FAVERAVOLA est un charmant projet italien. Imaginez un groupe de musiciens qui ont été actif dans les belles années 70 dans la soupe RPI et qui se rassemble à nouveau au début 2000 pour faire renaître leur flamme créative à travers un vaisseau de rock progressif folklorique. Leur premier album 'Contra dei Centro Castagni' avait attiré de beaux compliments et ils récidivent avec cet album concept au sujet d'une histoire d'amour du début du Moyen-Age (l'an 535). Donc dans un décor de château, une histoire compliquée d'amour entre un chevalier et une demoiselle (magnifiquement illustrée sur la pochette) forme la trame de ce conte musical.

Musicalement on a droit à une série de tableaux fascinants, capturant l'atmosphère médiévale et s'exprimant via : orgue, piano, violon, flûtes. L'orgue ressort beaucoup et de la bonne façon avec des passages imagés, simples et mélodiques, rappelant à l'occasion le jeu d'un certain TONY BANKS. On aurait pu s'attendre à des instruments d'époque mais mieux, la guitare électrique, la batterie et la basse et même des passages de saxophones et du grassouillet HAMMOND créent la surprise et réconforte les oreilles progressives. Les deux protagonistes Murcimiro et la belle Atleta sont interprétés par ALESSANDRO SECCHI et BIANCA LUNA avec toute l'émotion et la gamme expressive du chant quasi-classique.

L'album fait plus d'une heure en 9 pistes de durée variable mais suffisamment longues pour permettre des bons développements. Après une intro solennelle avec des orgues d'église, 'Anno del Signore 2024' met la table avec un ton folklorique comme un air de danse sur un thème d'orgue très ver d'oreille. 'Murcimiro' (le chevalier) est sobre, pastoral et triste et sérieux, piano, puis très rapide avec des envolées de guitare électrique très proto progressif. Magnifique. Au tour de la demoiselle 'Atleta' avec le même traitement, piano, violon, langueur et la voix magique de BIANCA. 'L'Attesa (l'attente) emboîte le pas avec un rythme soutenu très rock, belle guitare, très mélodique et toujours cet orgue accrocheur. 'Il Rapimento' (l'enlèvement) est le morceau le plus long avec 11+minutes. Très majestueux, lent et plein de tournants dramatiques (PINK FLOYD vs CAMEL) mon favori, point final. Les 3 morceaux qui suivent font en moyenne 8 minutes et traitent de l'amour conquis par l'épée, puis tué par la haine et finissant en chant de ménestrel. Une sorte de mini-suite très axée sur le chant mais avec le retour des grands orgues pour 'L'Assedio' (le siège, que serait un château sans siège ? ma foi). Encore un beau thème. La finale est douce et mélancolique. La voix de Bianca résonne encore après tous ces siècles !

Bref, un album très satisfaisant, belle production, riche et émotif. Dans le genre on ne fait pas mieux. Bravo. Un groupe qui mérite d'être mieux connu. Une belle surprise.