Retour il y a trente-cinq années en 1990 pour la formation à BRINDISI au sud de la botte d'AUFKLÄRUNG né de la fusion de deux groupes locaux, et quatre ans avant la parution de leur premier disque l'excellent "De la tempesta l'oscuro piacere" considéré depuis comme un album essentiel du Rock Progressivo Italiano.

C'est en 2020 pendant la pandémie de COVID 19 que Michele MARTELLO et Marco MANCARELLA décident de réactiver AUFKLÄRUNG. Petit à petit leurs travaux se développent, basés sur d'anciennes idées inachevées, remises au gout du jour. L’arrivée de Michele DE LUCA aux vocaux (en italien) est la première surprise de cette nouvelle œuvre, la voix qu'il leur manquait pour avancer dans le projet qui nous allons le voir ne contient que quatre titres.

"Respiro n.1" premier titre du disque et le plus long a été écrit originellement en 1990/1991 soit avant "De La Tempesta…" évidemment réarrangé et complété pour la sortie du nouvel album, son titre anglais était "The Reef". D'une grande beauté grâce à la flute, aux échappées de mellotron et un orgue Hammond délicat, c'est du pur RPI classique (j'écris cela pour les allergiques), excellement chanté par Michele DE LUCA dans sa langue maternelle (9/10), les six cordes n'apparaissent qu'après les quatre premières minutes, le chant parlé à mi morceau et quasiment jusqu'à son terme surprend quelque peu mais s'intègre parfaitement dans la trame musicale et dans la nature conceptuelle de l'œuvre.

La seconde pièce "Urlo" est quant à elle une composition de la démo jamais enregistrée de 1998, instrumentale à l'époque désormais avec des paroles écrites par Michele DE LUCA et qui s'inspirent du mythe d'ORPHEE et d'EURYDICE, du chant déclamé sur des synthétiseurs volontairement psychédéliques qui restent à tendance orchestrale et mis en avant jusqu'à 3:40 quand arrive la flute et la guitare acoustique, l'impression d'avoir deux titres en un, curieux quand même et donc pas aisé à juger (8/10).

Le troisième morceau "Apnea" (son titre était "Darkness" dans la langue de SHAKESPEARE) apparait indubitablement comme le plus complexe, le plus tortueux, le plus difficile à suivre avec de nombreuses variations de tempi, le plus énergique, le plus sombre aussi, une pièce un peu folle toujours avec du chant parlé dans ses premiers et troisièmes tiers qui peuvent déranger, avouons-le (7/10), joli final à l'orgue néanmoins.

Nous pouvons considérer la quatrième plage "Ansia" comme la seule plage récente puisqu'écrite pendant la pandémie, elle est portée par le piano de Marco MANCARELLA avec beaucoup de "Classical Guitar" et de flute qui lui donnent une saveur symphonique prononcée jusqu'au solo de synthétiseur terminal très banksien (9/10).

Conclusion un bon disque que les amateurs de RPI vont apprécier même si nous pouvions en attendre mieux (ce qui est mon cas personnellement).