Après 5 années de silence, le groupe italien MOONGARDEN nous revient avec un 9ème album, cette fois concept et le premier de leur déjà longue carrière (milieu des années 90). Si le thème choisi est quelque peu original (monde en guerre en période de Noël… 2066), musicalement on retrouve facilement le style propre à la formation de CRISTIANO ROVERSI : un rock progressif aux inspirations diverses, oscillant entre le hard prog, le symphonique et la mouvance de GENESIS (des années 80) et SPOCK’s BEARD, en plus des belles parties de violon jouées par le chanteur SIMONE BALDINI TOSI.

L’histoire de ce concept album repose sur la folie de la guerre et ses douloureuses conséquences (séparation forcée de la famille, chaos, propagande, désordre dans le monde) qui sévirait en période de Noël 2066. Elle se termine par une note d’espoir de créer un monde meilleur (« Building A New World ») et une fin d’histoire qui finit bien comme à son départ : « After All It’s Christmas », titre final de l’album est certainement le mieux réussi sur la totalité des 42 minutes conceptuelles de l’album. L’ensemble s’avère musicalement uniforme, même un peu trop. C’est là que le bât blesse malheureusement, car malgré plusieurs écoutes attentives et soutenues, il n’y a pas de moment(s) fort(s) qui en ressortent ou qui pourraient emporter ou marquer l’auditeur. La voix chaude et profonde de SIMONE BALDINI TOSI, les claviers variés de CRISTIANO ROVERSI, les quelques soli de guitare électrique montant en puissance, apportent pourtant un plus à la formation transalpine, mais les compositions manquent trop souvent d’amplitudes, de volume, et de diversité. Le jeu de batterie assez monotone, peu varié et aux rythmes trop souvent répétitifs, parfois même trop en avant, et agrémenté parfois de percussions électroniques dispensables, n’aide pas à l’appréciation de l’album.

Contrairement à ce qui est annoncé dans l’intitulé de promotion de la maison de production MaRaCash Records, « Christmas Night 2066 » n’est certainement pas l’œuvre qui marque l’apogée du groupe et encore moins leur meilleur album. Cet album concept n’est pas mauvais, loin de là, mais après une attente de 5 ans, on aurait pu s’attendre à beaucoup mieux de la part de MOONGARDEN ; il se rajoute, à mon sens, à la longue liste des albums moyens, voire de 3ème catégorie, de rock progressif qui sortent depuis quelques années. Difficile dans ces conditions de mettre en avant un titre plus qu’un autre sur cet opus, même si ce dernier contient de beaux passages mais trop courts et vite estompés par un ensemble manquant de relief. Dispensable et c’est bien dommage en soi.

Pour information, la version CD (digipack deluxe) est accompagnée d’un CD bonus contenant quelques versions à la sauce MOONGARDEN, d’anciens ou récents titres du groupe, de reprises (GENESIS, ASIA…) avec l’accompagnement d’invités (MANGALA VALLIS, et SIMONE ROSSETTI (THE WATCH) par exemple pour ne citer qu’eux), donnant plus l’envie d’écouter les originaux, et qui à mon sens n’apporte rien de plus avantageux à l’ensemble.