LARS FREDRIK FROISLIE que nous pouvons considérer comme un élément essentiel de la musique progressive dorénavant, compte tenu de ses expériences passées avec WHITE WILLOW, WOBBLER ou TUSMORKE principalement, nous propose sa seconde œuvre solo avec ce "Gamle Mester" en ce mois de mai 2025.

Le titre de l'album "Gamle Mester" est tiré du chêne centenaire "Den Gamle Mester" trouvé à KRODSHERAD PRESTEGARD commune de deux mille âmes situées en plein sud de la NORVEGE, qui a également inspiré un poème du même nom à Jørgen MOE (écrivain du 19ème siècle, également pasteur puis évêque). Cet arbre symbolique sert de fil conducteur au disque, pour tout ce qu'il représente, la sagesse, l'endurance et le passage du temps.

Lars est un claviériste collectionneur car tous les instruments cités dans cette chronique lui appartiennent en propre, le Chamberlin Mellotron étant une pièce rarissime. Bien sur les rapprochements avec WOBBLER sont inévitables même si Andreas Wettergreen Strømman PRESTMO n'apparait pas sur l'album chroniqué ici, donc une voix particulière en moins. Le disque ne contient que six plages et trois sont totalement instrumentales, les trois plus courtes, ce qui représente un peu plus du quart d'heures.

La pièce inaugurale "Demring" met en vedette outre les claviers multiples de Lars (piano divin), la flute enchanteresse de Ketil Vestrum EINARSEN et le puissant travail de groove à la guitare basse de Nikolai HAENGSLE, le son de la Rickenbacker popularisé en d'autres temps par Chris SQUIRE reste inimitable (10/10). Le chant de Lars dans sa langue maternelle pour "Jakten På Det Kalydonske Villsvin" peut en rebuter quelques-uns, ce qui n'est pas mon cas puisque le titre n'est pas exagérément chanté (9/10), priorité sur cette pièce au Mellotron, au Solina pour les arrangements de cordes et à l'orgue Hammond C3 dans la seconde moitié.

Le morceau éponyme "Gamle Mester" débute avec une nouvelle guitare basse flamboyante sur une nette inspiration de folklore nordique, quelques notes d'un orgue acidulé (que j'ai trouvé très crimsoniennes première époque) puis des notes beaucoup plus puissantes, l'un des deux titres les plus nerveux et les plus enjoués de l'œuvre (9/10), instrumental."Medusas Flåte" qui suit étant le second mais aussi la plage que j'ai la moins bien digérée, probablement car elle prend des tours et des détours biscornus avec un petit passage jazzifiant qui n'a jamais été ma tasse de thé comme vous le savez...(7/10).

La plus longue pièce pour clôturer "De Tre Gratier" car la vraie dernière est trop réduite pour être jugée (que je qualifierai de balade romantique pianistique, instrumentale mais néanmoins très agréable), la plus intéressante musicalement, peu chantée, avec beaucoup de flute, un orgue en mode majeur, le tout agrémenté de la guitare basse de Nikolai d'une précision chirurgicale (écoutez attentivement la partie conclusive à partir de 8:15 jusqu'au terme du morceau), brillant est le seul mot qui me vienne à l'esprit (9/10).

Cet album est un bon client pour un top 5 annuel, pas moins, écoute attentive obligatoire car la prise de son est d'une grande finesse.