Datadyr est formé de trois musiciens et vient de Bergen, en Norvège. Sa musique est essentiellement jazz où des thèmes, ou courtes mélodies, côtoient les nombreuses improvisations. Le groupe a déjà produit un premier disque en 2022 composé de pièces écrites pendant que les 3 musiciens du groupe complétaient leurs études en musique jazz à l’Académie Grieg de Norvège. Semblerait que ce deuxième disque présente un produit plus mature et plus affirmé que leur premier album. Alors, qu’en est-il ?

Lors d’une première écoute, on constate rapidement qu’on a ici un disque de musique jazz où l’improvisation occupe une place importante. Dans chacune des pièces, on retrouve un ou plusieurs thèmes assez courts, soit d’une longueur d’environ 4 mesures sur la portée, répétés à plusieurs reprises tout au long des pièces et tout ça, entrecoupé d’improvisations. Parfois la répétition du thème devient l’élément principal de la pièce, comme la 3e, ’’Tiny House Small Living’’, dont les sonorités rappellent Bill FRISELL. Mais malgré ces répétitions, l’attention de l’auditeur est maintenue tout au long de l’album; on ne s’ennuie pas.

Plusieurs pièces méritent d’être soulignées. Parmi celles-ci, mentionnons la toute première, soit ‘’This We Know’’. Le rythme est emballant, les mélodies interprétées à la guitare et au saxo sont accrocheuses. Le duel guitare-batterie apparaissant à la fin de la première minute est un des éléments clés du disque. Cependant, on aurait souhaité qu’ils poussent encore plus la machine mais probablement que les limites techniques des musiciens freinent quelque peu leurs élans.

Il n’en demeure pas moins qu’ils offrent tout au long du disque une performance plus qu’honnête. La pièce suivante, ‘’Star Spangled Banjo’’, est aussi constituée d’un thème qui est répété à maintes reprises tout au long de ses 3 minutes et 14 secondes. Mais le tout change lorsque le banjo fait son entrée; la musique devient, hum… disons plus échevelée. Bon beat mais un peu essoufflant.

On remarque au passage le jeu de la batterie au milieu de ‘’Dallas Alice’’. C’est d’ailleurs le batteur qui entreprend la pièce suivante ‘’Sound Of Midnight’’. Beat intéressant, ambiance mystérieuse supportée par le sax. On a droit d’ailleurs à un rare solo jazzé de sax mais la guitare vient rappeler bruyamment qu’on sait faire aussi du rock … ou quelque chose comme ça. Puis, la huitième pièce ‘’Point Black’’ attire notre attention par un solo de guitare bien senti ainsi que par le bon groove qu’on y entend.

Le tout se termine par une des meilleures pistes de l’album, ‘’Looking For Colorado’’; pièce au tempo moderato dotée d’une très jolie mélodie. Encore une fois, on sent l’influence de Bill FRISELL. À noter le crescendo qui apparait au 2/3 de la pièce; on aurait cependant espéré un point culminant plus intense.

Pour finir, c’est une musique aux sonorités jazz teintée parfois de bluegrass et de musique americana, agréable à l’écoute, que Datadyr nous propose. Pas de haute performance technique, ni de composition alambiquée mais une musique simple et abordable, qu’on pourrait presque qualifier de ‘’feel good music’’. Une musique dont l’appréciation s’accroît au fur et à mesure des auditions.