CHRONIQUE / REVIEW
Minimum Vital
Air Caravan
Releases information
Release date:
December 17, 2019
Format:
Digital, CD, Vinyl
Label:
From:
Musea Records
France-Occitanie
Alain Massard - January 2020
9,0
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
MINIMUM VITAL est l’un des plus anciens et des plus jeunes groupes de rock prog français, avec une énergie débordante, un peu rock, un peu country, un peu folk, un peu troubadour, un peu world, un peu folklorique, fruité, imaginaire, à part sûrement; festive, lumineuse, énergique, vitale est leur musique certainement. MINIMUM VITAL est un pilier avec les groupes ANGE, NEMO, les jeunes LAZULI ou l’ancien MAGMA; MINIMUM VITAL ne se raconte pas, on l’écoute et on s’envahit de sa musique expressive à base de jazz-rock, de synthés affriolants à la YES et de comptines troubadour et occitanes. Ils reviennent avec cet album sur de l’orchestral et des mots souvent inventés, latin, anglais et espagnol mélangés et triturés. C’est leur 8e réalisation après « Pavanes » qui était reparti par leur son bien significatif, mais lisez, lisez bonnes gens!
« La Compagnie » démarre avec le seul titre chanté en anglais, étonnant pour moi, juste assez frais pour rappeler la mouture MINIMUM VITAL avec ce son reconnaissable entre tous, avec juste assez d’instruments provenant de l’ancien temps des troubadours. « Air Caravan’ » suit par le son que j’avais découvert en 1993 avec « La Source », un son étrange, rythmé, fort, tenu, dansant, un son festif et très entraînant avec des circonvolutions prog typées, avec surtout ce phrasé que SIGUR ROS ou LISA GERRARD vont eux aussi reprendre en leurs temps en définissant la voix comme un instrument à part entière! C’est jouissif même si on me dira que je ne suis pas neutre, on se rendra compte de la véracité de mes dires au fil des temps! « Praeludium Tarentella » comme préambule, son jazzy rythmé et synthés pour le son troubadour (oui je me rappelle aux fêtes sur le pont de Cahors en 1178, j’y étais!). « Tarentelle » déboule donc pour un titre majeur et un air à « Ils Ont Les Chapeaux Ronds » pour une farandole, une sarabande hors du temps qui ne demande qu’à être domestiquée sous son faux air sage.
« King Gürü » enchaîne le pas avec un titre encore plus typé MINIMUM VITAL, synthé entêtant, enivrant, mettant le rythme plus haut, le riff simple devient presque hard, la guitare est fruitée, douce, fondante, on ne peut rester en place. « Le Fol » enfonce le clou avec un titre plus nerveux sur une voix off, celle d’un chanteur occitan narrant la vie du troubadour Pierre Vidal, à noter le/les synthés, marque de fabrique du groupe reconnaissables de par l’énergie déployée; il y a de l’art rock de YES, des rythmes tribaux occitans, moyenâgeux, médiévaux, celtiques et du pourtour méditerranéen; l’orgue ressemble des fois à un vulgaire Bontempi puis les airs s’affinent souvent pour laisser place à la guitare mandoline et à des synthés plus « vintage ».
« Sliman » sur un air plus basique, à priori plus anodin, donne encore sur de l’énergie festive, un peu jazz prog, un peu génésisien, un peu moyenâgeux; le son virevolte, la guitare lointaine est plus torturée, la voix de fin lorgne bien sur les chants kabyles. « Vole (Voyageur Immobile) » sur une basse claire part sur un air andalou, limite gitan, bien dansant presque une honte dans l’espace prog, un divertissement et un plus pour moi, m’imaginant bien danser en plein concert!. « Jongleries » et un intermède dans la lignée pure MINIMUM VITAL, un air simple à priori mais qui vous fait bouger des oreilles, ça y est dans la glace j’ai aussi une tête de lapin je suis contaminé! Un air qui pourrait durer infiniment selon moi quoiqu’avec le temps je commence à entendre le hi-han de l’âne : de toute façon je garde mes grandes oreilles. « El Picador » replonge dans des sonorités anciennes de France tout au fond d’une taverne, là on est en face du troubadour Pierre Vidal dont justement l’album rend hommage, ça tombe bien et on en profite pour déguster un plat du terroir gastronomique et musical.
« Djin Alzawat » et sa cithare orientale donne le ton, l’air reste toujours accrocheur avec ces envolées de nappes de claviers schizoïdes, puis l’air repasse et se prolonge sur une joute troubadour festive virevoltante, le plus long morceau ici qui passe trop vite; la voix toujours limite dans une structure glossolalique permet de laisser partir l’imagination encore plus facilement. Le clavecin et la trompette de « Nimbus » pour un deuxième intermède, sur un air de bande originale de série française, un peu spleen, toujours rythmé. « Hugues le Loup » et sa deuxième chanson chantée en français ici, basse, batterie énergique, puis la guitare éclairée, claire, puis les différents claviers analogiques, mono et polyphoniques, un air de loup au loin, paradoxalement celui qui m’accroche moins étant plus aux aguets de ce qui est dit, ah la maladie mentale je viens d’entendre, ça y est j’ai compris ce titre est incantatoire, il rend sain dans notre société devenue folle. Paroles tirées ici du roman « Hugues Le Loup » bien entendu.
Bon, MINIMUM VITAL est un groupe hors norme, sans être fan absolu; il dénote de la sphère prog française un peu comme MAGMA pour les sonorités singulières. Il est moins connu malheureusement mais ne demande qu’à être acheté, écouté pour faire vivre la fibre progressive qui coule en chacun de nous, de par les sonorités fruitées, de par les créations singulières, tribales, orientales mais surtout troubadours qui se dégagent de l’album. Ce disque reflète la vie et les ambiances festives des gueux qui vivaient loin de toute réflexion dans le bas monde moyenâgeux, en sécurité derrière leur seigneur; ces gueux qui étaient finalement béats loin du marasme sociétaire. Si vous voulez échapper à ce monde oppressant, plus qu’une alternative, procurez-vous cet album débordant d’énergie et reposez-vous au clair de lune. Attention, risque de contagion.
- 1. La Compagnie (2:01)
2. Air Caravan' (5:16)
3. Praeludium Tarentella (1:14)
4. Tarentelle (5:59)
5. King Guru (4:17)
6. Le Fol (4:44)
7. Sliman (5:25)
8. Vole (voyageur Immobile) (4:16)
9. Jongleries (2:16)
10. El Picador (5:13)
11. Djin Alzawat (6:12)
12. Nimbus (2:10)
13. Hugues Le Loup (5:30)
PISTES / TRACKS
musiciens / musicians
- Jean Luc Payssan: Guitars, percussion, vocals
- Eric Rebeyrol: Bass, horn
- Thierry Payssan: Keyboards, percussion, vocals
- Charly Berna: Drums