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ENTREVUE / INTERVIEW

Monkey3

With: Boris

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ALBUM REVIEW HERE

Alain Massard - February 2023

Profilprog (PP) : Bonjour ça fait plaisir de se retrouver par mail interposé ; pour lancer le débat, si je dis ‘Once Upon’, vous êtes encore en phase avec où vous avez dépassé cette reprise ?
MONKEY3 : Bonjour Alain. Nous sommes toujours attachés à cette reprise. C’est un morceau que nous aimons beaucoup et nous éprouvons encore du plaisir à le jouer en live, surtout en rappel. Étant donné sa lenteur et son atmosphère, il fonctionne très bien en point final d’un concert.

PP : MONKEY3 devrait être connu par le monde entier pour sa musique singulière, personnellement je ne vous connais que depuis 2006 : votre son a-t-il changé depuis le temps et de quelle manière ?
MONKEY3 : Les claviers et sons synthétiques ont pris de plus en plus d’ampleur dans notre son et notre développement musicale. La guitare a évolué de manière plus mélodique au fil des années. Nous avons conservé notre approche stoner-psyché des débuts, notamment dans l’impact rythmique de la basse et de la batterie, et y avons petit à petit intégré un aspect prog-rock et space-rock afin d’étendre notre palette sonore et d’ambiance.

PP : Arrêtons-nous à ‘Undercover’ de 2009, avoir sorti un album de reprises d’ARCHIVE, KISS, PINK FLOYD, LED ZEPPELIN, DEEP PURPLE et à nouveau celle d’Ennio MORRICONE ce fut un plaisir de reprendre ces groupes, une façon de montrer votre large spectre musical ?
MONKEY3 : Nous avons enregistré cet E.P pour nous faire plaisir tout en partageant avec nos fans nos influences musicales et des morceaux qui nous tiennent à cœur. De plus, cela a permis d’ouvrir la porte à des collaborations avec des chanteurs invités, ce qui a été très divertissant. Sont présent John Garcia (Kyuss, Unida, Hermano) et Tony Jelencovich (Transport League, B-Thong, Mnemic).

PP : Bon ‘Welcome to the machine’ on y vient tout doucement, quel lien avec PINK FLOYD ?
MONKEY3 : Cela fait effectivement référence au morceau de Pink Floyd et nous avons pensé que cela correspondait assez bien au concept que nous avons essayé de développer sur ce disque. Le titre est plutôt ironique et représente une réflexion sur le thème de la dualité homme-machine et, en parallèle, sur l’observation d'une société qui semble de plus en plus contrôlée et qui tend toujours plus vers une sorte de pensée unique.

PP : Le fait que vous soyez un groupe purement orchestral est réellement un choix du groupe ou un fait de hasard ?
MONKEY3 : Un peu les deux. Au départ nous voulions développer le groupe avec une voix mais n’avons pas trouver un chanteur à notre goût. Nous avons donc opté pour la direction instrumentale, notamment grâce à l’influence du groupe néerlandais 35007 qui nous a beaucoup inspiré dans ce sens.

PP : Je reviens sur le chant, il y a une exception, j’espère que tu n’en as pas parlé dans la réponse précédente sinon je suis fait… Bref sur ‘ Astra Symmetry’ tu chantes : comment as trouvé ton expérience ?
MONKEY3 : Intégrer du chant venait de l’idée de faire quelque chose de nouveau et de différent avec notre musique après quatre albums entièrement instrumentaux. À la suite de cette expérience, nous sommes arrivés à la conclusion que nous préférons notre musique sans vocal et que le groupe s’exprime de manière plus convaincante et forte en version instrumentale. A titre personnel, je n’ai pas particulièrement apprécié cet exercice.

PP : Bon ‘Welcome to the machine’ sort donc le 23 Février prochain, des craintes ou vous (le groupe) partez sereins au vu de votre vécu ?
MONKEY3 : A chaque sortie d’album, c’est toujours un peu comme si c’était notre premier disque. Il y a de l’appréhension et de la curiosité quant à la réception publique de notre travail. En tout cas, nous sommes très heureux que ce disque sorte et nous nous réjouissons de le partager avec vous tous, notamment lors des concerts live à venir.

PP : Venons-en enfin à ‘Welcome to the machine’, qui est le plus fan de PINK FLOYD dans le groupe, oui je l’ai écouté nombre de fois et il y a des réminiscences ...
MONKEY3 : Pink Floyd est un groupe qui nous a beaucoup inspiré et qui nous a fait grandir en tant que musiciens et groupe. Ils ont développé quelque chose d’absolument unique. Ils sont passés maîtres dans l’art de créer des environnements incroyables, vous faisant voyager et même réfléchir à travers la musique. Une source créative infinie. Et je ne peux nier mon admiration pour David Gilmour, qui est, pour moi, le Caravage de la guitare, un pur génie.

PP : Petit break, on peut en savoir un peu plus sur le changement de membre sur le dernier album, Jalil à la basse ? Je crois me souvenir qu’il était déjà présent lors de la tournée au petit bain à Paris ? (Note personnelle : j’ai modifié la question car le seul nouveau membre est Jalil. DB est dans le groupe depuis l’album 39laps)
MONKEY3 : Effectivement, courant 2021, nous avons changé de bassiste. Notre chemin et celui de Kevin se sont séparés, et Jalil a rejoint le groupe en tant que nouveau membre. Afin de bien l'intégrer et de trouver un bon amalgame global autant soniquement que scéniquement, nous avons décidé de privilégier les concerts avant de se concentrer sur la production en studio.

PP : ‘Ignition’ met dans le bain (oui je fais un effort d’enchaînement) directement sans détour, la marque du groupe de vouloir graver son fer rouge ?
MONKEY3 : En entrée de disque nous voulions un morceau qui mette tout de suite l’auditeur dans l’ambiance. C’est le début du récit et il était important de mettre en place le décollage spatial.

PP : ‘Kali Yuga’ titre à part avec sa longue montée, un clin d’œil à une peuplade particulière qui hante vos rêves les plus lourds ?
MONKEY3 : Pas particulièrement, c’est plutôt le concept en soi qui nous a intrigué. Derrière le titre Kali Yuga nous avons tenté d’exprimer l'idée de fin de cycle qui s'ouvre sur quelque chose de nouveau. Cette pièce est mélancolique et obsessionnelle mais à la fois pleine d'espoir et de vie.

PP : On ne va pas disséquer tous les titres, le but est que le lecteur se fasse une idée personnelle en l’achetant et en se l’écoutant religieusement chez lui, mais j’aimerai un ressenti lorsque je dis que ‘ Collapse’ est mon préféré, une réaction ?
MONKEY3 : Si “Collapse“ est ton préféré, vu que c’est le morceau de clôture, c’est bon signe, tu as écouté l’album en entier ! Blague à part, ce morceau est parsemé de petit clin d’œil au Floyd, de l’intro hommage au développement en plusieurs sections qui passe par plusieurs ambiances, tantôt mélancolique et puissant mais aussi spatial et intriguant.

PP : ‘Collision’ avec son intro basse permet de constater que tous les instruments font alliance sur MONKEY3, comment s’est passé l’écriture des titres ?
MONKEY3 : Au début de l'écriture de ce nouvel album nous avons privilégié la spontanéité en laissant l'esprit libre d’orientations musicales et stylistiques. Nous avons composé la plupart du temps de manière collective. Au fur et à mesure de l’avancée des morceaux, le concept de l’album a commencé à apparaître. Le thème du disque portant sur la dualité homme-machine, nous avons volontairement poussé en avant l’aspect électronique de notre son afin que l’histoire racontée se ressente et s’exprime au travers de la texture sonore, des mélodies et de l’impact rythmique.

PP : L’Odyssée de l’espace, The Matrix, Sunshine, Solaris et 1984 sont donc liés aux 5 titres du dernier album ; il manque le meilleur des mondes mais la notion de la pilule est abordée avec The Matrix ; il manque Brazil mais 1984 est un bon dérivé aussi ; est -ce à dire que les plus folles espérances de vie sont vouées à l’échec et que la seule alternative est de s’isoler avec ‘Welcome to the machine’ dans une grotte en mettant le son au maximum ?
MONKEY3 : Je ne dirais pas que cet album contient un message particulier. Il s'agit plutôt d'une réflexion globale sur l'état de notre société et son évolution possible, centrée sur le développement technologique, l'usage que nous en faisons et l'impact que tout cela pourrait avoir sur l'être humain. Afin de développer ce concept, nous nous sommes inspirés des films que tu as cité, en imaginant en faire une sorte de bande son.

PP : Allez une dernière qui découle, Sebastian Jerke a encore dessiné la pochette :
- un pied de nez à l’I/A qui risque de nous contrôler ?
- un monolithe d’espoir avec les données de l’humanité enregistrées à l’intérieur ?
MONKEY3 : Nous avons toujours accordés de l’importance aux artworks et apprécions partager nos envies avec des dessinateurs et des graphistes. Nous recherchions un visuel qui soulignerait le thème global développé dans ce disque. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec Sebastian Jerke (avec qui nous avions déjà travaillé sur nos deux précédents albums), partageant nos idées et nos concepts. Il a proposé ce design et nous avons estimés qu’il correspondait à ce que nous imaginions. Notre idée était la représentation d'un objet qui dérive dans l'espace, qui a perdu sa boussole, errant dans l'immensité…

PP : Merci pour avoir pris le temps et jouer le jeu, de mon côté je me plonge disséquer ce bébé qui sort.
MONKEY3 : Merci à toi et bonne écoute à tous !

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