AGE OF DISTRACTION ou le nouveau son des UK, avec des membres des THIS WINTER MACHINE, GHOST OF THE MACHINE et des HATS OFF GENTLEMEN IT’S ADEQUATE. Groupe récent avec John et ses talents de shredding, Charlie pour sa voix singulière et ce premier album de prog métal mélodique. Un album narrant les relations toxiques et ses vengeances, un opus au sang frais qui laisse les MARILLION et IQ sur leur millénaire, qui innove tout simplement.

« The Uninvited (Ft. Ruby Jones) intro cinématique à la mode, piano enfantin, voix-off glaciale et l’orchestration solennelle; émotion en barre, progression latente amenant « Break My Bones » pour un son typé, UK moderne, prog métal dynamique; synthés et batterie s’invitent à la danse sur ce new prog prolongeant les airs d’ARENA et autres PALLAS en plus pêchu; une dramaturgie musicale saupoudrée d’un solo guitare entêtante, tiens un peu des FROST* pour l’ambiance. « Compromised » augmente le son, le prog métal à la THRESHOLD devient prégnant; batterie saccadée, voix émouvante, air qui coule donnant de la force au groupe. « Protect Me » avec la résonance guitare pour une comptine sanguine mélancolique boostée par la voix de Charlie, expressive, vibrante; titre crescendo débouchant sur le solo final de John. « The Plea » ou l’interlude cinématique, indice du rock prog d’aujourd’hui; batterie vrombissante, air spleen et la guitare qui parle puisque c’est un instrumental; entre ANATHEMA et OCEANSIZE, divin et contemplatif. « Take Me Down (Ft. Philip Stuckey & Ruby Jones) » arrive et me fait mentir; sonorité spleen, un zeste d’ARENA avec la voix de Philip, le piano clair, air nostalgique en montée, du rock envoûtant en barre.

« A Game Of Whispers » change de ton, riff prog métal lourd, vocal prenant, base rythmique monolithique; le break part sur un faux djent gore, la batterie mitraille, un titre qui change des albums consensuels sans grande diversité; titre phare évolutif. « The Point Of No Return » pour un second instrumental où la guitare staccato est mise en évidence; titre à la RUSH par l’intensité qui part sur un riff métallique effréné un temps avant de revenir à un final explosif. « Oceans » acoustique guitare, son océanique avec ce synthé doux au fond et cette base rythmique d’outre-tombe; le condensé de la voix haute de Charlie, émouvante et des instruments vibrant, écorchés qui amplifient l’air contemplatif avec une nuée de violons olympiens, les poils se dressent. « The Left Unsaid » avec le dernier ressac de la vague, instrumental électro sur des chuchotements incitant à ressentir l’atmosphère mélancolique imprimant la notion de concept album. « Sneak Attack » continue, douceur abyssale tendre, paf le son augmente d’un coup, prog métal avec la voix dramatique qui narre une relation conflictuelle; le riff nerveux sur la nappe de claviers impose le paradoxe musical de savoir où va aller le titre; sur un son à la AGE OF DISTRACTION de prog métal contemporain, le son de la décade 2020 assurément qui booste le genre; pour preuve ce solo volcanique haussant le ton et l’ambiance, tout en gardant l’atmosphère posée des claviers; le final nerveux montre la part importante d’un bon batteur. « My Peace » en outro spatial, synthés à l’honneur pour ramener l’auditeur égaré au port; grandiloquence des pads, air majestueux instrumental, cordes au spleen dégoulinant pour émouvoir le progueux.

AGE OF DISTRACTION sort un album fort, varié et moderne marqueur du nouveau son rock prog contemporain; une fusion du prog d’antan, des 80 d’avec celui dynamique, incisif et attrayant de 2024; fini les airs sirupeux, bienvenue à l’art-rock métallique et sensoriel, doublée de la pochette d’Andjela VUJIC évocatrice du monde dans lequel nous vivons. Album épique, magnifique, novateur, excellent.