 précédentes sorties ‘’Yay!’’ et ‘’Neigh !!’’. Cet album éponyme s’impose donc comme un retour aux sources, leur 28e album en carrière, qui rassemble un peu un amalgame de leurs sonorités au fil du temps, un peu comme le fameux ‘’Omnium Gatherum’’ de King Gizzard & the Lizard Wizard. Le résultat est une offrande assez chargée d’un peu plus d’1h20; un énorme succès pour le groupe, en ce qui me concerne.

Ce disque plutôt costaud rassemble des pièces de format standard, mais également plusieurs morceaux assez volumineux, notamment l’épique ‘’Neotzar (The Second Coming)’’ qui, du haut de ses 21 minutes, trône parmi ses pairs. La majorité de l’album se concentre sur des riffs de guitare bien concentrés. Les amateurs des albums ‘’The Tower’’ et ‘’The Crucible’’ ne s’y retrouveront pas dépaysés. Quelques pièces plus mélodiques et douces viennent calmer l’ambiance entre ces moments très rythmés; passages qui font ressurgir des sonorités dignes de ‘’Led Zeppelin III’’, notamment les pièces ‘’Laird of Heimly’’ et ‘’Bed of Roses’’. Les passages plus orientés vers le rock sont davantage influencés par les belles années d’Hawkwind, à mon oreille. Cette dualité du soleil et de la lune, tous deux des porteurs de lumière à leur façon, est bien représenté ici. D’un côté, le rythme effréné du jour et de l’autre, le supposé calme de la nuit.

Motorpsycho font partie de cette poignée de groupes d’élite qui n’ont pratiquement pas de mauvais albums, malgré leurs innombrables sorties et ce nouvel opus ne fait encore que confirmer cela. Il s’agit d’un groupe qui a énormément évolué au fil du temps et qui continue de le faire aujourd’hui. Chaque album est une boîte à surprise que les mélomanes aiment s’empresser à découvrir. Comme d’habitude, si vous souhaitez seulement croquer quelques morceaux avant d’avaler la boîte entière, mes pièces favorites sont : ‘’Lucifer, Bringer of Light’’, ‘’Stanley (Tonight’s the Night)’’, ‘’Balthazaar’’, ‘’Core Memory Corrupt’’ et ‘’Neotzar (the Second Coming)’’. Si vous découvrez Motorpsycho avec ce disque et que vous souhaitez aller plus loin, je vous suggère la série d’albums de 2017 à 2022 qui sont beaucoup plus axés vers le prog, notamment : ‘’The Tower’’, ‘’The Crucible’’, ‘’The All is One’’ (mon Motorpsycho favori), ‘’Kingdom of Oblivion’’ et ‘’Ancient Astronauts’’. Il s’agit sans aucun doute d’un de leurs albums les plus matures et un des plus achevés. Je suis persuadé que la suite nous surprendra encore. Sur ce, bonne écoute!