Un peu plus d’un an après la parution de « Soldiers Of The New World Order » les Italiens sont de retour avec album qui se veut en quelque sorte une continuité de l’œuvre précédente. Composé entièrement par Fabio LA MANNA, l’ouvrage peut paraître radin avec seulement cinq pistes à offrir, mais « Imaginary Friends » franchi quand même la barre des quatre-deux minutes, une durée tout à fait raisonnable. Si vous êtes familiers avec la sortie précédente, vous vous retrouverez rapidement en terrain connu. Les sonorités et l’ambiance générale atteignent le même niveau d’excellence. Tellement qu’on pourrait presque croire que ces compositions sortent tout droit de la même session d’enregistrement.

L’album démarre avec une rythmique de guitare puissante accompagnée de la batterie soutenue de CARDELLA. C’est le polyvalent Ethan CRONIN qui prête sa voix à la piste. Le chanteur utilise son timbre de voix à toutes les sauces, passant du chant clair aux moments gutturaux durant toute la durée de « Tulpa ». Cette versatilité apporte des couleurs variées à la chanson, une dynamique qui donne envie de la faire jouer à nouveau. Vient ensuite le titre éponyme, celui-ci se veut sans contredit le morceau fleuve de l’album. Avec plus de douze minutes au compteur, la piste est un petit bijou musical. Impossible de s’ennuyer en découvrant toutes les parties de cette œuvre aboutie. Si cette fois-ci le travail vocal est confié à l’excellent Marco VIEIRA, CRONIN vient quand même faire quelques apparitions pour notre plus grand plaisir.

La troisième piste s’avère plus calme que les précédentes, une courte période de détente à travers cette envolée sonore. Agrémentée d’une magnifique mélodie de piano, la composition est à la fois mélancolique et raffinée. Tout est en subtilité dans « Distant Voices », comme quoi il est souvent inutile d’en faire trop pour arriver au résultat escompté. Mention spéciale à l’excellent solo de guitare de LA MANNA, un passage rempli d’émotion.

C’est à la basse que revient le mandat d’amorcer la quatrième piste. Bien plus présent que sur les morceaux précédent, l’instrument nous prend par la main et nous guide tout le long de « Lies Of Vampire ». Parsemé de mystère, ce titre offre une atmosphère lugubre et légèrement oppressante. Alors que l’on croit avoir tout entendu de cette pièce, Patricio BOTTCHER vient faire une brève apparition au saxophone, une belle surprise à un moment où l’on en attendait plus davantage. L’album de termine avec « Creatura », une longue épopée instrumentale de plus de sept minutes qui prend de l’ampleur jusqu’à son paroxysme final, une excellente manière de clore un ouvrage aussi étoffé.

Avec « Imaginary Friends » l’amateur de métal progressif y trouvera assurément son compte. Cet album renferme à peu prêt tous les éléments recherchés : la virtuosité, l’émotion, les passages lourds et des lignes chants aussi variées que poignantes. Un réel travail de maître de la part de Fabio LA MANNA. Chapeau!