BLACKSMITH TALES puise ses racines musicales dans le rock progressif varié en jouant au début des reprises de GENESIS, KANSAS, PINK FLOYD, RUSH et GENTLE GIANT, ce depuis 1990. Une renaissance ce 2e album pour donner suite à la sortie du premier en 2021 des mains de son compositeur David sur un texte de SANTILLANA et VON DECHEND; la perpétuation de la connaissance et la structure du temps en filagramme d’où un album complexe. Le son ténu, riche, symphonique avec des ramifications nombreuses, allons voir si c’est néo ou métal prog.

« Hamlet's Mill Overture » symphonique, dithyrambique, aérienne, grandiloquente, remuante, heavy, géniale; 2’30 à ne rien jeter avant de partir sur un air doux regonflé par les synthés gras et veloutés; les vocaux tenus par Stefano et Beatrice venant du power metal italien. Le morceau soufflant le chaud sur la braise, du mélodique et heavy symphonique avec les claviers pour un crescendo incisif. « Key to the Temple » sur l’hollywood métal avec ton, lyrisme et instruments d’antan; riff hard, pads tournoyants. Du RHAPSODY, SYMPHONY X folk, AYREON médiéval avec le violon agressif; le duo vocal alterne la voie entraînante avec le chœur solennel. Le final est martial avec un solo fou d’orgue et un autre à la guitare usant de la pédale wa-wa; un bon métal progressif symphonique. « C'è Casa a 30 Miglia » vocal chaleureux de Beatrice en italien pour la ballade énergique parlant de souvenirs à jamais disparus; un titre RPI typé avec flute et guitare spleen vibrante. « The Flame Within » clavecin d’entame puis orgue énergique avec le pad nerveux, ça part RPI métal prog moderne, bien plus expressif que le genre précité. Le break rapide entrelacé du chœur sauvage heavy d’un VISAGE, oui il y a de l’inventivité. Riff, synthés, piano, les notes déboulent en mélangeant avantageusement rock symphonique et métal expressif onirique; j’y retrouve de la folie des ETERNITY X, Beatrice excellant dans le refrain final en lorgnant comme Tarja sur un soprano divin.

« Interlude: A Guide Through the Path » au piano cristallin hautain et solennel amenant « Descent of God » sur un prog métal digne d’un opéra rock avec les voix; un son fleurant l’orient avec la mélodie, le phrasé chanté à la MEAT LOAF. Le riff puissant avec le clavecin puis la chorale féminine, AYREON au loin avec sa flute médiévale. Le break tambour et dérive des 1001 nuits amène le piment musical, la recherche du solo salvateur; nerveux, calibré. « The Pendulum » intro électronique courte, mystérieuse amenant le piano déliquescent pour le morceau prog métal mélodique; break ambiant, spatial avec voix-off grave, le tambour rythmant ce moment, remettant la sauce avec le duo vocal. On est bien dans l’espace rock opéra typer avec un dernier solo piano aérien. « Dance of the Stars » a capella de Beatrice en beauté et son violon tonique, moyenâgeux; sur un IONA celte. Ce folk rock enjoué fait la part belle à la voix, récitant son histoire de façon rythmée et saccadée. Le break folk intense avec le violon sans fin et les voix entrecroisées au loin pour un savant mélange de rock prog, folk heavy, novateur en soi et le final à la MOSTLY AUTUMN.

BLACKSMITH TALES a du potentiel, lançant ce pavé symphonico-folklorico-progressif à la face du monde musical. Idéal pour ceux qui aiment le néo des claviers, le classique des instruments typés, le mélodique des ballades effrénées et le métal des riffs gras et soutenus et des soli synthés et guitare. Bref un peu d’ancien du dernier millénaire et beaucoup de sons récents, du moderne heavy prog synthétique gorgé d’une rythmique métallique. Le moins peut-être trop ambitieux comme je le pensais au départ avec des redites et les entrechats mélodiques et énergiques; finalement avec le temps et les écoutes répétées, c’est très bon et bien novateur pour rebooster ma note.