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ENTREVUE / INTERVIEW

Gepetto

George Pinilla

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ALBUM REVIEW HERE

Philippe André - November 2020


Profilprog (PP) : Bonjour George et merci d'avance de nous accorder de ton temps pour nous répondre

GGP: Bonjour, du temps ? Pour parler de Gepetto, j’en aurai toujours !

PP: "Evolutive Songs" est le second album studio pour GEPETTO, était-il prévu depuis la parution du premier ou pas ?

GGP: Tu sais, je fais un peu les choses au jour le jour, « Carpe Diem ». Gepetto, au départ, c’est juste moi avec mes guitares et mes claviers et l’envie de faire des chansons, des mélodies Beatlesiennes ou latines, qui seraient un peu développées instrumentalement, comme les grands groupes qui ont bercé mon adolescence. Donc pas de projet de carrière, pas de grosses ambitions. Mais quand j’ai vu que ça commençait à sonner, je me suis dit : « on fait un album, un vrai ! ».

Et puis un second, car je me suis vite aperçu que je n’étais pas seul au monde à aimer ma musique. Et là ... j’ai commencé à composer, sûrement pour un troisième. Un jour à la fois, je fais ça pour le fun, sans me prendre la tête, comme un amateur autodidacte passionné, sans mettre la barre trop haute, car je ne serai jamais un « grand » musicien, ni un « grand » compositeur, je suis trop vieux pour ça. Juste des petites mélodies qui me touchent et me font du bien ...

PP: L'iconographie de l'album est dans le même esprit que celle du premier album me semble-t-il?

GGP: Ah les femmes. J’adore ce que représente la femme : beauté, douceur, romantisme, légèreté... le rêve ! Alors je suis parti pour mettre des belles femmes sur mes pochettes. La première n’existait pas, celle-ci c’est ma grande fille enceinte, la photo m’a vraiment renversé. La prochaine... on verra.

PP: Le titre même de l'album constitue-t-il une ouverture vers l'avenir ?

GGP: Oui, je me suis aperçu que c’étaient tout simplement des petites chansons qui évoluaient dans le temps … d’où le titre. J’écoute parfois des titres de trois à quatre minutes de pop ou des chansons françaises qui me laissent sur ma faim. Il m’est arrivé de « rallonger » un beau morceau d’America, avec un solo de guitare, un break ou du Mellotron. Je ne ferai jamais des titres épiques comme Yes ou Genesis. J’en suis bien incapable !

PP: Cet album est-il en partie conceptuel et autobiographique ?

GGP: C’est le contraire d’un album conceptuel. On peut écouter la chanson que l’on préfère et dans n’importe quel ordre, suivant l’humeur du jour. Cette diversité est le reflet des musiques que j’aime (non elles ne viennent pas du blues). Il n’empêche, heureusement, que Gepetto a son propre style : latino-pop-néoprogueux, si tu veux!

PP: Qui compose, toi tout seul ou un peu tout le monde ?

GGP: Oui, moi, essentiellement. Sauf les titres les plus pop des deux albums : « Photograph of stars » et « Red sky », qui ont été composés avec mon ami Marc, qui sait faire de très belles ballades. Chris m’aide aussi pas mal pour les arrangements des guitares sauf pour les titres latinos, ça c’est du George « pur jus » !

PP: Laurent SIMONNET est un peu connu grâce à CHANCE qu'en est-il des autres musiciens présents sur le disque ?

GGP: Laurent, un ami de longue date. Claviériste, compositeur, batteur et ingé son avec beaucoup de talent. Il va sortir un album, où il fait tout, tout seul !

Les autres musiciens : Tiphaine, mon filleul, bassiste dans plusieurs groupes de trash métal, c’est de son âge, mais c’est techniquement le meilleur des musicos de la bande, et lui lit le solfège ! Luis Puentes, un gars que j’ai découvert sur scène au festival de Minnuendo en Espagne, encore un bon, il faisait un tribute to ELP tout seul ! Il excelle sur le titre « Mille cordes ». Je ne suis pas près de le lâcher ! Il m’a fait l’honneur de jouer sur l’album.

Chris, guitariste et chanteur anglais, qui a fait beaucoup de compos persos, mais n’a pas encore eu l’occasion, à part avec moi, de sortir de disque. Julien, mon grand frère qui chante et joue du piano aussi dans Melocoton, notre groupe de reprises depuis 25 ans. (Floyd, Supertramp, U2, Deep Purple, Mana, Santana). Et l’ami de toujours, Stéphan qui est et sera mon unique batteur! J’aime le bonhomme et aussi son jeu qui colle vraiment à ma musique ! Vous pouvez remarquer que la batterie est souvent en avant, j’adore, et c’est un instrument que je suis vraiment incapable de jouer, même très mal !

PP: Quels sont vos métiers en dehors de la musique ?

GGP: C’est parti : un prof d’histoire, un directeur de conservatoire, un retraité, un technicien en piscines, un artiste peintre, un plombier, un moine zen et moi… un disquaire. Pas un seul musicien professionnel !

PP: Peut-on retrouver les autres musiciens sur d'autres albums récents, (pas forcément progressifs)?

GGP: Il y a peu de chance, à part Laurent justement pour le 3ème « Chance »

PP: Peut-on, aujourd'hui en 2020, surtout compte tenu de la situation actuelle, vivre ne serait-ce qu'en partie de sa musique ?

GGP: Non. Les seuls qui y arrivent sont les intermittents du spectacle, et dans le prog, c’est plutôt rare!

PP: Internet est-il une force ou une faiblesse pour toi, ou es-tu partagé sur ce sujet ?

GGP: Internet, c’est bien pour découvrir de la musique, car il n’y a plus de vrai disquaire. Mais l’ordi ne vous connaîtra jamais comme je connais mes clients. Donc pour les bons conseils « tu peux te rhabiller ! ». Internet reste une « grande marmite » où l’on trouve du bon et du moins bon, de tout et de rien, alors on met plus de temps à choisir qu’à écouter vraiment un disque ! Trop de choix tue le choix !

PP: Tous les disques sortent en CD physique et en numérique désormais, ce dernier peut-il à terme supplanter totalement le cd physique?

GGP: Malheureusement, certaines nouveautés prog ne sortent qu’en numérique « virtuel ». Je pense que le support physique (le CD) restera tant que les clients entre 50 et 70 ans seront là pour en acheter, mais après... on n’en aura malheureusement plus besoin. Les jeunes d’aujourd’hui ont rarement une « chaîne stéréo » à la maison !

PP: Le vinyle est de retour surtout chez les collectionneurs, qu'en penses-tu ?

GGP: Alors on trouve le CD à 15 €, trop cher et on achète des vinyles à 30 balles ? C’est juste une mode, à mon avis. De plus un CD écouté sur une platine à 150 euros sonne bien mieux qu’un LP écouté sur une platine à 300 €. Alors, va demander aux jeunes d’investir pour écouter de la musique ... A l’ère du MP3, de la zique gratuite et du smartphone, j’ai pas mal de doutes à ce sujet !

PP: Y a-t-il des groupes qui t'ont particulièrement plu ces derniers mois, pas forcément rattachés à la musique progressive?

GGP: Oui, en pop prog: Finally George, Blackfield. En prog : y’en a trop ! Comme j’ai la chance de tout écouter, j’en trouve encore! Dans d’autres styles : Lavilliers, Daran, Cabrel, David Crosby, Mana (mexicain), leurs derniers albums.

PP: Cet album est un peu une affaire de famille, un choix délibéré je suppose?

GGP: La famille, c’est le centre de ma vie, et les amis aussi. C’est pour cela que sur mes albums on y trouve mes frères, mon filleul, mes deux filles, mon épouse et mes bons amis. Je ne cherche pas des gens très musiciens mais seulement d’excellents moments à partager.

PP: J'ai particulièrement apprécié les deux titres en espagnol sur l'album, y en aura-t-il encore dans un futur troisième album ?

GGP: Tant que Gepetto existera, le chant en espagnol restera essentiel (je ne chante correctement que dans cette langue, c’est ma langue maternelle, celle de mon âme). Et pourquoi pas un prochain Gepetto tout en espagnol?

PP: Merci George de ta précieuse collaboration, profilprog.com te souhaite tout le meilleur pour GEPETTO

GGP: Gracias amigo ! Bises aux Québécois, des gens bien chaleureux que j’ai eu l’occasion maintes fois de côtoyer. George.

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