SEQUENTIA LEGENDA c’est Laurent SCHIEBER aux machines. Un musicien bien de chez nous près aussi de la frontière allemande où les notes de la Berliner School doivent raisonner. Si vous aimez les longues suites instrumentales du maître Klaus SCHULZE, alors ce disque est pour vous. Musique électronique atmosphérique, nappes stratosphériques, errances cosmiques, overloops et autres séquences informatiques, électroniques pour un voyage encore plus loin que les étoiles! Un album de trois longs titres en 2020, ça existe encore et ça peut servir à se poser de temps en temps.

« Expérimental » ou la voie de la persévérance et de l’espoir : une longue mélodie, un long crescendo électronique pour aider à décoller, à trouver dans quel espace musical sonore vous allez partir, dans quel contrée éthérée vous allez vous engloutir; une longue démarche pour « prendre le temps comme au temps où on avait le temps! », un long fleuve d’émotion, de sensation que vous vous incorporez vous-mêmes; l’ajout de Tommy BETZLER aux percussions se fait réellement sentir dès 12’03’’; à partir de là vous êtes branchés sur l’onde gravitationnelle qui part vers Alpha Centauri ou Moondawn, ces pads qui donnent une intensité aux sons New Age; les changements d’intensité sonore permettent de vous tenir éveillés suffisamment pour ne pas dériver dans l’espace cosmique; un titre qui peut servir de couverture musicale lors de séances de relaxation au vu de l’évolution tout en douceur et des ‘voix’ célestes sortant des séquenceurs; idéal pour une rêverie musicale.

« Float Among The Stars » ou l’élévation musicale et mentale pour le titre le plus court. Peut-être le plus accessible pour s’immerger rapidement dans le maelstrom musical sonore; le Moog modulaire aidé de la Solina parte plus dans l’introspection que dans le voyage, initié au début par une montée crépusculaire, amplifié dans sa seconde partie par un son codifié sur des voix angéliques et grégoriennes permettant de rester haut, tout près des étoiles et loin de la morosité du monde ambiant.

« Beyond From the Beyond » retouché, remixé, retravaillé, recalibré, bref titre qui émeut dès ses premières notes; douceur, gravité, silence, vide atmosphérique, sagesse et beauté du monde vu de plus haut, près de l’au-delà. Un titre tout en finesse, tout en répétition. La séquence répétitive semble couler de source, amener l’atmosphère idéale pour le voyage onirique. C’est dans ces moments-là que le temps semble s’arrêter, se contracter, se suspendre aux notes; temps où la durée n’existe plus, un véritable oxymore musical, une incantation d’une douceur effarante pouvant mettre en transe. Écoutez, écoutez, écoutez ce titre encore et encore, même au-delà, c’est vous qui trouverez encore mieux les mots.

SEQUENTIA LEGENDA ne fait pas dans la dentelle; un son typische comme dirait Peter BAUMANN, des compositions planantes, introspectives, éthérées, méditatives sûrement; des tonalités avec une forte ressemblance à certains titres de SCHULZE, bien entendu, qui permettent un support sonore lors d’une lecture, lors d’un écrit, lors d’une réflexion, lors d’une détente de relaxation personnelle, voilà ce à quoi cet album peut servir de façon optimale; ce n’est pas réducteur si vous comprenez que ces titres sont fait personnellement pour vous, une singularité sonore pour chaque auditeur qui peut se créer son propre chemin musical; cela me rappelle une critique de l’album de VANGELIS sur « China » parlant d’un voyage de mandarins à l’heure du mellotron : on a la base musicale, mais c’est à chacun de soi de choisir sa voie, son espace de rêve musical.