Avec ce troisième album, les états-uniens MOON LETTERS a augmenté de niveau la qualité de leurs compositions de pièces. Pas que l’album précédent (“Thank You From The Future”, 2022) est mauvais, bien au contraire! J’aime ce groupe depuis leur premier album (“Until They Feel The Sun”, 2019) mais le son de leur second album me semblait plus lourd et moins captivant, moins exaltant (peut-être juste mon impression…). En fait, contrairement au premier album, c’est la guitare qui prend plus l’avant-plan sur la majorité des pièces du second opus. Sur “This Dark Earth”, le quintette de Seattle formé en 2018 et inchangé depuis le début, semble revenir au même son qu’ils avaient sur le premier album. Et même un petit plus…

Il y a tellement de bonne musique sur cet album que les références sont automatiquement de mise, autant dans le Prog que dans d’autres catégories, lorsqu’on entend ce produit aux influences infinies: AVANTASIA, WOBBLER, GUNGFLY/BEARDFISH, ISOBAR, GENESIS, 3Rdegree, DREAM THEATER, THE FLOWER KINGS, MOTORPSYCHO, GENTLE GIANT, etc., etc. Il y a même une pièce qui a des airs de ressemblances avec le succès “ (Just Like) Starting Over” du BEATLES John LENNON (“Silver Dream”) et il y a dans cette même pièce un extrait de trompette aux airs un peu (pas mal) mexicain. Ça déstabilise un peu et ça surprend agréablement. L’originalité des pièces et les changements soudains de rythmes et styles apportent un vent de fraicheur. Seule la dernière pièce (“In The Catacombs”) aurait pu paraitre sur l’album précédent (un ‘leftover’?).

La maitrise par les musiciens des instruments est de mise avec ces mélanges presque continuel de ‘beats’, de styles, de chants et/ou d’atmosphères, ainsi que l’alternance du Prog de l’Âge d’Or avec du Neo, du ‘Crossover’ ou de l’Éclectique. Chaque musicien apporte sa touche d’excentricité et/ou de douceur selon la musique jouée et on sent qu’ils ont un réel plaisir à jouer ensemble, à notre plus grand bonheur. Le bassiste Mike MURPHY manie de main de maître sa basse et embarque aisément dans des rythmes ‘Funky’, nous faisant taper du pied. Le batteur Kelly MYNES ajuste à la perfection les percussions nécessaires à mettre en valeur la musique et le chant et il est parfois accompagné de congas jouées par le chanteur Michael TREW. La guitare de Dave WEBB est intense et enjôleuse lorsque requis. Les atmosphères créées par John ALLDAY sur clavier ou avec sa trompette nous embarquent dans le contexte voulu des histoires racontées par TREW avec sa voix nerveuse et sensible et qui y va parfois d’un petit solo de flute afin de bien assaisonner le tout.

C’est un album qui continue très bien la lancée de ce groupe vers une reconnaissance plus grande dans le monde exigeant qu’est celui de la musique Prog !! Belle réussite!