Chroniquer une prestation de TRANSATLANTIC n’est pas chose aisée. Le quatuor est à ce point professionnel et leur répertoire riche, varié, pour tout dire irrésistible, qu’il est bien difficile de ne pas sombrer dans l’apologie aveugle. Il me faut donc trouver un point, au moins un, négatif. J’ai trouvé ! Les deux blu-ray qui font partie de ce copieux artbook (qui contient également 5 CDs) ont été mal produits et une grande majorité (j’en suis) de propriétaires de ce coffret ne peuvent les visionner sans risque pour leur santé mentale. Une version 2 blu-ray sous boîtier sera disponible le 12 juillet si la date ne change pas. Wait and see…

Passons au menu de ces deux soirées mémorables, puisqu’il s’agissait, très certainement, de leur dernière tournée en tant que formation. La première était consacrée à l’interprétation de l’album « The Whirlwind » en entier. Mais, pour échauffer un peu le public, TRANSATLANTIC a, tout d’abord, interprété « Into The Blue » (magnifique pièce consistante provenant de « Kaleidoscope »), suivi par « In Held Twas I », un morceau de PROCOL HARUM échappé du premier disque « SMPTe ». Pour brouiller les pistes et tester le public, un retour à « Kaleidoscope » lui est servi : « Shine », autre morceau de bravoure. Enfin, pour tenter de perdre tout le monde, c’est au tour de « We All Need Some Light » d’être présente (autre extrait de « SMPTe »).

« The Whirlwind » peut alors être mis à table comme plat de résistance. La prestation de Neal MORSE, Roine STOLT, Pete TRAWAVAS et Mike PORTNOY, renforcés par Ted LEONARD (guitare, chant, claviers) est littéralement sublimée par un chœur féminin à quatre voix ainsi qu’un quatuor à cordes et un percussionniste (voir crédits). Bienheureuse idée car leurs interventions sont claires, distinguées et parfaitement audibles ce qui a le pouvoir de magnifier certaines pièces. Soulignons le remarquable travail de TOUS les musiciens, les techniciens et les opérateurs de production tout au long de la chaîne.

Pour « The Absolute Universe » le band a fait passer un test de mémorisation au public. En effet, c’est un mélange des deux sorties distinctes : « The Abridged Version » et l’« Extended Version » a été déclinée en 19 plages. Le souffle coupé, l’assistance s’est vu présenter, en guise de dessert ; « Bridge Across Forever (de l’album du même nom) suivi d’un medley ébouriffant de « Duel With The Devil », « My NewWorld », « All Of The Above » et « Stranger In Your Soul ». L’interaction entre le quatuor à cordes et l’interprétation de Neal dans « Bridge Across Forever » est un parfait exemple de l’enrichissement mutuel entre les artistes pour porter le répertoire à un niveau jamais atteint auparavant.

Cette captation (à proximité de Nashville, USA) méritait d’être offerte en version exhaustive. Les 5 Cds ne sont donc pas de trop pour rendre compte de l’évènement (4H30) qui compte 37 titres. Ce n’était pas un repas, même copieux, qui a été proposé aux convives mais un festin de table étoilée ! TRANSATLANTIC nous quitte de fort belle manière, avec élégance et générosité.