Le groupe États-unien Euphoria Station aime dire qu’ils font de la musique ‘Americana & Southern Rock avec des touches de Prog’ et ils nous l’avaient bien prouvé avec l’album “The Reverie Suite” de 2019, récoltant quelques prix dont le “Friday Night Progressive’s Indie Prog Award” de l’album vocal de l’année, la nomination à la liste des 10 meilleurs albums de “Dutch Progressive Rock Page” et une nomination au prix de l’artiste musical indépendant du “Hollywood Music & Media” dans la catégorie Americana ainsi que la reconnaissance du public. Ils sont maintenant de retour après cinq (5) années d’absence avec “Smoking Gun”, un troisième album qui, cette fois, veut rendre hommage aux héros du Southern Rock avec des récits et contes trempées dans l’atmosphère et le décor propre au style qu’est l’Americana.

Avec treize (13) pièces totalisantes un peu plus de soixante-trois minutes, le groupe affiche ses couleurs dès le début: après la courte pièce-intro “Amazing Grace (In Memory Of…)” qui rend hommage aux musiciens décédés du ‘Southern Rock’, c’est la reprise du succès du MARSHALL TUCKER BAND “Take The Highway” qui met le ton pour le reste de l’album. Deux nouveaux musiciens se sont greffés au noyau principal du groupe qu’est Saskia KRAFT VAN ERMEL & Hoyt BINDER: le batteur Toss PANOS (Robben FORD) ainsi que le bassiste Jorgen CARLSSON (GOV’T MULE) remplacent le batteur Chris QUIRARTE, le bassiste Paulo GUSTAVO ainsi que le percussionniste Bobby ALBRIGHT. Les autres musiciens qui étaient présents sur l’album “The Reverie Suite” sont toujours fidèles au poste et mettent leurs couleurs sur une musique déjà entrainante, parfois endiablée.

Il faut se rendre à l’évidence que c’est un album-hommage et tout ce qu’on y entend nous fait comprendre cela. On remarque sur l’album en générale que le son et le style Americana est plus épuré que sur “Reverie Suite”. L’adepte de musique Prog va se chercher dans cette musique. Le côté Prog est majoritairement mis de côté (à part sur les pièces “Living For Today” et “Dusty Roads”) comparativement à l’album précédent et le Country Rock est plus axé vers le Western, changeant la dynamique. C’est comme si on prenait, disons, Shania TWAIN dans ses meilleures années (années ’90), et qu’on lui fait chanter du Dolly PARTON dans ses meilleurs années (années ’60), voyez le genre? J’ai aussi l’impression que la voix de Saskia KRAFT VAN ERMEL est moins énergique, moins enlevante que sur l’album précédent. C’est peut-être voulu. Il y a cependant de puissants et intenses soli de guitare, gracieuseté de Hoyt BINDER, mais ce n’est pas assez pour faire lever cet album au complet.

Ne vous attendez pas au même type d’album que “Reverie Suite”. Pas que ce n’est pas bon, bien au contraire! Mais on peut dire sans se tromper qu’il y a une tangente musicale vers l’Americana plus épurée et avec moins d’autres styles d’intégrés sur cet album. En souhaitant que ce ne soit que pour cet album…