
CHRONIQUE / REVIEW
Jakko M. Jakszyk
Son Of Glen

Releases information
Release date:
June 27, 2025
Format:
CD, Digital, Vinyl
Label:
From:
InsideOut Music
Royaume-Uni / UK
Thomas Szirmay - July 2025
9,3
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Dans l'histoire monumentale du rock progressif, peu de gens peuvent se targuer d'être aussi éclectiques et productifs que Jakko M. JAKSZYK, une vie et une carrière des plus fascinantes. Il a joué dans des groupes comme 64 Spoons, Dyzrhythmia, Rapid Eye Movement, Level 42, The Lodge, The Tangent et, plus récemment, avec son idole d'enfance King Crimson et ses ramifications variées : JAKSZYK/FRIPP/COLLINS et le 21st Century Schizoid Band. Il a collaboré ou travaillé en tant que musicien de session avec Fjieri, Steve WILSON, Tom ROBINSON, Peter BLEGVAD, Danny THOMPSON, Gavin HARRISON, Richard BARBIERI, Mick KARN, Dave STEWART et la chanteuse irlandaise Louise Patricia CRANE, parmi bien d’autres. Ses albums solos sont tout aussi précieux : The Romantic Glee Club (2006), Waves Sweep the Sand (2009) et Secrets and Lies (2020). Inutile de dire que j'ai toujours été un fan de son art et de son caractère plutôt unique.
Il est incroyablement rare et impressionnant à la fois qu'une personne attende littéralement un demi-siècle pour enfin découvrir l’exactitude sur ses origines, une réalité personnelle qui a même intrigué l'authenticité de ma propre mère maternelle pendant des décennies, jusqu'à ce que son décès révèle la véracité de son sort. Les Européens centraux et de l'Est ont été confrontés à des bouleversements familiales énormes à la suite des deux guerres mondiales cataclysmiques. Inutile de dire qu'il s'agit d'une sorte d'épiphanie révélatrice, d'un règlement de comptes ultime et sereine qui mérite à lui seul, une acclamation debout.
JAKSZYK est né en 1958 à Londres, fils de la chanteuse irlandaise Peggy CURRAN et d'un aviateur américain inconnu (nous connaissons maintenant son nom: Glen TRIPP). À l'âge de 18 mois, il a été adopté par deux réfugiés européens, le Polonais Norbert JAKSZYK et son épouse française, Camille. JAKSZYK a grandi dans une enfance que l'on peut décrire comme malheureuse. La nationalité de ses parents adoptifs l'a conduit à une vie familiale instable. Il explique : « Il y avait beaucoup de confusion – l'anglais était une deuxième langue pour les deux, donc même si je pouvais les comprendre tous les deux, ils ne pouvaient souvent pas se comprendre entre eux – cela a conduit à toutes sortes de malentendus et de disputes stupides. » JAKSZYK était souvent en conflit avec Norbert, bien que les deux se réconcilient plus tard dans la vie. En 1977, il a retrouvé sa mère biologique Peggy, qui s'était installée dans l'Arkansas. Ils se sont finalement rencontrés en 1984. Il reconstituera plus tard l'histoire complexe de sa famille dans un long reportage radiophonique, « The Road to Ballina ».
L'instrumental « Ode to Ballina » ouvre cet album dans un respect lugubre, le piano et la flûte irlandaise augmentant la mélancolie alors que Caroline LAVELLE vient jouer du violoncelle comme si c’était une libération de l’âme.
Avant de se lancer dans un territoire vocal sur « Somewhere Between Then and Now », la suite de chansons est un ensemble de déclarations personnelles profondément enracinées qui mériteraient peut-être plus d'attention que d'habitude aux paroles, donc j'exhorte les fans à envisager de lire les élocutions tout au long de l'œuvre, pour encore mieux sympathiser avec l'artiste. D'abord pastoral et bucolique avec une touche dans le style classique britannique du Prog-Folk, le rythme jazzy et ensoleillé s'accélère rapidement vers une configuration passionnée pour laquelle l'homme est célèbre. Jakko peut chanter magnifiquement et de la manière la plus convaincante, tout en jouant des lignes de guitare exceptionnelles, qui cherchent toujours à éviter les démonstrations gratuites manifestes. Gavin HARRISON fournit sa syncope habituelle de classe mondiale sur les morceaux suivants.
Les relations paternelles peuvent souvent être embrouillées, même dans les bons moments, car les émotions n'apparaissent pas toujours volontairement, des deux côtés en fait. Ce n'est pas facile d'être père et ce n'est pas non plus comme fils. Il peut y avoir des couches de culpabilité refoulée et de regrets douloureux, ainsi qu’« un arsenal de questions » comme sur « How Did I Let You Grow So Old », une élégie aussi poignante à l'interface masculine qu'il est humainement possible de réaliser. C'est franchement émouvant au point d’en souffrir. Norbert fait une apparition qui scelle vraiment l'affaire. Là encore, le piano enfumé sublime le vernis vintage de l'histoire, une voix feutrée exhalant une multitude de sentiments. Le duo guitare/voix est époustouflant et bien réalisé, le violoncelle désespéré ajoutant de l'âge à l'équation du sens. Une piste en héritage.
Pourquoi pas insérer des chansons d'amour? Après tout, les partenariats ne sont pas commodes non plus, comme certains d'entre nous le savent que trop bien. Souvent, les âmes romantiques s'appuient sur des circonstances parallèles qui fournissent un confort fondamental. Sur « This Kiss Never Lies », Jakko a trouvé ce soulagement dans l'identité irlandaise de sa mère, il ne faut donc pas s'étonner que Louise Patricia CRANE soit originaire d'Irlande du Nord, et que sans étonnement, on peut arriver à la conclusion que la fine ligne entre la mère et l'épouse devient évidente ici. Musicalement et lyriquement, c'est l'une de ses plus grandes réalisations, une mélodie parfaite à bien des égards, sincère, honnête et authentique, trois attributs qui se disputent actuellement la première place des espèces en voie de disparition (au bord de l'extinction). Il a trouvé l'amour de sa vie.
Une reprise de « Ode to Ballina » menée par une guitare électrique agit comme un changement de rythme en guise d’entr'acte, et en tant que tel, c'est un faire-valoir parfait sur « I Told You So », un témoignage plus affirmatif du courage qu’il faut pour trouver une résolution, se battre avec acharnement et ne jamais céder au découragement. Ian MOSLEY maintient un tempo vaillant, comme si une sorte de renaissance était sur le point de poindre à l’horizon.
« Get A Proper Job » est quelque chose qui a dû rester ancrée dans l'esprit de l'artiste, lorsqu'il a déclaré à l'adolescence, de vouloir devenir un musicien, ayant surement provoqué le tonnerre verbal et le désarroi parental, menant possiblement à une rupture volcanique. Le batteur hongrois Zoltan CSORSZ de Flower Kings and Lifesigns gère les brèves plaisanteries percussives. Cela ne dure pas longtemps, mais la relation non plus, à l'époque.
La chanson titre n'est pas seulement la plus progressive présentée, c'est aussi la plus significative de cette épopée, alors que nous découvrons tous qui était vraiment son vrai père Glen Tripp. Django JAKSZYK (fils de Jakko) est à la basse et Gavin le pousse avec lui. N'oublions pas que ce n'est pas parce que Jakko aime jouer avec FRIPP qu'il manie toujours une guitare de façon sauvage mais il aime sans doute se défoncer selon ses propres mérites et sa démonstration ici correspond à ses remarquables prouesses de chanteur principal, qui n'ont jamais été mises en doute de toute façon. Un pétard absolu comme piste!
Il m'a fallu plusieurs décennies pour comprendre pourquoi cet artiste en particulier avait une telle emprise sur ma conscience, et l'indice était là depuis le début, dans le titre de son premier album solo : The Romantic Glee Club. Oui, je suis fier d'admettre que je suis, et m'efforcerai toujours de demeurer, un romantique incontournable. Bravo, Jakko.
PISTES / TRACKS
- 1- Ode to Ballina (2:12)
2- Somewhere Between There and Now (7:39)
3- How Did I Let You Get So Old ? (5:59)
4- The Kiss Never Lies (7:05)
5- Ode to Ballina-reprise (2:12)
6- I Told You So (5:41)
7- (Get A) Proper Job (1:36)
8- Son of Glen (10:22)
musiciens / musicians
Jakko M. Jakszyk - Guitars, vocals
Django Jakszyk - Bass
Zoltan Csorsz - Drums
Gavin Harrison - Drums
Ian Mosley - Drums
Louise Patricia Crane - Backing vocals
Caroline Lavelle - Cello



