KARFAGEN groupe d’Antony KALUGIN le multi-compositeur créé en 2006. Il a aussi ses lettres de noblesse avec SUNCHILD et HOGGWASH, composant de la musique new age au départ puis une trame progressive est venue la supplanter; des réminiscences sur CAMEL et YES au départ, du symphonique prog pur et dur. Se rappeler que GENESIS, Mike OLDFIELD, UK et THE FLOWER KINGS forment un peu son ossature musicale de référence et vous commencez à le cerner. De l’art-rock, du prog-rock venu d’Ukraine pour son19e opus.

« The Game of Imagination (Uvertura) » pour l’intro symphonique qui flirte un moment avec les sonorités des TANGERINE DREAM; flûte d’Ushuaïa et un air solennel avec des percus en avant, les synthés amenant la beauté sidérale musicale, une magnifique montée; génial dès l’entame et le pourquoi de mon choix de parler de ces ‘chutes de travail’. « Hymn of Hope » entame sur du Steve HOWE oui c’est dit; morceau enjoué, folk prog fruité, délicat, comme une pêche sucrée et fraîche; le synthé a la part belle et envoie dans un monde bucolique où la guerre est absente; réminiscence lointaine d’avec Mike OLDFIELD; la guitare sonne sur The EDGE, un nectar. « Second Nature Intermezzo » pour cet entrechat aérien solennel; une touche délicate avec son orchestration classique, piano, clavecin, finesse du son. « Bond of Love » avec Maria et le 1er des trois titres joué sur ‘Second Nature’; titre plus court avec cette intro divine vite coupée par cette débauche de sons : riff heavy, claviers gras qui emplissent le spectre musical, ah un moment je repense au fabuleux ‘Merlin will’ d’AYREON; court mais nerveux, fluide, air qui coule comme une nappe d’eau dans l’Eden; quelques notes d’un BANKS au loin, la guitare sèche termine ce moment intense; morceau sans le préambule jazzy avec synthé et saxo qui me convient mieux envoyant les watts, la baffe. « Agora » second titre sans la nuit et la montée pompeuse synthé de ‘Second nature’, oui je l’ai écouté aussi; sur un acoustique guitare, pas un ‘Horizons’ mais un déroulé sur ‘Jeux interdits’. « Searching for Mr. Kite » dont je vous conseille le titre sur ‘Second Nature’ pour une intro plus expressive, plus pêchue dirais-je; on est sur un son progressif moderne; oui la guitare, la batterie, les claviers divers alternent des airs ambiants de notre siècle; des réminiscences sur une mélodie active; ses mélodies sont entraînantes, sidérantes de beauté musicale; il ne se passe pas un instant où la mélodie se pose, c’est tournoyant, virevoltant. Place au synthé sur un air festif; tambour militaire final avec un son génésisien vibrant de souvenirs avant de s’éteindre progressivement, grand moment.

« Faces (First Contact Tapes) » pour mon choix de chroniquer ces ‘vulgurus tapes’ : une envolée bucolique, dithyrambique et hypnotique, une folie instrumentale, une symphonie progressive énergique, un espace où les sentiments jonglent avec les vagues sonores, où les notes surfent sur des climats langoureux, festifs, intimistes; un titre épique qu’il faut juste écouter, indescriptible en mots. Le final revient au son typé mais il faut bien avouer que l’on a là un pur produit d’Antony de KARFAGEN, mon avis de chroniquer ces chutes. « Summer Dream » pour se poser avec une mélodie piano-clavier mélancolique, instant pour imaginer entendre Antony jouer près de soi.

Le CD avec les titres bonus, featuring la musique de Max VELYCHKO c’est parti :
« Alone in the Field » arpège guitare sombre qui coule sur de la braise, basse vibrante accentuant l’effet d’une mélodie folk scandinave, peut-être des Balkans; couvrez-vous le vent arrive par-dessus et « Snow » la neige va tomber; ces flocons vous les avez devant vous avec ce titre cristallin, réverbération des étoiles glacées s’enchevêtrant et formant ce doux paysage feutré immaculé; l’air se veut plus ambiant, intimiste et reposant; fermez les yeux et « Red Moon » apparaît au détour d’une gamme; son électro, glacial, on a dépassé l’atmosphère; air avec une percussion aigue pour divaguer un peu plus sur ce bonus dark prog; piano et chœurs viennent faire causette pour le final glacial. « Morning View » comme espace cinématique, BOF spatiale, lente mélodie froide et sombre qui égaye votre cerveau après ce voyage hors du temps et ces sons délicats bourrés de sensibilité; le Cello réel ou samplé ajoutant une note plus intimiste.

KARFAGEN, symbole de gloire et de sagesse qui propose de l’art rock-symphonique, souvent orchestral. ‘’Messages from Afar’’ avec SUNCHILD en 2017 puis en 2024 en deux parties avec ces enregistrements studio qui lorgnent sur les dinos PINK FLOYD, GENESIS ou SUPERTRAMP pour un voyage musical où les chutes sont plus belles encore. KARFAGEN sort donc cet album bluffant avec un titre épique merveilleux, distillant du KALUGIN à tout vent et donnant une belle leçon sur ce que peut être le prog symphonique d’aujourd’hui.