Voici un deuxième album pour THE VIEW INSIDE, trio franco-américain fondé en 2019 par les Français Ludovic BRIAND (voix, guitares) et Julien BOURSIN (piano et claviers), ainsi que par l’Américain Matt ROHR (écriture et production; il a entre autres déjà travaillé avec Whitney HOUSTON).

Cet album-concept, « Strange Destinations », raconte la suite de l’histoire débutée dans le premier opus, celle d’un être aux pouvoirs prophétiques qui est projeté dans un voyage astral. Un rock progressif chanté en anglais par une superbe voix francophone (sans accent apparent), une merveilleuse musique cinématique, hautement mélodieuse et rafraîchissante.

L’album commence comme il se termine: sur la même mélodie chantée accompagnée par de la guitare acoustique (qui me rappelle le début de la version électrique de "The Ghost of Tom Joad" de Bruce SPRINGSTEEEN). Entre ces deux extrémités, en proportions à peu près égales : ici des pièces calmes, avec du joli piano, et là des pièces rythmées, avec guitare électriques et claviers, toujours pleines de surprises. Aucune monotonie. Aucun morceau à proprement planant, malgré les nombreuses pièces plus calmes. Ça demeure inspiré et captivant tout au long de l’album. De l’excellent prog, en apparence simple, mais rempli de beaux rebondissements. Essayons maintenant de mieux décrire la musique de « The View Inside » : du AOR/prog, fortement inspiré par Neal MORSE (qu’ils remercient d’ailleurs dans la pochette « For his testimony »). La voix de BRIAND a même un timbre semblable à MORSE. Les amateurs de SAGA devraient également apprécier cet album, tout comme ceux de ASIA ou de TOTO (je fais référence aux pièces à soupçon prog de leur catalogue). À travers tout cela se trouve aussi une pièce légèrement jazzée « Pleased to Meet Me ».

Douze courtes (toutes sous les six minutes) compositions de haut calibre, excellente interprétation (le trio est augmenté par la présence d’une douzaine de musiciens de talent), production et arrangements soignés, vers d’oreille nombreux; d’ailleurs pour mon ver préféré, allez directement à la 9ème pièce, « Father of the Future », où vous retrouverez un morceau rappelant FLYING COLORS (j’ai mentionné Neal MORSE plus tôt, ne l’oubliez pas).

Cet album est sorti depuis près d’un an (nous ne l’avons reçu que récemment), et si j’avais à refaire mon palmarès de mes albums préférés de 2023, il serait présent, et ce très haut. Les 55 minutes de l’album « Strange Destinations » vont permettre au groupe de vous guider vers une destination qui sera… étrangement agréable!