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Chronique de concert / concert review

L'Olympia
Montreal
1 au 3 juillet 2022
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François Morisset

Patrick Cossette

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GOOGLE TRANSLATED CONCERT REVIEW

Les fans d’un des plus grands groupes de néo-prog attendaient ce moment depuis longtemps: le retour à Montréal du « Marillion Weekend » du 1er au 3 juillet dernier. Cet événement rassemble dans une même ville les plus fanatiques du groupe (c’est dans le fond une convention, un peu comme celles qu’on connaît pour « Star Trek »). À tous les deux ans depuis 2009, MARILLION visite cinq ou six villes à travers le monde l’instant d’un weekend, pour offrir trois spectacles différents en trois soirs (quand je dis différent, c’est vraiment différent; aucune chanson n’est répétée au cours du weekend). Cet événement a eu lieu en 2019, puis il devait revenir en 2021, mais a été reporté à cette année à cause de la pandémie. Et nous sommes choyés que Montréal soit la plupart du temps une des chanceuses villes choisies! Faut dire que Montréal est une ville spéciale pour le groupe. Le chanteur Steve HOGARTH a d’ailleurs raconté sur scène lors de la troisième soirée qu’en 1997, lors d’un spectacle au défunt Spectrum de Montréal, il s’est fait sortir de sa douche une trentaine de minutes après la fin de leur performance pour qu’il revienne sur scène, car les nombreux fans toujours présents demandaient un quatrième rappel, malgré les lumières déjà allumées dans la salle depuis longtemps! C’est la seule fois de leur carrière qu’ils ont vécu une telle situation, ce qui témoigne de l’amour spécial entre le groupe et la ville (j’y étais présent, et c’était effectivement quelque chose!).

Des amateurs provenant de plus de 20 pays (dont l’Australie et le Japon!) étaient présents pour vivre ce weekend cette année. Il y avait même une femme qui venait de l’Ukraine. D’ailleurs, le groupe a tenu à souligner ce qui se passe présentement dans ce pays à quelques occasions au cours du weekend, notamment avec des lumières jaunes et bleues (lorsque des dizaines de milliers de confettis ont été lancés dans les airs pour clôturer le weekend, les « follow spots » bleus et jaunes éclairant les confettis en plein vol créèrent un effet de solidarité hallucinant).

Le groupe nous a offert 37 pièces au cours du weekend, pour un total de près de six heures de musique. Nous avons appris après la fin du weekend que le batteur Ian MOSLEY ne se sentait pas bien (une vilaine bactérie) depuis son arrivée à Montréal – à un tel point que l’événement a failli être annulé. Il a dû être sorti d’avion en chaise roulante, et il était conduit à la salle cinq minutes avant chaque spectacle et aussitôt le spectacle terminé il retournait en voiture vers l’hôtel. Il a tenu à ce que le weekend ait tout de même lieu; il croyait avoir juste assez d’énergie pour survivre aux trois spectacles, et son pari fut remporté – bravo, car ça n’a pas du tout paru dans son jeu, et merci, car c’est tout un sacrifice qu’il a fait pour ses fans! Sur une note plus légère, j’ai également eu une pensée pour le bassiste Pete TREWAWAS qui, en plus d’avoir eu à se remémorer des pièces rarement jouées par le groupe ainsi que plusieurs nouvelles pièces, était également en tournée ces derniers mois avec son supergroupe TRANSATLANTIC, avec lequel il jouait pendant TROIS heures chaque soir. Donc SIX heures de matériel à maîtriser; une machine ce Pete!

Le thème de la première soirée, c’était - car oui, chaque soirée a toujours un thème dans ces weekends – « des chansons uptempo ». Donc des pièces dont le nombre de « beats » par minute est assez élevé. On a par conséquent eu droit à des chansons qui font plus dans la pop que dans le prog, pas de grand morceau-fleuve (sauf pour « The Invisible Man » en rappel), mais plutôt de courtes chansons entraînantes. Je soupçonne que l’idée d’y aller avec de telles pièces pour le premier des trois soirs était de « mettre le party » dans la place, après deux ans de pandémie et de calme imposé. La foule a réservé un chaleureux accueil au groupe, et elle a embarqué dans le concept de la soirée, mais pas autant que je ne l’aurais cru; disons que le plafond de l’Olympia n’a pas sauté en ce premier soir. Des pièces classiques (« You’re gone », « Incommunicado », « Cover my Eyes », « This Town ») ont côtoyé des morceaux moins usuels (« The Other Half », « Drilling Holes », « Between You and Me »). La pièce « How can it Hurt » en laissa plus d’un perplexe, moi inclus (on entendait et on lisait sur les visages « mais c’est quoi cette pièce? ». Moi je croyais avoir souvenir que c’était une chanson qui provenait de l’ancien groupe du chanteur HOGARTH, mais j’étais dans le champ; c’était plutôt un « b-side » de l’album Holidays in Eden, que j’avais complètement oublié). En contrepartie, un regard surpris et heureux jaillit sur tous les visages au son des premières notes de « Market Square Heroes », une des quelques pièces de la soirée sur laquelle les fans ont été invités à chanter; invitation totalement acceptée! Un des moments forts de la soirée fut la pièce « Lords of the Backstage » de l’album « Misplaced Childhood ». Il s’agit d’une des trois chansons de l’époque FISH au menu du weekend (le lecteur avertit aura reconnu les deux autres juste un peu plus haut), et le groupe a fait un Sydney Crosby de lui-même en feintant vouloir continuer de jouer le mythique album après « Lords of the Backstage », mais en décidant plutôt d’appliquer une transition parfaite (je me suis exclamé « wow! ») vers la chanson « Woke Up », beaucoup moins connue que le reste de « Misplaced Childhood », mais toujours plaisante à entendre en spectacle.

La deuxième soirée avait au programme une performance complète du nouvel album du groupe, « An Hour Before It’s Dark ». Si je vous disais que c’est lors de cette soirée que le plafond de l’Olympia a levé? Rares sont les groupes dont le vingtième album est aussi bien accueilli que leurs premiers; MARILLION est un de ces groupes. Les fans avaient très hâte d’entendre en spectacle ce nouvel album qu’ils aiment beaucoup, et c’est souvent en spectacle que les pièces de Marillion révèlent toutes leurs saveurs. L’atmosphère était indescriptible. La performance de l’album était magistrale. Plus particulièrement, les solos de guitare de Steve ROTHERY, solos que j’aimais bien sur l’album mais sans plus, se révélèrent de puissants générateurs de frissons sur ma peau, et je ne verrai plus jamais certaines chansons de cet album de la même façon, surtout le solo à la fin de « The Crow and the Nightingale ». Cette pièce était également appuyée d’un éclairage génial, alors que les mots « wrapping the sun with silk » étaient chantés sous une lumière blanche et orange; la soie blanche qui enveloppe le soleil orange. L’éclairage était très bien pensé aussi pour les moments rythmés de « Be Hard On Yourself », alors que des boules disco dignes du Studio 54 survoltaient cette chanson. Le responsable de l’éclairage a même eu du plaisir avec les fans à la fin de la soirée, en accompagnant de lumière pulsée les chants de ces derniers alors qu’ils demandaient un deuxième rappel.

Le troisième et dernier soir : c’est MARILLION eux-mêmes qui ont fait leur propre première partie, sous forme de jeux et de questions et réponses. Au menu : le jeu « Elle et Lui », comme on voit dans les mariages (la même question posée à eux et à leur épouse), le jeu de l’âne (avec les lunettes de soleil à apposer au bon endroit sur le portrait de MOSLEY), une anecdote savoureuse de HOGARTH (dans une chambre d’hôtel, il s’est réveillé avec autour de lui des fans qui le regardaient dormir !!!). Et musicalement, la chanson que chaque membre du groupe choisirait pour introduire le groupe à quelqu’un qui ne les connaît pas - voici leurs choix : le guitariste Steve ROTHERY opta pour « The Crow and the Nightingale », le bassiste Pete TREWAVAS proposa « Sounds that Can’t be Made », le claviériste Mark KELLY choisit « The Leavers » et le chanteur Steve HOGARTH y alla avec « The Space ». C’est lors de cette activité que nous avons appris que Ian MOSLEY était malade et était donc absent de ces échanges. Mais vers la fin de cette portion de spectacle, il est apparu sur scène, car il se sentait un peu mieux, à la grande joie de tous!

Cette soirée finale, tout comme la précédente, était également consacrée à la performance complète d’un album : « Seasons End », le premier album du groupe avec HOGARTH. On boucla donc la boucle, en passant du plus récent album au plus vieux du jour au lendemain! Quelques moments forts de la soirée : l’éclairage pendant « Easter », le bâton de cricket de HOGARTH (un bâton qui est en fait un contrôleur MIDI, un genre de synthétiseur) pendant « The Uninvited Guest », un moment comique lorsque HOGARTH a présenté la mauvaise chanson (Pete et Steve lui faisant savoir de façon humoristique), et le moment le plus fort : une joueuse de saxophone invitée pour jouer sur « Berlin ». Le groupe, à cause du Festival de Jazz qui se tenait au même moment, a eu de la difficulté à trouver quelqu’un de disponible à Montréal pour jouer du sax, mais ils ont trouvé cette talentueuse femme, la montréalaise Ariana NASR, qui jouait dans la rue, lui ont donné la partition et en quelques jours elle l’a apprise et l’a interprétée de façon magistrale, sous les applaudissements bien nourris du public qui a très apprécié la performance quelque peu impromptue de cette musicienne! Le weekend s’est conclu après deux rappels, sur une grande finale toute en émotion sur la pièce « All One Tonight », soit la même pièce qui avait clos le weekend de 2019, avec les confettis mentionnés en début de chronique. Personnellement, je trouve qu’ils devraient toujours terminer leurs weekends avec ce morceau; l’émotion générée est vraiment incroyable.

Soulignons en terminant les artistes qui se produisirent en première partie du groupe les deux premiers soirs : le guitariste Randy MCSTINE et le groupe THE CYBERIAM. MCSTINE, qui se joindra à PORCUPINE TREE pour leur tournée cet automne, nous offrit une belle performance acoustique à la guitare, alors que la performance de THE CYBERIAM était toute électrique, avec un excellent prog qui tirait un peu sur le lourd mais pas trop, très mélodieux, appuyé de projections vidéo pertinentes et parfaitement synchronisées avec la musique. Le groupe a raconté qu’ils étaient présents en tant que fans au « Marillion Weekend » de 2019, et qu’ils ont trouvé que c’était une expérience quasi religieuse, qu’il y avait une grande connexion entre les fans et le groupe; ils ont décidé d’écrire une chanson là-dessus et nous l’ont jouée.

En conclusion : un weekend qui a fait du bien à tous, avec un éclairage et un son plus qu’excellents, et où MARILLION, malgré quelques problèmes techniques et erreurs (les gars ne s’en font pas avec ces petites erreurs, ils en rient toujours et c’est comique pour la foule également!), ont prouvé qu’ils sont un groupe plus que jamais au sommet de leur art.

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