CHRONIQUE / REVIEW
Somewhereout
Providence
Releases information
Release date:
September 19, 2024
Format:
Digital
Label:
From:
Self-released
Espagne / Spain
Armelle Royline - November 2024
8,0
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SOMEWHEREOUT, projet du guitariste Raúl LUPIAÑEZ, nous absorbe dans les abymes insondables des influences d’Howard Philips LOVECRAFT. Avec « Providence », le compositeur andalou nous plonge dans ce que nous sommes de sombre ou de serein, dans notre humanité, confrontée à nos émotions et nos pulsions.
Raúl LUPIAÑEZ est le musicien principal : il s’occupe notamment des guitares, des claviers et des basses. Plusieurs musiciens contribuent à l’opus pour quelques soli de cordes et de violon. C’est également la présence de sept chanteurs qui viennent, en sus de Raúl LUPIAÑEZ, agrémenter les pistes. « Providence » s’inscrit dans un rock progressif malgré les apports de métal (symphonique et djent), présents pour offrir de la structure et de la texture. Les cordes se manifestent à la manière de Steve Hackett et procurent une atmosphère calme avant la tempête des guitares permettant une belle adaptation de ce que représente l’horreur lovecraftienne.
D’ailleurs, entendez-vous la mélopée de cultistes sur le premier titre « Under the Black Stars » ? Les voix sont travaillées pour offrir une inquiétante étrangeté, une folie aux envolées véhémentes de métal, associée à un piano qui propose un repos lancinant. Ce titre, basé sur Le roi en jaune de Robert W. CHAMBERS nous baigne directement dans une ambiance fantastique, semblable aux frissons que peut nous procurer Ernst Amadeus Theodor (E.T.A) Hoffmann. Raúl LUPIAÑEZ invite dans « Providence », toutes ses influences baroques à tel point que progressif rime avec surnaturel et c’est une réelle réussite à ce niveau. Je vous enjoins à écouter le prélude intitulé « La chanson de la folle au bord de la mer » de Charles-Valentin Alkan, compositeur français. C’est une pièce qui utilise deux registres extrêmes : une mélodie mélancolique dans l’aigu avec des accords chargés dans le grave, j’ai retrouvé la même intention dans ce titre.
Si on peut faire un reproche à cet opus, c’est peut-être dans sa cohérence. Certes, le thème est respecté mais certaines sections instrumentales sont moins développées d’un point de vue progressiste. Pour autant, l’album propose quelques accentuations de guitare espagnole, de synthétiseurs et de violon baroque – qui semble être accordé en scordatura (effet surnaturel garanti), à la manière de SAINT-SAËNS et du célèbre solo de la Danse Macabre – qui l’inscrivent dans le prog’ et qui, encore une fois, sert grandement à la thématique de « Providence ». Les différentes voix donnent un aspect intéressant à l’album mais certaines (celles plus pop/AOR) nous détachent un peu du thème. C’est dommage parce que l’idée de faire intervenir différentes structures vocales nous faisaient plonger dans le registre fantastique (les différents protagonistes qui racontent leurs mésaventures).
Le dernier titre éponyme est une pièce presque hypnotique, elle nous emporte progressivement à l’instar de la maladie, supposée de Roderick Usher (le morceau composé est influencé par La chute de la maison Usher d’EDGAR ALLAN POE). Les différentes superpositions musicales nous rapprochent de l’hyperacuité du protagoniste alors que les paroles nous emportent dans les ressentis de sa sœur Madeline. L’originalité de cette pièce réside dans cette fusion, presque incestueuse. Le choix d’une voix masculine (Dante Martin), renforce cette idée de double que l’histoire originale nous compte. Cet album est vraiment efficace dans son intention.
L’aspect psychologique de la thématique est respecté tout au long du projet car on passe d’un visage rêveur et contemplatif à un autre, impulsif et passionné : deux faces complémentaires, deux parts, d’ombre et de lumière, de notre humanité, parfaitement retranscrit par le symphonique/progressif, le rock/métal, les voix claires/graves de « Providence ». Bravo !
PISTES / TRACKS
- 1. Under the Black Stars (07:13)
2. The Sword (04:31)
3. Gone (04:49)
4. The Green Book (05:33)
5. Buried (04:41)
6. The Willows (03:32)
7. Providence (18:13)
musiciens / musicians
Raúl Lupiáñez - Composition and lyrics, six and eight string electric guitars, spanish guitar, acoustic guitar, bass, vocals, piano, synthesizers and programmed drums.
Guests:
Alba Bermejo, Vocals (1)
Andrés Gabarrón, Vocals (5)
Abraham Linares, Vocals (2)
Israel Lupi, Guitar solo (4)
Dante Martín, Vocals (7)
Jesús Martínez, Vocals (4)
Féliz Morales, Bass (5)
Begoña Ramos, Violin (1,7)
David Santana, Guitar solo (7)
John Serrano, Vocals (6)
Carlos Strachan, Vocals (1)